Pages

26 juillet 2022

Un autre complot mené par les services secrets ukrainiens vient d’échouer

En mai 2018, le SBU, un service de renseignements ukrainien, avait simulé le meurtre d’un  » journaliste  » russe, Arkady Babchenko, à Kiev pour des raisons très douteuses. Le meurtre avait d’abord été imputé à la Russie.

Le SBU avait prétendu qu’en simulant le meurtre, il découvrirait le véritable meurtrier russe, ce qui n’avait aucun sens.

Il s’est avéré par la suite que tout cela faisait partie d’un raid mené par une entreprise :

Le meurtre mis en scène, avec faux cadavre, faux tueur et  faux opérateur à l’arrière, a été avalisé (vidéo) aux plus hauts niveaux du gouvernement ukrainien.

Les médias « occidentaux » ont utilisé ce canular pour accuser et diffamer la Russie et son président sans la moindre preuve à l’appui. Ce seul fait est déjà grave et révèle l’échec total du journalisme et des médias « occidentaux ».

Le fond de l’affaire, la prise de contrôle d’une entreprise par des moyens illégaux, démontre l’échec total, au niveau social, du coup d’état « occidental » en Ukraine. Les pires des pires, les barons voleurs comme Poroschenko et les banquiers criminels comme Kolomoisky ont continué à voler des milliards de l’aide « occidentale » pendant que l’État ukrainien s’effondrait. Défiant les tribunaux, le pouvoir de l’État est secrètement utilisé pour des complots dignes d’une comédie de boulevard visant à s’emparer d’actifs industriels.

Les victimes en sont les Ukrainiens, qui sont privés de leurs richesses et de leur sécurité. La Russie, le croque-mitaine permanent de l' »Ouest », est le moins à blâmer.

En août 2000, un autre complot insensé du SBU a été, un mois plus tard, déjoué:

Le 7 août, nous avons rapporté comment le service de renseignement ukrainien, le SBU, prenant l’apparence d’une société militaire privée, a engagé d’anciens soldats russes et ukrainiens prétendument pour des emplois au Venezuela. Tous les hommes engagés avaient précédemment combattu dans le « camp russe » de la guerre civile ukrainienne dans la région du Donbass. Les hommes ont reçu l’ordre de se rendre à Minsk, capitale de la Biélorussie, d’où ils devaient ensuite s’envoler pour le Venezuela afin de surveiller des installations pétrolières.

Le SBU ukrainien a ensuite informé le KGB, le service de sécurité biélorusse, que des mercenaires russes, qui attendaient dans une station balnéaire près de Minsk, étaient au Bélarus pour renverser le président Loukachenko. Les hommes ont été arrêtés et Loukachenko a fait un tapage public au sujet d’un prétendu coup d’État russe contre lui. L’Ukraine a alors demandé l’extradition des hommes. Elle avait l’intention de les inculper pour leur implication dans la guerre du Donbass.

Mais quelques jours seulement après l’arrestation des hommes, tout le plan s’est écroulé. Les médias russes ont prouvé sans l’ombre d’un doute que les hommes avaient été trompés pour se rendre au Belarus et qu’ils n’avaient pas l’intention de renverser Loukachenko. Le président biélorusse a présenté ses excuses et les hommes ont été renvoyés en Russie. Comme le résume le journal russe kp.ru (traduction automatique) : …

Cette version de l’histoire a depuis été confirmée par la partie ukrainienne (voir ci-dessous).

Le complot initial consistait en effet à faire que ces anciens soldats russes (qui avaient combattu dans le Donbass) atterrissent à Kiev en détournant leur avion entre Minsk et la Turquie. Une personne du gouvernement Zelensky a empêché cela en contactant les Biélorusses.

Aujourd’hui, nous apprenons l’existence d’un autre complot ukrainien, tout aussi dingue. L’agence de presse russe Tass en fait état (traduction automatique) :

Le FSB a déjoué une opération des services de renseignement militaire ukrainiens visant à détourner un avion des Forces aérospatiales russes.

MOSCOU, 25 juillet. /Le FSB russe a déjoué l’opération des services de renseignements militaires ukrainiens visant à détourner des avions des Forces aérospatiales russes, une opération supervisée par les services spéciaux de l’OTAN. C’est ce qu’a rapporté le Centre des relations publiques (CSP) du FSB à l’agence TASS, lundi.

