Sans eau, sans électricité, sans pétrole, sans système de santé, sans protection civile, sans systèmes de distributions ou de réseaux traditionnels....
L'homme qui répond aux questions ci-dessous, raconte comment lui et son clan ont survécu pendant un an dans une ville de 60 000 habitants durant l'effondrement de la Bosnie en 1992.
Je suis de Bosnie, et comme vous le savez, c'était l'enfer là bas de 1992 a 1995. Pendant 1 an, j'ai vécu et survécu dans une ville de 60 000 habitants sans électricité, sans pétrole, sans eau courante, sans services traditionnels de distribution de nourriture et de consommables, et sans aucune organisation gouvernementale.
Notre ville était encerclée par des forces armées pendant 1 an, et dans cette ville, c'était la merde. Nous n'avions pas de police ou d'armée organisée…il y avait des groupes armés, et ceux qui étaient armés défendaient leurs maisons et leurs familles.
Quand tout a commencé, certains d'entre nous étaient mieux préparés que d'autres, mais la plupart des familles voisines n'avaient de la nourriture que pour quelques jours.
Certains d'entre nous avaient des pistolets, et très peu étaient ceux qui avaient des AK47 et des fusils. Apres 1 ou 2 mois, les gangs ont commencés leur destruction: les hôpitaux par exemple, se sont rapidement transformés en abattoirs. Les forces de police n'étaient plus présentes, et l'absentéisme du personnel hospitalier était de plus de 80%.
J'ai eu de la chance, ma famille était large a cette époque (15 membres dans une grande maison, 6 pistolets, 3 AK47), et donc nous avons survécu…tout du moins la plupart d'entre nous.
Les Américains balançaient des MRE (Meals Ready to Eat - Rations de combat) tous les 10 jours pour aider les villes encerclées comme la notre, mais ce n'était jamais assez. Quelques maisons avaient des petits jardins potager, mais la plupart n'en avaient pas.
Apres 3 mois, les premières rumeurs de décès par famine commençaient…mais aussi les décès par exposition au froid.
Nous avons démonté toutes nos portes, l'encadrement des fenêtres des maisons abandonnées, notre parquet...et j'ai aussi brûlé la totalité de nos meubles pour nous tenir chaud.
Beaucoup sont mort de maladies, surtout a cause de l'eau (2 membres de ma famille), nous buvions principalement l'eau de pluie, nous mangions du pigeon et même du rat.
La monnaie est vite devenue de la merde…
Nous faisions du troque; pour une boite de boeuf tu pouvais avoir une fille pour quelques heures (c'est dur, mais c'était la réalité), je me rappel que la plupart des femmes qui vendaient leurs corps étaient des mères désespérées.
Armes a feu, munitions, bougies, briquets, antibiotiques, pétrole, piles et nourriture…on se bâtaient comme des animaux pour ça.
Dans une situation comme celle-la, tout change, et la plupart des gens deviennent des monstres…c'était moche.
La force était dans le nombre. Si vous étiez tout seul a vivre dans une maison, ce n'était qu'une question de temps avant d'être pillé et tué…peu importe si vous étiez armé.
Moi et ma famille, nous sommes prêt maintenant; je suis bien armé, j'ai un bon stock et je suis "éduqué".
Ce n'est pas important ce qui va se passer; tremblement de terre, guerre, tsunami, extra-terrestres, terrorisme, pénurie, effondrement économique, émeute…l'important c'est que quelque chose va se passer !
De mon expérience, vous ne pouvez pas survivre seul, la force est dans le nombre, soyez proche de votre famille, préparez avec elle, choisissez vos amis sagement et préparez-vous avec eux aussi.
1- Comment vous déplaciez-vous en sécurité ?
En fait la ville était divisée en communauté de rues. Dans ma rue (15 / 20 maisons) nous avons organisé des patrouilles (5 hommes armé chaque soirs) pour garder un oeil sur les gangs et les ennemies.
