03 février 2024

Prescrire : avant et après covid

Prescrire avait ces dernières décennies la réputation auprès des médecins d’être une revue indépendante et objective. Depuis la crise covid, on s’aperçoit que ce n’était qu’une apparence trompeuse.

Nous l’avons vue à l’œuvre au service de la pensée unique soumise à l’industrie pharmaceutique avec son article époustouflant pour démolir l’ivermectine qui pouvait porter tort à l’industrie, se chiffrant en milliards si elle était amenée à être utilisée. 11 études étaient citées pour appuyer leur démonstration de l’inefficacité de l’ivermectine, 2 favorables, 9 défavorables. J’avais dans ce billet repris un par un ces 9 articles, en donnant leur source pour que chacun puisse vérifier, pour montrer que tous montraient une efficacité, contrairement à ce qu’écrivait Prescrire, qui comptait bien sur le fait qu’aucun lecteur, aucun journaliste, n’irait vérifier les faits. De la manipulation pure et simple.

Je viens de tomber sur un article de Prescrire qui a 20 ans, montrant que la mentalité, l’éthique de cette revue ont bien changé, comme vous allez le voir. Cet article était très critique à l’égard des agences du médicament, des laboratoires pharmaceutiques, prônant l’indépendance des médecins et un consentement éclairé des patients pour lutter contre les dérives. Aujourd’hui ils font l’inverse de ce qu’ils recommandaient il y a 20 ans.

Vous vous rappelez l’affaire du Médiator, défendu par l’AFSSAPS qui a protégé un mensonge mortel au profit des laboratoires, dénoncé par un lanceur d’alerte (Irène Frachon), ayant conduit à la dissolution de l’agence, remplacée par l’ANSM qui s’est vu imposer des règles de transparence dans ses décisions, règle sur lesquelles elle s’est confortablement assise dans le traitement du refus de RTU pour l’ivermectine : « vous n’aurez pas les compte rendus de réunion car il n’y a pas eu de réunion”. Vous ne saurez pas pourquoi, comment, par qui a été prise notre décision de rejet » (ICI).

Revenons à Prescrire. Cet article concernait un autre scandale, celui du Vioxx, titré « Comment éviter les prochaines affaires Vioxx ».  Le Vioxx est un médicament autorisé en 1999 pour l’arthrose et retiré sans explications après l’avoir soutenu, après nombre d’accidents cardiovasculaires et une absence de service rendu.

Je cite Prescrire :

Le camp des firmes n’est pas celui des patients ni de la santé publique
En 1999, le dossier qui a sous-tendu l’AMM de Vioxx ne comportait pas de preuve d’un progrès thérapeutique tangible, ni en termes d’efficacité, ni en termes d’effets indésirables digestifs graves. En 2000, les données sont apparues défavorables du point de vue cardiovasculaire. Mais comme d’habitude les agences du médicament ont été plus sensibles au point de vue des firmes. 

Les Agences trop proches des firmes
De fait, les principaux interlocuteurs des agences sont les firmes, qui sollicitent les AMM et leurs variations. Ces firmes financent au-delà de la moitié des ressources des agences, via les redevances liées aux demandes d’AMM et autres. Beaucoup d’experts sollicités par les agences se laissent également solliciter par des firmes.

Pour l’Agence française, à partir du 30 octobre 2005, date limite de transposition de la Directive 2004/27/CE, celle-ci devra être appliquée, et notamment son article 126 ter qui stipule : « En outre, les États membres veillent à ce que l’autorité compétente rende accessibles au public son règlement interne et celui de ses comités, l’ordre du jour de ses réunions, les comptes rendus de ses réunions, assortis des décisions prises, des détails des votes et des explications de vote, y compris les opinions minoritaires ».

Pour éviter une nouvelle affaire Vioxx, les professionnels de santé réellement soucieux de soins de qualité doivent exercer en toute indépendance 

Les firmes pharmaceutiques sont évidemment mal placées pour diffuser une information objective sur les médicaments dont elles tirent leurs revenus. 

L’affaire Vioxx montre à quel point actuellement les agences du médicament sont davantage sensibles au point de vue des firmes, qu’elles côtoient à longueur de temps, que du point de vue des patients ou de la santé publique. Quand il y a doute, les agences en accordent de fait le bénéfice aux firmes. Les décisions de restriction d’emploi motivées par les effets indésirables des médicaments sont des demi-mesures retardées de plusieurs années, pendant lesquelles des soignants restent exposés au risque de mauvaise prescription, et les patients au risque d’effet indésirable grave.

L’AMM protège les firmes et les agences, pas les prescripteurs les soignants risquent fort de ne pas proposer le meilleur choix aux patients. Ils s’exposent alors à devoir faire face, seuls, aux revendications légitimes de patients victimes des effets indésirables de médicaments prescrits mal à propos. 
Pour éviter cela, les soignants ont intérêt à mettre en priorité l’intérêt des patients, sans compromis avec les firmes, à exiger des preuves de progrès thérapeutiques pour intégrer des nouveautés dans leur liste de médicaments, et à s’informer auprès de sources indépendantes pour étayer leurs décisions.

