L'info de la semaine: le plan de sobriété énergétique
Après les grandes entreprises et l’État (sauf l’Élysée, bien sûr, qui laisse ses lustres aux innombrables ampoules bien allumés derrière le Président en pleine allocution du 14-Juillet), c’est aux Français de consommer moins ! A commencer par l’énergie. C’est en tout cas l’objectif assigné au « plan de sobriété énergétique » présenté par Élisabeth Borne, laquelle a cru bon d’ajouter mercredi 20 juillet qu’il fallait aussi profiter des épisodes caniculaires pour « manger moins ». Et ainsi sauver la planète ?
Dans un esprit très « Great Reset » et au moyen d’éléments de langage tout droit sortis des neurones – fatigués – d’un Klaus Schwab, il est donc désormais demandé à chacun de « changer ses habitudes de consommation » en articulation étroite avec les dix mesures du programme de l’Agence internationale de l’énergie, censé permettre en quelques mois à l’ensemble des pays développés d’économiser 2,7 millions de barils par jour ; soit l’équivalent du parc automobile chinois (287 millions de véhicules) ou encore 84% (sic !) de la consommation journalière actuelle desdits pays. On se pince pour y croire ! Mais avec la caste, nous sommes habitués aux propos incantatoires de l’idéologie en barre.
Parmi les pistes, on trouve, pêle-mêle, l’extension – climatique, donc – à trois jours par semaine du télétravail ; mais aussi la limitation de l’usage individuel de la voiture (- 470.000 barils), ou encore la diminution de 10km/h de la vitesse sur certaines routes (-.430.000 barils). On retrouve bien les réflexes culpabilisateurs d’une écologie politique ultra punitive, qui aura tôt fait de remettre sur la table l’outil du pass, en le déclinant à loisirs en « pass écologique » (à moins que vous ne préfériez un confinement climatique ?) ou en « pass mobilité » (comme nous l’avons déjà expliqué dans notre mensuel sur abonnement Finance & Tic).
Le chiffre de la semaine: le pétrole repasse au-dessus de la barre des 100 $
L’or noir a grimpé de 5% en début de semaine. Cette augmentation est nourrie par les craintes qui pèsent sur l’approvisionnement en pétrole, après une visite bien peu concluante du président Biden en Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut. Très peu d’avancées notables ressortent au final de cet échange.
La baisse du dollar lundi (l’euro se ressaisissant un tout petit peu) a également contribué à soutenir les cours du brut, ce dernier devenant plus attractif pour les investisseurs utilisant d’autres devises ; situation qui ne concernent plus tous ceux qui sont, au fil des ans, parvenus à payer le pétrole dans leur propre monnaie, dans un mouvement de dédollarisation considérablement accéléré par la contre-offensive russe de février, le pétrole se négociant de plus en plus directement en rouble, yuan, roupie, euro ou même yen.
La déclaration de la semaine
« Il faudra, à partir du 1er janvier 2023, que sur l’électricité et le gaz, il y ait des augmentations pour ceux qui peuvent se le permettre. » Bruno Le Maire
Autre squatteur de cette rubrique : Bruno Le Maire ! Notre inénarrable ministre a en effet confessé que le gouvernement réfléchissait à des aides plus ciblées à destination des Français modestes, après la fin du bouclier tarifaire prévue en 2023 (dispositif limitant le prix du gaz et de l’électricité dans le contexte inflationniste que l’on sait). Une solution pourrait être une adaptation des prix, en fonction des revenus des foyers, qui ne serait rien d’autre qu’un impôt progressif sur l’énergie ! Mais à part cela, pas de hausse de la fiscalité nous assure l’Exécutif, qui chérit toujours autant l’égalité !
Depuis 2021, l’État a amorti le prix du gaz, qui a augmenté de 50% à l’automne dernier. Idem avec le prix de l’électricité, dont la hausse moyenne est de 35%, répercutée à hauteur de seulement 4% environ pour les ménages. La piste de la taxation des « surprofits » des énergéticiens est par ailleurs d’ores écartée par le Gouvernement, de même – ô surprise – que l’allègement de la fiscalité prélevée par l’Etat sur les carburants (TICPE et TVA).
L'actif de la semaine: l'euro numérique
La BCE envisage de proposer un euro digital comme « actif de règlement » dès 2023. Elle va ainsi engager la deuxième phase de ses expérimentations d’un tel actif, d’après le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ex-N°1 de Cetelem. La BCE avait annoncé en décembre dernier avoir conclu « avec succès » la première phase d’expérimentation de l’euro digital, sans que le citoyen lambda n’en sache quoi que ce soit. Le projet, qui date de fin 2019, avait été quelque peu mis de côté suite aux crises pandémique et ukrainienne, dont notre conviction profonde est qu’elles ont en réalité servi de catalyseurs à l’avènement de ces fameuses « CBDC » (Central Bank Digital Currency).
Si une monnaie numérique de Banque centrale ressemble en apparence à une cryptomonnaie, il s’agit en réalité d’un actif très différent, puisqu’il est centralisé et qu’il devient, à rebours du bitcoin par exemple, un outil de contrôle de la masse. Si la Chine, adepte d’un crédit social poussé, teste d’ores et déjà sur près de 140 millions d’habitants son yuan numérique, l’Inde, qui mène une guerre impitoyable au cash, n’est pas en reste. Les USA sont plus en retard et le projet devrait encore y être retardé par la probable victoire des Républicains aux Midterms en novembre prochain. Idem au Royaume-Uni, où, même si le successeur de Boris Johnson sera quoi qu’il en soit un ou une affidé(e) du Forum de Davos, la Chambre des Lords a quelque peu tiqué sur le projet de livre sterling digitale. Rien n’est encore acquis au royaume de la Grande Réinitialisation.
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