TotalEnergies réfléchit à une cotation principale à la Bourse de New York a expliqué Patrick Pouyanné dans un entretien à Bloomberg.
"Je pense qu'il s'agit d'une question légitime", a indiqué le dirigeant du fleuron du CAC 40, en soulignant qu'il y avait là "un débat" lors d'un entretien à Bloomberg. "Ce n'est pas une question d'émotion. C'est une question d'affaires", a-t-il ajouté, pragmatique, en évoquant la montée en puissance de l'actionnariat nord-américain, qui détient près de 50% du capital de l'entreprise...
Le PDG répondait notamment à une question sur le déplacement de la cotation principale du groupe, aujourd'hui établie à Paris, vers la place new-yorkaise. Aujourd'hui, le groupe a déjà des titres inscrits à Londres et à New York, mais de manière secondaire.
"Nous sommes confrontés à une situation où les actionnaires européens vendent ou maintiennent leur participation, et où les actionnaires américains achètent", a justifié Patrick Pouyanné.
Une hausse de l'actionnariat nord-américain
Depuis 2012, la part de l'actionnariat institutionnel nord-américain est passée de 33% à 48% (dont 47% pour les Etats-Unis) en 2023 tandis que celle de l'Europe (hors Royaume-Uni) est passée de 45% à 34% sur la même période. L'actionnariat institutionnel représente 78% de l'actionnariat total de l'entreprise.
"L'emplacement du siège social n'est pas remis en question, dit-il : il restera à Paris", a par ailleurs précisé Bloomberg dans son article.
Le dirigeant a notamment évoqué la frilosité de l'Europe vis-à-vis de sa stratégie qui consiste à continuer d'investir dans les énergies fossiles pour continuer de rémunérer ses actionnaires et de financer sa transition vers les énergies bas carbone.
"En Europe, au lieu de soutenir les entreprises européennes qui veulent faire cette transition, même si c'est difficile, ils nous regardent et nous disent : regardez, vous continuez à produire du pétrole et du gaz".
Une demande en énergie qui augmente dans le monde
TotalEnergies l'a toujours assumé en soutenant que la demande d'énergie augmente dans le monde et que les énergies fossiles qui réchauffent les températures de la planète ne peuvent pas être remplacées aussi vite par les énergies propres. "Bien sûr, je continue à produire du pétrole et du gaz", a répété le dirigeant.
Le groupe a confirmé vendredi en présentant ses résultats qu'il consacrerait, sur une enveloppe d'investissements de 17-18 milliards d'euros en 2024, 5 milliards à "l'électricité intégrée". Cette division qui affiche des revenus en hausse de 65% au 1er trimestre sur un an, recouvre de l'électricité produite à partir de sources solaire et éolienne mais aussi à partir de gaz, qui émet du CO2.
Depuis plusieurs années, le groupe s'est renforcé aux Etats-Unis, pays du pétrole, à la fois dans le gaz liquéfié américain, dont il est le premier exportateur et dans les projets de stockages par batterie et d'électricité renouvelable.
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