26 août 2021

Appel à la grève générale : "le principe de l'obligation vaccinale semble déjà ne pas tenir en Guyane"

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Alors même que les forces syndicales représentant les pompiers de l'aéroport ont obtenu de ne pas avoir à se soumettre à la vaccination contre le Covid-19 (lire sur notre site), de nombreux syndicats ont émis un préavis de grève illimitée à compter du lundi 30 août contre l'obligation vaccinale, le pass sanitaire, leurs conséquences professionnelles et les motifs impérieux relatifs à la Guyane.

"Nous avons choisi la date du lundi 30 août, car ce sera à compter de cette date que des salariés que nous défendons pourront être directement menacés dans leurs fonctions" entame Yannick Xavier, secrétaire général de l'union des travailleurs guyanais (UTG). Difficile d'ignorer les raisons de la mobilisation que défend son syndicat auprès de nombreux autres groupements socio-professionnels de Guyane : celle contre l'obligation vaccinale, la mise en place du pass sanitaire renforcé, ainsi que pour la levée des motifs impérieux.

"Parlons des incohérences : nous ne comprenons pas comment aujourd'hui on nous annonce que les pompiers de l'aéroport ne sont finalement plus tenus d'être inscrit dans un schéma vaccinal, poursuit le secrétaire général de l'UTG. Nous sommes heureux qu'ils aient pu obtenir cette satisfaction, mais cela ne signifie-t-il pas tout simplement qu'étant indispensables à la survie économique de notre territoire, il devient impossible de les contraindre ?" pointe du doigt Yannick Xavier.

Ce dernier estime que c'est la faiblesse du cotingent des soldats du feu assignés à la surveillance de l'aéroport qui leur a permis, les premiers, de voir s'envoler les menaces de pertes d'emploi en cas de non-vaccination. "À ce jour, si l'on s'en tient aux données communiquées par l'ARS, c'est 75% de notre population qui n'est pas vaccinée. Si demain le système de Santé s'effondre faute de personnel, c'est l'ensemble de notre système social et de notre économie qui suit dans la foulée" poursuit le représentant syndical.

Yannick Xavier met en exergue le paradoxe que de vouloir aujourd'hui obliger les soignants à se vacciner quand très prochainement les autorités pourraient être amenées à les réquisitionner en cas de carence en moyens humains. "À partir du moment où c'est une solution envisagée, c'est toute la thèse de l'obligation vaccinale qui s'effrite, continue le dirigeant de l'UTG. Si on réquisitionne pour aller travailler, ça va. Si c'est une réquisition pour être forcé à se faire vacciner, là il va y avoir de vrais problèmes."

Au-delà de cette mobilisation en solidarité aux personnels soignants en première ligne de l'obligation vaccinale, ce lundi 30 août devrait marquer le début d'une mobilisation sociale généralisée. "Nous soutenons avant tout les soignants, mais nous n'oublions pas nos syndiqués des secteurs de l'Énergie, de l'Éducation ou encore du BTP. L'essentiel est de mettre fin à ces incohérences que j'ai abordées. Il n'est pas normal que concernant l'application des motifs impérieux et des contrôles à nos frontières, il y ait un traitement différent selon la provenance d'un voyageur… Qu'il arrive de l'hexagone, des Antilles ou de la Guyane" conclut celui qui demande la fin des motifs impérieux, mais la mise en place d'une bulle sanitaire stricte afin de protéger la santé des Guyanais.

Afin de symboliquement marquer la mise en place de ce préavis, une copie de ce dernier sera déposée en préfecture au cours de la matinée du mercredi 25 août, dans une ambiance que l'on imagine à l'image des mobilisations, manifestations et blocages à venir contre l'obligation vaccinale et la mise en place du pass sanitaire renforcé.

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