Il pourrait s’agir d’une «banale» affaire d’escroquerie aux aides publiques, mais les mis en cause attirent les projecteurs. Théodore Luhaka, le «Théo» qui accuse des policiers de l’avoir agressé lors d’une interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois, ainsi que ses frères, sont renvoyés devant le tribunal de Bobigny pour trois jours, à partir de ce mercredi 16 février.
Ils sont soupçonnés d’avoir détourné 678.000 euros, qui devaient servir à des associations. Mickaël, l’aîné de la fratrie (37 ans), est le principal ciblé. C’est lui qui avait la gestion des associations, rappelle Le Parisien. L’une, baptisée Aulnay Events, devait agir pour la prévention et la médiation dans les quartiers. Grâce aux démarches effectuées, elle avait obtenu cette importante somme des services de l’Etat, afin de financer 42 CDI, entre janvier 2014 et juin 2016.
Théo (27 ans), Grégory (31 ans) et une de leurs sœurs devaient en bénéficier. Cependant, l’inspection du travail s’est aperçue que l’association n’assurait pas du tout ses missions, organisant seulement des matchs de foot. Après enquête (débutée en avril 2016), il est apparu que huit membres de la famille ont été payés par la structure. Des virements de 170.000 euros ont ainsi été réalisés, dont 52.000 euros pour Théo.
«Mauvaise gestion» ou réelle escroquerie ?
Au total, ce sont cinq associations ou sociétés commerciales que les inspecteurs du travail ont retrouvé, créées par des personnes de la famille Luhaka. Toutes en liquidation judiciaire. L’une avait pour but «un retour à l’islam véritable», détaillent nos confrères.
En 2018, le parquet de Bobigny a donc ouvert une information judiciaire contre X pour escroquerie en bande organisée. Mickaël est poursuivi pour ces faits, ainsi que pour blanchiment, faux et usage de faux, et travail dissimulé. Il se défend en parlant simplement de «mauvaise gestion». «Je me suis souvent loupé car je n’ai pas les compétences», avait-il dit en 2017. Grégory et Théo doivent, eux, répondre d’escroquerie.
L’avocat de ce dernier, dont l’agression sera jugée aux assises, où trois policiers sont renvoyés (la date n’est pas connue), avait défendu son client en 2018 en estimant qu’il s’agissait uniquement de le «décrédibiliser» en le présentant comme un «délinquant». La justice doit se prononcer vendredi.
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