- On attendait l’US Navy (deux destroyers annoncés) pour voir une bonne leçon de modestie assénée aux prétentions russes de rester maître de leurs côtes, en Mer Noire.
- Finalement, l’US Navy s’est abstenue, dénonçant l’usage des ‘FakeNews’ par une Russie décidément insupportable.
- Les Russes avaient prévenu qu’ils n’hésiteraient pas devant les mesures les plus extrêmes, et l’US Navy a sans doute compris un déluge en salves de ‘FakeNews’.
- Ils (les Russes) ont la matériel pour.
Nous introduisons ce texte de Andrei Martianov, sur le site du Saker-US le 11 avril, traduit et mis en ligne le 14 avril par Le Sakerfrancophone, présentant la situation des forces de défense côtière (air et sol-mer) de la Russie, Crimée comprise bien entendu, sur la Mer Noire. Cette présentation est faite évidemment en relation avec les annonces des USA et de l’OTAN, du possible déploiement très-démonstratifs de navires de guerre en mission de “protection rapprochée” (des côtes russes) de l’Ukraine menacée d’une “attaque russe”, après s’être déclarée (l’Ukraine) en état de guerre avec la Russie, – une guerre “défensive” dans l’esprit, qui se concrétiserait, dans la communication ambiante, par une sorte d’“offensive de défense” contre la Russie.
Cette foire extraordinaire de mensonges-fakenewsiques oxymoriques se déroule dans une atmosphère fiévreuse et chargée d’un déluge de communications complètement faussaire et simulacrée ; avec l’OTAN massant des troupes contre la frontière russe pour bien nous prouver que la Russie menace les “frontières de l’OTAN” ; avec le Zelenski ukrainien englué dans des marigots extraordinairement puants de déclarations rodomontadesques, – menaces d’attaque contre la Russie, entrecoupées d’appels à l’aide à cause d’une menace russe d’attaque, etc. Il s’agit d’un déluge de communication épuisant pour la perception, insultant pour l’esprit, abaissant pour le jugement, salissant pour l’honneur (si la chose existe encore).
Même si l’on connaît bien les acteurs, nous voulons dire “les coupables” sans le moindre doute, la canaillerie épouvantable de la politique US totalement indifférente non seulement à la réalité mais à la crédibilité de ses menaces, la servilité robotisée de l’OTAN, la courtisanerie corrompue de l’Ukraine, il est difficile de déterminer une vérité-de-situation opérationnelle. Il faut tout de même essayer, avec vaillance et en recherchant l’habileté du jugement...
Il apparaît de plus en plus assuré que les Russes prennent de plus en plus au sérieux cette situation opérationnelle, s’ils restent sur une certaine réserve du point de vue diplomatique. Pour autant, même dans ce dernier domaine, les Russes ne semblent nullement montrer l’intention de renvoyer leur ambassadeur à Washington, ce qui établit dans le temps courant une situation de rupture des relations diplomatiques. Il n’est pas sûr que Washington D.C. s’en soit avisé, ni même vraiment aperçu.
Par contre, il semblerait bien qu’un incident de pure communication mais chargé de posture et d’agitation ait montré que l’US Navy prenait, elle, les Russes au sérieux. Il s’agit du passage annoncé en Mer Noire de deux unités de la VIème Flotte, prévu semble-t-il pour ce jour, et finalement démentie d’une façon très romanesque par le Pentagone. Le site ‘WhatDoesItMeans’, qui s’avère une source intéressante par les temps qui courent où le chaos de l’information et le pullulement des simulacres rendent difficile de distinguer qui est qui et qui fait quoi, comme dans le “brouillard de la guerre” finalement, – ce site donc développe l’interprétation que la Navy a préféré éviter une éventuelle et dangereuse épreuve de force.
Le site introduit des remarques d’avant-hier du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Riabkov, affirmant d’une façon officielle que les États-Unis sont désormais considérés comme un ennemi et une menace pour la Fédération de Russie : « Les États-Unis sont notre adversaire et font tout ce qu’ils peuvent pour saper la position de la Russie sur la scène mondiale... Nous ne voyons pas d’autres éléments dans leur approche... Telles sont nos conclusions ». Il y a ensuite la citation très marquée de Riabkov sur la situation en Mer Noire par rapport au possible déploiement de navires de l’U.S. Navy dans ces eaux : « Nous avertissons les États-Unis qu’il serait préférable pour eux de se tenir loin de la Crimée et des côtes russes de la Mer Noire. Nous disons cela pour leur propre bien. »
Là-dessus, ‘WhatDoesItMeans’ donne son interprétation, couronnée d’une référence à une très récente révélation, directement à la source, de la façon filmée et identifiée nominalement dont CNN monte des simulacres en toute (bonne ?) conscience par rapport à ses engagements extrémistes...