Dans l’immédiat, les agences du médicament réellement soucieuses de santé publique gagneraient beaucoup à̀ quitter le camp des firmes et du secret pour choisir celui des patients et de la transparence. Elles gagneraient en crédibilité et en efficacité de santé publique, alors que leur opacité génère la suspicion. 

Pour éviter une nouvelle affaire Vioxx, les patients doivent avoir l’esprit critique et agir collectivement. Ils ont intérêt à savoir que la promotion des médicaments utilise les mêmes recettes publicitaires que d’autres marchandises, avec mise en avant de ”leaders d’opinion” sous l’influence des firmes, et utilisation de média également sous influence.

Pour éviter une nouvelle affaire Vioxx, les journalistes doivent être soucieux de ne pas être complices de désinformation 

Les journalistes soucieux de ne pas apparaître complices de désinformation ont intérêt à contrebalancer soigneusement les affirmations des firmes ; à mettre la nouveauté en perspective avec les connaissances déjà acquises dans le domaine, en particulier les données défavorables ou justifiant la prudence, données souvent vite oubliées ; à éclairer les conflits d’intérêts ; à signaler les zones d’ombre ; à être exigeants auprès des agences du médicament ; à recouper leurs informations avec celles de sources indépendantes et fiables ; à regarder ce que se passe ou s’est passé dans d’autres pays avec le médicament

Oubliées toutes ces belles paroles, tous ces conseils. Dans le traitement du covid, Prescrire a oublié ses critiques à l’égard des agences qu’il faut maintenant suivre, a oublié de se méfier des laboratoires pharmaceutiques, a oublié qu’il fallait écouter les médecins de terrain et non ceux collaborant avec l’industrie pharmaceutique, a oublié de se préoccuper de l’information plurielle des patients pour avoir un consentement éclairé, et a joué avec l’ivermectine (entre autres) aux « journalistes complices de la désinformation » qu’elle fustigeait il y a 20 ans.

DÉSINFORMATION

Puisqu’on a évoqué la désinformation, il faut reparler ici de la loi en cours de discussion sur les dérives sectaires, le gouvernement ayant introduit un volet médical qui n’a rien à faire ici, et contre l’avis du Conseil d’État. Son article 4 vise à punir d’1 an de prison et de 15 000 euros d’amende ceux qui pourraient critiquer un produit « présenté comme bénéfique pour la santé ». Tout le problème est dans cette “présentation comme bénéfique”, comme l’ont été la Thalidomide, le Distilbène, l’amiante, le sang contaminé, le Vioxx, le Médiator, les statines et bien d’autres. En un mot, il faut laisser les laboratoires tranquilles et pour cela faire taire ceux qui signalent si un produit pose problème.

Vous êtes intervenus avec succès auprès des Sénateurs qui ont supprimé cet article 4, il faut maintenant recommencer avec les députés, ce texte leur étant présenté dans 10 jours. Voici la lettre à leur envoyer.

Pour terminer, voici un extrait de la lettre d’un sénateur (de l’Isère), envoyée à l’un d’entre vous, expliquant les motifs de leur décision. Espérons que les députés seront aussi sages :

Trouver votre député par département ou commune : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/vos-deputes

Trouver le mail de votre député par ordre alpha : https://www.voxpublic.org/spip.php?page=annuaire&cat=deputes

Fichier complet des mails à charger en xls (en cliquant sur le ou les mails à envoyer, ouvre tout de suite un mail prêt à partir) : https://www.covid-factuel.fr/wp-content/uploads/2024/02/fichier_deputes-2024.xlsx 

Source 

 

Modèle de courrier :

 

Madame/Monsieur la/le Député(e),


(Extrait du cite de Gérard Maudrux)
https://www.covid-factuel.fr/2024/02/02/prescrire-avant-et-apres-covid/

"Au sein de la loi en cours de discussion sur les dérives sectaires, le gouvernement a introduit un volet médical qui n’a rien à faire ici, et contre l’avis du Conseil d’État.

Son article 4 vise à punir d’1 an de prison et de 15.000 euros d’amende ceux qui pourraient critiquer un produit « présenté comme bénéfique pour la santé ». Tout le problème est dans cette “présentation comme bénéfique”, comme l’ont été la Thalidomide, le Distilbène, l’amiante, le sang contaminé, le Vioxx, le Médiator, les statines et bien d’autres. En un mot, il faut laisser les laboratoires tranquilles et pour cela faire taire ceux qui signalent si un produit pose problème."

Pour compléter la liste, j'y adjoins le produit expérimental ARNm, présenté comme un vaccin contre le covid. Plus aucun médecin ne peut en ignorer les effets secondaires et les morts qu'il a parfois généré. Des pays de plus en plus nombreux le reconnaissent. La France tarde mais ne pourra s'exonérer de sa responsabilité, ainsi que de celle des laboratoires "experts".

Pour toutes ces raisons, et parce que je considère que plusieurs avis éclairés de médecins sans conflits d'intérêts, ni politiques, ni financiers, valent mieux que "l'éclairage" imposé d'une législation liberticide à tout le moins, je m'oppose à cet article 4 exogène, glissé dans la loi sur les dérives sectaires.

Recevez, Madame/monsieur la/le Député(e), l'expression de ma considération.


Vous mettez votre nom et prénom et vous signez


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