On troquait entre nous dans la rue. A 5 kilomètres il y avait une rue très organisée pour le troque, mais c'était trop dangereux de s'y rendre pendant la journée a cause des tireurs d'élite. En plus on avait plus de chance de se faire dépouiller la bas que de troquer, et je n'y suis allé que 2 fois, et seulement quand j'ai vraiment eu besoin de quelque chose de particulier et d'important (il parle principalement ici de médicaments, et notamment d'antibiotiques).
Personne n'utilisait les voitures en ville parce que les routes étaient bloquées avec des débris, ou d'autres voitures abandonnées…et le pétrole valait de l'or !
Si je devais aller quelque part c'était de nuit. Ne jamais se déplacer seul, mais jamais en groupe important non plus (2 / 3 hommes peut être). Toujours armé, très vite, et toujours dans les ombres au travers des ruines, jamais dans les rues.
Il y avait beaucoup de bandes organisées, 10 / 15 personnes, parfois 50…mais il y avait aussi des gens comme toi et moi, des pères, des grands pères, des gens bien avant la merde, qui maintenant tuais et pillais.
Il n'y avait pas vraiment de bons et de méchants…la plupart étaient entre les deux; c'est a dire prêt a tout, au bon comme au moins bon.
2- Et le bois ? Il me semble qu'il y a beaucoup de forets autour de ta ville, pourquoi avez-vous brûlé vos meubles et vos portes ?
Autour de ma ville il n'y a pas beaucoup de bois.
Ma ville était une très belle ville, elle ressemblait a n'importe qu'elle autre ville avec ses cinémas, ses restaurants, ses écoles, son aéroport, ses centres culturels…
Nous avions des arbres dans la ville, des parcs et des arbres fruitiers…mais tous les arbres ont été brûlé en moins de 2 mois.
Quand tu n'a pas d'électricité pour préparer la nourriture et te chauffer, tu brules ce que tu as sous la main; tes meubles, tes portes, ton parquet (et ça brule vite ce bois la !).
Nous n'avions pas de banlieue et de fermiers. Dans les banlieues c'était l'ennemie, et nous étions encerclés. Et dans la ville, tu ne savais pas qui était ton ennemi.
3- Quelles sorte de savoirs faire as-tu utilisé durant cette période ?
Tu peux imaginer que d'une certaine manière c'est le retour a l'âge de pierre !
Par exemple, j'avais une bouteille de gaz. Mais je ne l'utilisais pas pour faire chauffer ou préparer notre nourriture, c'était trop précieux !
J'ai bidouillé la bouteille pour pouvoir y attacher un tuyau pour recharger les briquets.
Les briquets, ça n'a pas de prix !
Une personne m'amenait un briquet vide, je le rechargeait, et je prenais une boite de conserve ou une bougie en échange par exemple.
J'espère que tu comprends mon exemple.
Aussi, je suis infirmier.
Dans ces conditions, mes connaissances étaient mon argent.
Soyez éduqués et entraînés…durant un tel effondrement, tes connaissances valent de l'or si tu sais réparer certaines choses.
Les objets et les stocks vont disparaitre un jours, c'est inévitable…mais tes connaissances peuvent être ta nourriture.
Je veux dire…apprends a réparer les choses; les chaussures ou les gens…
Par exemple, mon voisin savait faire du pétrole pour les lampes…il n'a jamais eu faim.
4- Si tu avais 3 mois pour te préparer aujourd'hui, qu'est ce que tu ferais ?
Si j'avais 3 mois pour me préparer ?
Hmmm…fuir a l'étranger ? (blague).
Aujourd'hui, j'ai conscience que les choses peuvent s'aggraver très très rapidement.
J'ai de la nourriture, des produits pour l'hygiène, de l'énergie etc.
Un approvisionnement de 6 mois.
e vis en appartement avec une bonne sécurité. J'ai une maison avec un abris dans un village a 5 kilomètres de mon appartement, et dans cette maison j'ai encore 6 mois d'approvisionnement.