« Dans ce face-à-face international où la Russie a déclaré son intention de détruire les navires de guerre américains et d’accepter toutes les conséquences qu’une telle catastrophe pourrait entraîner, la marine américaine semble avoir retrouvé la raison et cédé la première. Il y a quelques heures [hier 14 avril], le Pentagone a nié que ses deux navires de guerre se dirigent vers la mer Noire et a affirmé que la Russie utilise de fausses informations pour justifier des déploiements militaires à la frontière avec l’Ukraine. Mais cette affirmation selon laquelle la Russie utilise de “fausses informations” sur l’entrée des navires de guerre américains en mer Noire est elle-même manifestement fausse, puisque c’est la Turquie, propre alliée de l'Amérique au sein de l’OTAN, qui a notifié à la Russie, dans le cadre de la Convention de Montreux, que la marine américaine prévoyait d'envoyer deux navires de guerre en mer Noire le 15 avril. Il s’agit là de mensonges de Biden dont les médias de propagande de gauche ne parleront jamais au peuple américain, cela confirmé par la sensationnelle vidéo secrètement réalisée [par l’organisation Project Veritas] et récemment mise en ligne, montrant un cadre de CNN admettant avec enthousiasme que sa chaîne d'information a utilisé un pur simulacre de propagande pour détruire le président Trump et cacher la vérité sur Biden. »
C’est une interprétation tout à fait intéressante, et après tout d’autant plus instructive que, quelques jours plus tôt, l’US Navy avait intentionnellement violé la “Zone Économique Exclusive” instituée unilatéralement par l’Inde au large de l’archipel de Lakshadweep. L’Inde exige une demande d’autorisation pour pénétrer dans cette zone et l’US Navy s’en est absolument dispensée, proclamant de façon publique et officielle qu’elle contestait ainsi sa légalité, au nom du droit international dont les USA sont des défenseurs si zélés qu’ils se dispensent de signer les documents à cet égard. L’Inde est officiellement un “allié stratégique” des USA, la presse indienne n’est pas très contente et l’ancien chef de la marine indienne Arun Prakash a tweeté, citant le système électronique classique IFF (‘Identification Friend-Foe’ [Ami-Ennemi]) :
« Il y a là une certaine ironie. Alors que l’Inde a ratifié le droit de la mer des Nations unies en 1995, les États-Unis ne se sont toujours pas décidés à le faire. Que la 7e flotte effectue des missions dans la ZEE indienne en violation de notre législation nationale est déjà assez grave. Mais rendre la chose publique ? L'USN doit mettre en marche son IFF ! »
Ces diverses péripéties, – après tout, l’affaire indienne peut être comparée en miroir inversée à l’affaire de la Mer Noire, – montrent à la fois le sérieux de la situation crisique et les invraisemblables comportements-bouffe dont nous régale le tout-puissant système de l’américanisme. Il est vrai que les USA agissent à tous égards, avec la Russie comme avec l’Inde, selon leurs caractères psychologiques spécifiques de n’être jamais en tort puisque moralement irrésistibles (“inculpabilité”) et d’être toujours les vainqueurs parce que les plus forts (“indéfectibilité”), au besoin très pressant en évitant l’affrontement.
Nous pouvons distinguer également dans l’épisode la possibilité de diverses interférences entre les différents pouvoirs américanistes, un grand classique de cette merveille d’équilibre que réalisent depuis tout-près de deux siècles et demi les pouvoirs nombreux et variés agitant leurs dollars et leurs simulacres à Washington D.C. Il apparaît assez vraisemblable que la pression maximale exercée sur la Russie, avec annonce de croisière en Mer Noire de deux navires de guerre de la Navy, soit l’enfant d’une diplomatie guerrière exacerbée, tempérée par une décision unilatérale du Pentagone de démenti du projet de croisière. Le démenti a été évidemment habillé, pour respecter la Vérité-vraie, d’une dénonciation sans appel, là aussi au nom du respect des lois internationales, de l’immonde habitude russe de diffuser des ‘FakeNews’ en même temps que le virus de la Covid contrariant les croisières en Mer Noire, – pour porter atteinte à la stabilité et aux intentions pacifiques du bloc-BAO.