« Le Service fédéral de sécurité a découvert et arrêté l’opération de la Direction principale du renseignement du ministère de la Défense de l’Ukraine visant à détourner des avions de combat des Forces aérospatiales russes, opération supervisée par les services spéciaux de l’OTAN« , a noté le CSP.

Le FSB a rapporté que « des officiers du renseignement militaire ukrainien, agissant au nom de la direction politique de leur pays, ont tenté de recruter des pilotes militaires russes contre une somme d’argent et des garanties d’obtention de la citoyenneté d’un des pays de l’UE, pour les persuader de piloter et faire atterrir des avions sur des aérodromes contrôlés par les Forces armées d’Ukraine. »

Comme le note le service spécial, l’identification de ces plans par le contre-espionnage du FSB a également permis de frapper un certain nombre d’installations militaires ukrainiennes. « Au cours du jeu opérationnel, les agents du contre-espionnage russe ont obtenu des informations qui ont aidé nos forces armées à infliger des dommages à un certain nombre d’installations militaires ukrainiennes«, a déclaré le FSB. En outre, des employés des services spéciaux ukrainiens impliqués dans l’opération et leurs complices ont été identifiés.

Il ressort de la vidéo du FSB montrant une conversation avec un représentant des services de renseignement ukrainiens que les forces aérospatiales russes étaient prêtes à payer jusqu’à 2 millions de dollars pour l’avion détourné.

Vous pouvez regarder la vidéo sur le site de l’agence TASS. Elle montre des extraits de discussion sur Telegram, des cartes et des plans de vol, ainsi qu’un enregistrement des comploteurs parlant avec un pilote.

Le fond de l’histoire a été confirmée par Christo Grozev, qui travaille pour Bellingcat, le service de désinformation britannique, en tant que principal enquêteur sur la Russie. Mais Grozev donne à l’histoire une tournure très différente :

Christo Grozev @christogrozev – 11:51 UTC – 25 Juil. 2022

Aujourd’hui, le FSB a annoncé avoir « déjoué un complot des services de renseignement ukrainiens » visant à inciter des pilotes militaires russes à se rendre en Ukraine – avec leurs avions – en échange de millions de dollars de récompense (fil conducteur).

En utilisant un mélange traditionnel de « preuves » falsifiées et de faits interprétés de manière approximative, le FSB m’a également accusé d’être personnellement impliqué dans ce complot visant à détourner des avions (à l’écran : message totalement falsifié, je n’ai jamais eu de numéro britannique, évidemment).

Ce qui est vrai, en revanche, c’est que j’ai été impliqué dans cette histoire plus folle qu’une fiction avec triples agents, faux passeports et fausses petites amies – en tant que réalisateur de documentaires. Oui, nous faisions la chronique de l’une des opérations de contre-espionnage les plus loufoques de tous les temps. Et le documentaire est toujours d’actualité.

Alors que la Russie présente aujourd’hui cette opération comme un coup d’éclat pour son contre-espionnage, il s’agit en fait d’une grave bévue pour le FSB, qui a révélé involontairement l’identité de dizaines d’agents du contre-espionnage, leurs méthodes d’opération et leurs moyens d’infiltration.

Vous vous souvenez de l’opération d’infiltration d’agents Wagner en Biélorussie ? Eh bien, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, certains des agents ukrainiens qui avaient mis au point cette opération ont décidé de la répéter, cette fois en incitant des pilotes militaires ukrainiens à se rendre. En avril, l’Ukraine a adopté une « loi d’incitation à la reddition des armes ».

Une équipe d’agents ukrainiens a décidé d’approcher des pilotes russes avec une offre basée sur cette loi. Nous avons découvert l’initiative et nous nous sommes assurés d’être aux premières loges pour réaliser un documentaire sur cette opération éhontée.

Plusieurs pilotes militaires russes ont été approchés et ont même envoyé des vidéos comme « preuve d’accès » à l’intérieur de leurs avions, portant dans chaque cas un numéro distinct écrit à la main sur des morceaux de papier. Certaines des séquences filmées de l’intérieur des avions étaient assez détaillées et instructives.

(Notez qu’à présent, le FSB présente ces vidéos comme des « fuites contrôlées » – tout en floutant l’intérieur du cockpit à la télévision).

