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03 février 2024

La caste ne cherche plus qu’à gagner du temps


Les Accords de Bâle III entreront bien en vigueur à la date prévue. L’Autorité bancaire européenne (ABE), que nous vous avons présentée dans Finance & Tic, a dévoilé sa feuille de route pour l’entrée en vigueur progressive des accords de Bâle III en Europe à partir de janvier 2025. Les banques commerciales sont appelées à coopérer étroitement pour mettre en œuvre ces nouvelles règles, qui visent à durcir les calculs des risques bancaires et à augmenter les réserves requises. La feuille de route de l’ABE clarifie le séquençage de la réglementation ainsi que les priorités pour finaliser les éléments clés avant la fin de cette année. Malgré les préoccupations initiales des grandes banques françaises sur le calendrier, l’ABE a assuré que les travaux seraient achevés à temps. On ne peut cependant pas s’empêcher de penser que ces accords trahissent en réalité la très grande fragilité de tout le secteur bancaire européen, comme en témoigne l’indice SX7E des banques européennes, que nous suivons de très près pour vous et qui a baissé de 76% depuis la crise des subprimes.


L’ABE est chargée de rédiger environ 140 mandats pour concrétiser ces accords internationaux. La coopération des banques est cruciale dans ce cadre pour fournir des données concrètes afin d’alimenter ces travaux. Les priorités de l’institution incluent la gestion des risques de marché, des risques de crédit et des risques opérationnels. De plus, des sujets tels que la transition climatique et le régime prudentiel pour les banques des pays tiers sont également au programme. Bâle III vise enfin à offrir aux banques un cadre réglementaire unifié pour opérer au sein de l’Union Européenne. Palpitant.

Le chiffre de la semaine


-0,02%, le taux de croissance du PIB français au 4ème trimestre 2023

Voici ce que vous pourrez lire dans les médias mainstream au sujet de la croissance française au dernier trimestre 2023 : « La France évite de justesse la récession technique. » ou encore « L’Insee annonce que la France a évité la récession au quatrième trimestre 2023, avec un PIB resté stable, après une stagnation déjà observée au trimestre précédent. La demande intérieure finale, hors stocks, a eu un impact négatif sur la croissance en fin d’année, principalement en raison de la baisse de la formation brute de capital fixe (-0,7%) et de la consommation des ménages (-0,1%). Sur l’ensemble de l’année 2023, le PIB a augmenté de 0,9%, principalement en raison de la forte croissance observée au deuxième trimestre, tandis que l’activité est restée stable le reste de l’année. À la fin du quatrième trimestre 2023, l’acquis de croissance pour 2024 s’établit à +0,1% ».

Voici en revanche ce que vous ne lirez nulle part ailleurs dans le cartel de la presse subventionnée et que nous disons haut et fort ici : après -0,03% au troisième trimestre 2023, le PIB de la France recule à nouveau de 0,02% au quatrième trimestre ce qui, conformément à ce que nous vous annoncions, provoque l’entrée officielle de notre pays en récession !

Ne tombez plus dans les pièges de plus en plus grossiers des médias de grand chemin qui ne sont plus que les courroies de transmission, en l’occurrence, de Bercy ! 

La déclaration de la semaine


« J’ai bien dit annuler. »

Luca de Meo, DG de Renault à propos de l’introduction en bourse de sa filiale électrique

Renault a décidé de renoncer à introduire en bourse Ampère, sa filiale électrique : une décision radicale et définitive annoncée par Luca de Meo en personne, directeur général, et Thierry Piéton, directeur financier. Ampère, créée pour valoriser le savoir-faire de Renault dans les véhicules électriques et le software, ne sera pas cotée en raison de conditions de marché peu favorables (l’électrique serait à la peine ?) et d’un flux de trésorerie satisfaisant généré par Renault (merci à l’Etat français, donc aux contribuables).

L’annulation de ce recours aux marchés financiers est surtout due au fait qu’Ampère n’aurait pas été valorisée aussi haut que prévu, malgré le maintien d’objectifs ambitieux : assembler 300 000 véhicules par an d’ici 2025 et 1 million d’ici 2030, tout en réduisant les coûts de production de 40%, pour tenter de concurrencer Tesla, qui baisse tous ses prix et le chinois Byd, beaucoup plus compétitif à ce jour (la Seagull, qui concurrence la Zoé, ne coûte guère plus de 9 500 € !). La filiale vise un chiffre d’affaires de 10 Mds € dès 2025 avec une croissance annuelle de plus de 30% jusqu’en 2031. Cette décision permet à Renault de se concentrer sur son (sempiternel) redressement et sur la livraison réussie de ses véhicules électriques. Un vrai challenge pour la marque au losange.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/02/03/la-caste-ne-cherche-plus-qua-gagner-du-temps-par-florent-machabert/

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