Ce village est une toute petite communautés, la plupart des habitants sont préparés…ils ont apprit avec la guerre.
J'ai 4 différentes armes a feu avec 2000 munitions chacune.
J'ai un bon jardin avec la maison et des connaissances en jardinage.
Aussi, j'ai un don maintenant pour sentir la merde…tu sais, quand tout le monde autour de toi dit que tout va bien ce passer, mais que toi tu sais qu'en fait tout va s'effondrer ?
Je pense que j'ai la force de faire tout ce que je dois faire pour survivre et protéger ma famille, parce que quand tout s'effondre, soi sur, si tu n'a rien, tu vas faire des choses qui ne sont pas très jolies pour sauver tes gosses…tu veux juste survivre avec ta famille.
Survivre seul; aucune chance (c'est mon opinion), peu importe si tu es armé et préparé, au final, si tu es seul tu vas mourir, je l'ai vu...plein de fois.
Des groupes et des familles avec énormément de préparation et de connaissances variées, c'est le mieux.
5- Quel matériel devrions-nous stocker ?
Ça dépend.
Si tu veux survivre comme un voleur, la seule chose dont tu as besoin c'est des armes et beaucoup de munitions.
A part des munitions, de la nourriture, du matériel pour l'hygiène et de l'énergie (piles etc…), tu veux te pencher sur des petites choses faciles a troquer; couteaux, briquets, savon, pierres a feu…
Aussi, beaucoup d'alcool, le genre qui se garde longtemps, comme du whisky par exemple, la marque n'est pas importante, ça peut être le truc le moins chère possible, mais c'est très bien pour le troque dans les moments difficile.
Le manque d'hygiène a fait beaucoup de morts.
Tu vas avoir besoin de choses très simples, mais en quantités importantes, comme énormément de sacs poubelle, je veux dire, énormément !
Et beaucoup de duct tape.
Des assiettes et des gobelets en plastique ou en carton…tu vas en avoir besoin beaucoup ! Je sais, parce que nous n'en avions pas du tout.
Mon opinion est que le matériel pour l'hygiène est peut être encore plus important que la nourriture.
Tu peux facilement tuer un pigeons, ou trouver quelques plantes a te mettre sous la dent, mais tu ne peux pas tuer du produit désinfectant pour les mains par exemple.
Plein de produit pour nettoyer, désinfecter, beaucoup de savon, de la Javel, des gants, des masques…tout ce qui est jetable.
Aussi, un entrainement dans les premiers soins, apprendre a nettoyer une plaie, une brulure ou même une blessure par balle, car il n'y a pas d'hôpital…même si tu trouves un médecin quelque part, il n'aura pas de médicaments, ou tu n'auras rien pour le payer.
Apprendre a utiliser les antibiotiques, et en avoir beaucoup.
Pour les armes il faut rester simple.
Maintenant je porte un Glock 45, parce que j'aime bien, mais c'est pas une arme ou un calibre répandu ici, donc j'ai aussi deux 7,62 mm TT pistolets russes cachés, parce que tout le monde a cette arme ici, et beaucoup de munitions.
J'aime pas les Kalashnikov, mais c'est pareil, tout le monde en a une…donc…
Il faut avoir des choses petites et discrètes.
C'est bien d'avoir un générateur par exemple, mais c'est mieux d'avoir 1000 briquets BIC.
Le générateur, dans une situation merdique, va attirer l'attention. 1000 briquets prennent pas de place, c'est pas chère, et tu peux toujours les troquer pour quelque chose.
Pour l'eau, la plupart du temps on récupérait l'eau de pluie dans 4 gros tonneaux, après on la portait a ébullition…on avait aussi une rivière pas loin, mais l'eau est vite devenue trop polluée.
Le matériel pour l'eau est très important. Il faut avoir des tonneaux, des seaux et des récipients pour stocker et transporter l'eau.
