En peu de jours, j'ai assisté à deux scènes étonnantes, qu'on pourrait qualifier d'haïssables s'il était possible d'éprouver de la haine pour de simples idiots enfermés dans leur paysage mental.
Me promenant dans un chemin de campagne avec un agriculteur (on ne dit plus un paysan, et l'expression moderne, horriblement révélatrice, est exploitant agricole. Le plus souvent, comme ici, exploiteur conviendrait mieux), je vis que la plupart des vieux chênes étaient à l'agonie : écorces soulevées, manquantes, cœur creux, branches mortes.
On en recherchait les causes, l'âge, la densité excessive, la sécheresse de 2003, les diverses pollutions, les parasites, lorsque j'aperçus une large entaille dans l'un deux, faite verticalement à la tronçonneuse dans l'écorce, au ras de l'aubier afin d'en approcher au maximum une brillante clôture neuve.
Je m'en étonnai. Tranquille, il me dit que ce n'était pas çà qui les faisait crever, que ça ne leur faisait pas de mal.
Je lui répondis sans agressivité que si je lui enlevais la peau d'une cuisse avec mon couteau de poche, peut-être qu'il n'en mourrait pas, mais que ça lui ferait certainement très mal, et que ça l'affaiblirait, ce dont il dût convenir et lui donna, j'espère, un peu à réfléchir.
Quelque temps plus tard, je me trouvais dans une assemblée où soudain un téléphone sonna, pour annoncer que quelqu'un venait d'avoir un accident en percutant un cerf.
Il y eut un brouhaha d'où je captai soudain cette phrase : "C'est pas grave pour le cerf", ou "le cerf on s'en fout".
Renversant de sottise. Un mec heurte un cerf, et le cerf on s'en fout. Qu'il crève, il n'est pas des nôtres.
Consternant. Ahurissant, dégueulasse, je ne trouve pas le mot.
Des gens comme ça, il y en a partout. Qui ne ressentent aucune empathie.
Pleurent quand leur papa ou leur fiston clamse, parce que c'est la famille, le clan, mais vont à la chasse flinguer tout ce qui passe, et n'hésiteraient pas une seconde à faire de même sur d'autres gens, les boches ou les arabes si on leur en donnait l'ordre, pourvu que ce soit "pour la france", ou pour la "civilisation".
De temps à autre, je me demande ce que je fous dans cette putain d'antiquité de société d'abrutis. Plus ou moins gentils connards aux mains sanglantes, aux yeux fermés, au cœur en berne.
Pour aller dans votre sens, cherchez "expérience de Milgram" sur Google.
RépondreSupprimerSi vous ne la connaissez pas déjà.
Tout a fait d'accord avec vieux Jade, regardez la vidéo de ce type qui essaie de vendre son livre, si on fouine un peu sur les sites "alternatifs", on le voit partout.
RépondreSupprimerhttp://echelledejacob.blogspot.com/2012/03/les-gens-ne-veulent-pas-voir-les-choses.html
Ce monsieur dit qu'il a eu du mal à convaincre son épouse, mais que malgré tout, il faut s'armer et être prêt à se défendre dans les temps de chaos qui viennent.
Les gens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas s'armer crèveront de faim pendant que des types comme ce monsieur, cro-magon moderne dans sa propriété blindée, les nargueront et reconstruiront un nouveau monde ou des dominateurs exploiterons les autres comme cela se passe depuis des générations...
Je hais les vivants! (MIB)