Les « négociations » entre les recruteurs ukrainiens et les pilotes, que nous avons filmées, ont commencé comme prévu, mais le ton a rapidement changé, ce qui laisse penser que les pilotes ne parlaient plus en leur nom propre, mais qu’ils étaient « coachés », probablement par des officiers du contre-espionnage militaire du FSB.

Un indice clair que le FSB avait intercepté les communications est apparu lorsque l’un des pilotes a soudainement déclaré qu’il ne voulait plus faire sortir sa femme du pays, mais son « amant » à la place.

Il m’a fallu environ 5 minutes pour découvrir que la « maîtresse » du pilote (bien trop sexy pour lui, FSB) était un agent du FSB, travaillant comme entraîneur de fitness le jour, mais travaillant au noir comme petite amie pour le compte du FSB le reste du temps. (Les Ukrainiens l’ont compris aussi).

Le pilote ne semblait pas non plus connaître les antécédents de sa « petite amie » (il était sincèrement surpris qu’elle ait même un passeport de voyage, et qu’elle ait été à Istanbul il y a quelques mois, et à Barcelone un an plus tôt).

… mais j’ai également découvert que tout au long du processus de négociation de son « petit ami » avec les Ukrainiens, elle avait parlé à un officier du contre-espionnage militaire du FSB.

Un autre indice est apparu lorsqu’un autre pilote a soudainement demandé à ses homologues ukrainiens des conseils pour neutraliser son copilote avec un sédatif.

À ce stade, il m’est apparu clairement que l’opération initiale de leurre était terminée et qu’elle s’était transformée en un double « jeu opérationnel » dans lequel les deux parties essayaient d’obtenir un maximum d’informations de l’autre, tout en lui fournissant un maximum de désinformation.

Les Ukrainiens ont commencé à fournir aux « pilotes » – idem le FSB – de fausses cartes de leurs déploiements anti-aériens, ainsi que des informations sur les pistes d’atterrissage opérationnelles.

En même temps, les pilotes ont envoyé leurs propres cartes d’approche et de descente (probablement aussi fausses). Nous avons continué à filmer.

(À un moment donné, les Ukrainiens ont même convaincu le FSB d’envoyer la femme de l’un des pilotes – ainsi que toute une équipe de filature du FSB – à Minsk, dans l’attente d’une « rencontre » promise avec les responsables ukrainiens. Le FSB a attendu en vain pendant 4 jours).

Cet étrange jeu de réciprocité a pris fin lorsque le FSB s’est rendu compte que personne ne se présenterait à l’une des rencontres proposées (le FSB tenait à identifier les agents ukrainiens), réalisant qu’il s’était fait avoir. Et les Ukrainiens ont réalisé qu’ils n’auront probablement pas non plus de vrai pilote.

Malgré la fin inattendue (jusqu’à présent), nous avons toujours l’intention de terminer ce film dingue.

Le long récit de Grozev disant qu’il n’était impliqué qu’en tant que réalisateur de documentaires ne me convainc pas.

Ce complot, qui que ce soit l’ait organisé, a certainement été fait en secret. Comment Grozev l’aurait-il découvert ?

Pourquoi les services secrets autoriseraient-ils un étranger à filmer un documentaire pendant qu’ils mettent en œuvre un tel complot ? Le fait est qu’aucun service ne ferait une chose pareille.

Comment et pourquoi le FSB russe aurait-il su que Grozev était impliqué dans cette affaire s’il ne faisait que la documenter ?

Pourquoi l’accuserait-il d’être impliqué, y compris avec des captures d’écran de la discussion qu’il prétend maintenant être fausses, s’il n’avait joué aucun rôle actif dans cette affaire ?

Il est plus probable que Grozev ait participé à ce projet fou et qu’il ait aidé les comploteurs grâce à son expérience d’« enquêteur ».

L’affaire a explosé et ils ont maintenant besoin d’une histoire, n’importe quelle histoire, qui rende l’échec acceptable. C’est ce que Grozev fournit au public international.

Le SBU avait fait de même dans l’affaire du faux meurtre d’Arkady Babchenko. Pareil après que le complot fou contre les agents Wagner a foiré.

Êtes-vous en train de me dire que les personnes à l’origine de cette affaire s’abstiendraient d’offrir des excuses un peu convaincantes maintenant que leur dernier complot insensé a encore été éventé ?

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.