6- Est-ce que l'or et l'argent métal t'on aidé ?
Oui.
Personnellement, j'ai échangé tout mon or pour des munitions.
Parfois on était capable d'utiliser de la monnaie (Mark et Dollars) pour acheter certaines choses, mais ces occasions étaient rares, et le prix était toujours exorbitant.
Par exemple, une boite de haricots valait 30/40 $.
La monnaie courante s'est très vite effondrée.
Simplement, on troquait quelque chose pour autre chose.
7- Est-ce que le sel avait de la valeur ?
Oui, mais pas autant que le café ou les cigarettes.
J'avais beaucoup d'alcool, et j'ai troqué avec sans problème.
La consommation d'alcool était plus de 10 fois supérieur qu'en temps normal.
Maintenant, c'est probablement mieux de stocker des cigarettes, des briquets et des piles pour le troque parce que ça prend moins de place.
Je n'étais pas un prepper a l'époque, on a pas eu le temps de se préparer…quelques jours avant que la merde atterrisse dans le ventilateur, les politiciens a la télé répétaient que tout allait bien.
Quand le ciel nous est tombé sur la tête, on a juste prit ce qu'on pouvait.
8- Est ce que ça a été difficile d'obtenir une arme a feu durant l'événement et qu'est ce que vous avez pu troquer pour les armes et les munitions ?
Après la guerre, chaque maison avait une arme.
La police a réquisitionnée pas mal d'armes au début de la guerre…mais la plupart des gens ont caché leurs armes quelque part.
J'ai une arme légale (licence), et les autorités ont une lois qui s'appelle "collection temporaire". Dans une situation de trouble (émeutes par exemple…), le gouvernement a le droit de temporairement confisquer toutes les armes…donc tu gardes ça en tête.
Tu sais, il y a des gens qui ont une arme légale, mais ceux qui ont des armes légales ont aussi des armes illégales cachées quelque part, juste au cas ou il y aurait une confiscation.
Si tu as de bonnes choses a troquer, c'est pas compliqué de trouver une arme pendant une situation difficile, mais ce qu'il faut savoir, c'est que les premiers jours sont les plus dangereux en terme de chaos et de panique, et que peut être que tu ne va pas avoir le temps de trouver une arme pour défendre ta famille.
Ne pas être armé durant la panique, le chaos et les émeutes…c'est pas bien.
Dans mon cas, a un moment un homme avait besoin d'une batterie de voiture pour sa radio, et il avait des fusils…j'ai troqué la batterie pour 2 fusils.
Pour les munitions…parfois je troquais des munitions pour de la nourriture, et quelques semaines plus tard de la nourriture pour des munitions.
Par contre, je ne faisais jamais du troque chez moi, et jamais dans des quantités importantes.
Très peu de gens (voisins) savaient combien de choses j'avais chez moi.
Le truc, c'est de stocker le plus possible en rapport avec l'espace et l'argent…et après, suivant la situation, tu vois ce qui est le plus demandé.
Correction, munitions et armes auront toujours la première place pour moi…mais qui sait, numéro deux c'est peut être des masques a gaz avec des filtres.
9- Et la sécurité ?
La défense était très primitive.
Encore une fois, nous n'étions pas prêt…et nous avons utilisé ce que nous pouvions.
Les fenêtres étaient cassées, les toits étaient en piteux états a cause des bombardements.
Toutes les fenêtres étaient bloquées avec quelque chose: sacs de sables, pierres.
J'ai bloqué ma porte de jardin avec des débris, et j'utilisais une échelle en aluminium pour passer au dessus du mur.
Quand je revenais chez moi, j'appelais quelqu'un pour qu'il me passe l'échelle.
Un mec dans notre rue a complètement barricadé sa maison.
Il a fait un trou dans un mur connecté a la maison de son voisin qui était en ruine…une entrée secrète.
Ça va paraitre étrange, mais toutes les maisons les plus sécurisées ont été pillées et détruites en premier.
On avait de belles maisons dans mon quartier, avec des murs, des chiens, des alarmes et des barres de fer aux fenêtres.
Les foules ont attaquées ces maisons en premier…certaines étaient défendues et ont tenues, d'autres non…ça dépend combien d'armes et de bras ils avaient a l'intérieur.
Je pense que la sécurité c'est important, mais il faut la garder d'un profil bas…oublies les alarmes par exemple. Si tu vies en ville et que la merde arrive, tu vas avoir besoin d'un endroit simple et sobre, avec beaucoup d'armes et de munitions.
Combien de munitions ?
Le plus possible.
Il faut garder ton domicile le plus inintéressant possible.
Aujourd'hui ma porte est en acier pour des raisons de sécurité, mais seulement pour me sauvegarder de la première vague de chaos…après ça, je pars pour retrouver un groupe plus important (famille et amis) a la campagne.
A la maison, on a eu des situations pendant la guerre, pas besoin de rentrer dans les détails…on a toujours eu plus de puissance de feu, et le mur en brique.
Aussi on avait toujours quelqu'un qui surveillait la rue…une bonne organisation au cas ou les gangs viennent est primordial.
Il y avait toujours des coups de feu en ville.
Encore une fois, la défense de notre périmètre était très primitive…toutes les issues étaient barricadées, avec juste des petites ouvertures pour les fusils, et toujours au minimum 5 membres de la famille a l'intérieur prêt a se battre, et une personne dans la rue, cachée.
Pour éviter les tireurs d'élite, on restait a la maison toute la journée.
Dans les premiers temps, les faibles meurent, et les autres se battent.
Il n'y avait presque personne dans les rues durant la journée a cause des tireurs d'élite…la ligne de défense était extrêmement rapprochée.
Beaucoup sont mort parce qu'ils voulaient aller se renseigner sur la situation par exemple…c'est très très important, il faut se rappeler que nous n'avions pas d'informations, pas de radio, pas de télé…rien, juste des rumeurs.
Il n'y avait pas d'armée organisée…mais nous étions tous des soldats.
On était forcé.
Tout le monde portait une arme et essayait de se protéger.
Dans la ville, tu ne veux pas porter de truc de qualité parce que quelqu'un va te tuer et te prendre tes affaires.
Tu ne veux même pas avoir un beau fusil, et attirer l'attention.
Je vais te dire; si c'est la merde demain, je veux rester sobre, et ressembler a tout le monde dehors, peureux, désespéré, confus, et peut être que je vais crier et pleurer un peu…
Pas de vêtement chic…je ne vais pas sortir avec mes super habits tactiques tout neuf et crier "je suis la, vous êtes tous mort maintenant les méchants !".
Je vais rester profil bas, lourdement armé et bien préparé en attendant et en évaluant mes options, avec mon meilleur ami ou mon frère a mes cotés.
Ca n'a pas d'importance d'avoir une super sécurité, un super fusil…si les gens voient qu'ils devraient probablement te voler, que tu es rentable, ils vont te voler.
C'est seulement une question de temps, et de combien de bras et d'armes vont être de la partie.
10- Quelle était ta situation avec les toilettes ?
On utilisait une pelle et n'importe qu'elle bout de terre a proximité de la maison…ça a l'air sale, mais c'était sale.
On se lavait avec l'eau de pluie récupérée, ou alors a la rivière, mais la plupart du temps c'était trop dangereux.
On avait pas de papier hygiénique…et même si j'en avait je le troquais.
C'était une sale situation.
Si je peux te donner un conseil; en premier, il faut avoir des armes et des munitions…après tout le reste, et je veux dire tout !
Ça dépend de la place que tu as et de ton budget bien sur.
Si tu oublis quelque chose, c'est pas grave, il y aura toujours quelqu'un pour troquer…mais si tu oublis les armes et les munitions, tu ne pourras pas avoir accès au troque.
Aussi, je ne vois pas les grandes familles comme plus de bouches a nourrir, je vois les grandes familles comme plus d'armes et plus de forces…après, c'est dans la nature des gens de s'adapter.
11- Et les soins pour les gens malades ou blessés ?
Les blessures étaient principalement des blessures par balles.
Sans les spécialistes et tout le reste, si la victime avait la chance de trouver un docteur quelque part, il avait 30% de chance de s'en sortir.
C'était pas comme dans les films, les gens mourraient…beaucoup sont morts de petites blessures infectées.
J'avais des antibiotiques pour 3 ou 4 traitements, bien sur, seulement pour ma famille.
Des choses très bêtes tuais les gens.
Une simple diarrhée est capable de te tuer en quelques jours sans les médicaments et l'hydratation nécessaire…surtout les enfants.
On a eu beaucoup de maladies de la peau, et des empoisonnements alimentaire…on pouvait pas faire grand chose.
On faisait beaucoup avec les plantes locales et l'alcool, et pour le court terme ça allait, mais sur le long terme c'était horrible.
L'hygiène est primordiale…et avoir le plus de médicaments possible, surtout les antibiotiques.
Relire l'histoire du Siège de Paris, durant l'hiver terrible 1870/1871 décrit par Alphonse Daudet, dans "Les contes du Lundi"...
RépondreSupprimerMais on s'en est sortis ! Dans les périls l'esprit humain trouve des trésors d'ingéniosité.
D'autres situations, plus constructives, sont décrites par Bunker Roy, dans l'Université des Va Nu Pieds, comment des populations vivant dans la misère et le dénuement total peuvent mobiliser leur intelligence collective pour s'en sortir !
L'ami Pierrot
L'enfer, oui. Tout ça me fait dire que je ne possède pas d'arme, pas de maison à moi, pas de beaux vêtements, et pas de possibilité d'avoir six mois de stock. De plus, je suis seule. Je n'ai aucun savoir spécifique. Alors je mourrai dans un cas comme celui-ci.
RépondreSupprimerOu alors je me débrouillerai, si je ne suis pas morte.
Tout ça me fait dire et redire que je ne comprends pas les gens qui font la guerre... qui détruisent tout ce qui est construit, tirent sur leurs frères... Juste pour faire la guerre.
Peut-être que je ne comprendrai jamais parce que je suis une femme ?
Ca donne juste envie de gerber !
RépondreSupprimer"Dans les périls l'esprit humain trouve des trésors d'ingéniosité."
ben voyons y'a qu'à être ingénieux puis on s'en sortira ^^
tout aussi gerbant ce genre de commentaire
A la dame qui a fait le second commentaire. Pour comprendre plonge toi dans la lecture du site de Pierre (Incapabledesetaire.com). Pas toujours facile de le suivre mais ça en vaut la peine.
RépondreSupprimerJ'ai vécu quelques chose de comparable au Rwanda en 1994. Combien d'amis, de parents, ne sont plus là. Je n'arrive pas à les compter. Parmi les survivants nombreux sont ceux qui sont cassés à jamais. De nombreux autres honorent chaque jour la vie avec dignité. J'ai appris une attitude de ces terribles moments. Faire de son mieux, toujours, tout le temps en fonction de ses forces et moyens. Le reste ne nous appartiens pas. Si tu penses pouvoir être confronté à une situation de survie une fois, peut-être prochainement, alors fait de ton mieux. Un sac de voyage avec quelques effets (comme pour un camp scout), un ou deux sacs de charbons de bois, des allumettes, une hachette, 3 briques pour poser ta casserole et un petit stock de nourriture (riz, lentilles roses, sel, huile, farine, thé, sucre, sel, etc...), de l'eau de javel pure pour désinfecter de l'eau, 2 jerrycans de 20 litres, du savon, du pq, deux seaux robustes, et le savoir faire qui va avec et du tiendra plusieurs semaines. Ta modestie fera que tu ne seras pas une proies. Au Rwanda pendant le génocide avoir une arme et la montrer, pour un civil isolé conduisait à la mort avec certitude.
Fait de ton mieux. Une somme de connaissance Ici :http://lesurvivaliste.blogspot.com/ et là:http://www.davidmanise.com/forum/index.php
Bien à toi ma soeur.
Merci à toi, qui a subi déjà tant de misères ! Comment ne pas être cassé lorsque l'on survit à de pareilles épreuves !
RépondreSupprimerPenser au Rwanda et à tous ces gens qui sont morts, ont souffert, me submerge toujours d'une intense émotion.
"Tenir plusieurs semaines" ! Ce terme me choque, et pourtant je me rends compte que c'est le lot de tant de gens sur cette planète !
Et même si nous sommes tous des êtres humains, j'en veux vraiment à ceux qui prennent tout aux autres (jusqu'à leur prendre la vie, en passant parfois par la torture, la famine, sans parler des armes lourdes comme les bombardements)alors que la terre est si belle et qu'elle pourrait nourrir tout le monde !
J'irai faire un tour sur 'incapable de se taire'... :)
***
Pour ce qui est de l'autre commentaire anonyme, eh bien je ne vois pas trop ce qui pourrait "faire gerber" de dire, comme le fait l'ami Pierrot, que l'être humain développe des capacités inouies de survie en cas de danger. Je trouve au contraire que c'est bien ce qui se passe dans les situations extrêmes de péril.
***
Ce qui me "fait gerber", moi, c'est de voir que parfois (souvent ?) "l'homme est un loup pour l'homme". Heureusement, cela ne concerne pas tout le monde.
Ce qui me "fait gerber" c'est de voir des femmes, des enfants, des vieillards, des hommes aussi, être tués ou violentés par des êtres qui se disent humains, alors qu'ils n'aspirent qu'à vivre en paix, sans richesse excessive, et qu'ils n'ont fait de mal à personne.
On devrait inventer des champs de bataille pour tous les belligérants du monde, qui se tueraient entre eux... Au milieu du Sahara, tiens ! (l'Ile de Pâques ne serait pas assez grande, même si elle est isolée...)
Mais sans doute qu'ils manqueraient de courage pour y aller : ils ne seraient plus protégés (comme par exemple les snipers qui tirent bien à l'abri avec leurs armes, sur des civils, ou encore les politiciens qui ne se mouillent pas trop et restent bien à l'abri dans leur bistrot pendant que les "forces de l'ordre" affrontent les gens qui leur demandent des comptes...)
Que l'homme développe des capacités inouïes devant le danger, cela va de soi puisqu'il vit déjà sur une planète gouvernée par des psychopathes.
RépondreSupprimerCe qui me fait gerber dans les commentaires comme celui de Pierrot à un article dont les descriptions sont aussi inhumaines, c'est qu'on y décèle l'attitude du mouton qui va "se débrouiller"... quelles que soient les situations.
Si développer des capacités inouïes consiste à devenir capables d'être des criminels envers ses voisins en cas de "nécessité"... car c'est bien ce qui est décrit dans le comportement "pro survie" dans ces conditions extrêmes... oui ça me donne envie de gerber pour la petitesse du point de vue, face à l'énormité de l'horreur !
Il ne s'agit pas de savoir si on est capable d'être un bon scout lâché dans la nature mais de constater jusqu'à quel point les dominants réussissent à imposer des situations aux populations contre leur gré, jusqu'à les mettre dans l'obligation de s'entre tuer pour leur survie, un peu comme dans un cirque romain, mais en plus lent.
Laisser les gens sans eau et sans électricité, sans hôpitaux etc etc. Si ce genre de situation m'arrivait je n'aurais l'impression de "me débrouiller" qu'en allant attraper les responsables et les passer sous un rouleau compresseur...
Evidemment il faudrait... il faudrait... que les gens élèvent leurs voix, mais ils préfèrent continuer à tenter de se débrouiller...