Il est par conséquent possible qu’avec les USA de Biden, on se distraira encore plus qu’avec les USA de Trump, ce qui justifie bien une élection extrêmement-rock’n’roll dans ses décomptes. Par contre, avec les Russes de Poutine, il semble bien qu’on soit proche de la saturation de la patience, dans tous les cas du point de vue opérationnel.
C’est avec cette idée à l’esprit qu’on lira le texte d’Andrei Martianov, qui nous décrit par le menu les formidables capacités côtières de défense de la Russie. Ce texte est contesté par certains des commentaires de lecteurs (sur le texte original du Saker-US) dont on imagine bien d’où ils peuvent venir, à la nage et sans passer par les Détroits (vieux surnom amical donné aux Dardanelles) ; par contre, il semble qu’il puisse être pris au sérieux par l’US Navy, parce que cette puissante marine est par décret divin protectrice universelle et globalisée du droit de la mer.
Cette foire extraordinaire de mensonges-fakenewsiques oxymoriques se déroule dans une atmosphère fiévreuse et chargée d’un déluge de communications complètement faussaire et simulacrée ; avec l’OTAN massant des troupes contre la frontière russe pour bien nous prouver que la Russie menace les “frontières de l’OTAN” ; avec le Zelenski ukrainien englué dans des marigots extraordinairement puants de déclarations rodomontadesques, – menaces d’attaque contre la Russie, entrecoupées d’appels à l’aide à cause d’une menace russe d’attaque, etc. Il s’agit d’un déluge de communication épuisant pour la perception, insultant pour l’esprit, abaissant pour le jugement, salissant pour l’honneur (si la chose existe encore).
Même si l’on connaît bien les acteurs, nous voulons dire “les coupables” sans le moindre doute, la canaillerie épouvantable de la politique US totalement indifférente non seulement à la réalité mais à la crédibilité de ses menaces, la servilité robotisée de l’OTAN, la courtisanerie corrompue de l’Ukraine, il est difficile de déterminer une vérité-de-situation opérationnelle. Il faut tout de même essayer, avec vaillance et en recherchant l’habileté du jugement...
Il apparaît de plus en plus assuré que les Russes prennent de plus en plus au sérieux cette situation opérationnelle, s’ils restent sur une certaine réserve du point de vue diplomatique. Pour autant, même dans ce dernier domaine, les Russes ne semblent nullement montrer l’intention de renvoyer leur ambassadeur à Washington, ce qui établit dans le temps courant une situation de rupture des relations diplomatiques. Il n’est pas sûr que Washington D.C. s’en soit avisé, ni même vraiment aperçu.
Par contre, il semblerait bien qu’un incident de pure communication mais chargé de posture et d’agitation ait montré que l’US Navy prenait, elle, les Russes au sérieux. Il s’agit du passage annoncé en Mer Noire de deux unités de la VIème Flotte, prévu semble-t-il pour ce jour, et finalement démentie d’une façon très romanesque par le Pentagone. Le site ‘WhatDoesItMeans’, qui s’avère une source intéressante par les temps qui courent où le chaos de l’information et le pullulement des simulacres rendent difficile de distinguer qui est qui et qui fait quoi, comme dans le “brouillard de la guerre” finalement, – ce site donc développe l’interprétation que la Navy a préféré éviter une éventuelle et dangereuse épreuve de force.
Le site introduit des remarques d’avant-hier du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Riabkov, affirmant d’une façon officielle que les États-Unis sont désormais considérés comme un ennemi et une menace pour la Fédération de Russie : « Les États-Unis sont notre adversaire et font tout ce qu’ils peuvent pour saper la position de la Russie sur la scène mondiale... Nous ne voyons pas d’autres éléments dans leur approche... Telles sont nos conclusions ». Il y a ensuite la citation très marquée de Riabkov sur la situation en Mer Noire par rapport au possible déploiement de navires de l’U.S. Navy dans ces eaux : « Nous avertissons les États-Unis qu’il serait préférable pour eux de se tenir loin de la Crimée et des côtes russes de la Mer Noire. Nous disons cela pour leur propre bien. »
Là-dessus, ‘WhatDoesItMeans’ donne son interprétation, couronnée d’une référence à une très récente révélation, directement à la source, de la façon filmée et identifiée nominalement dont CNN monte des simulacres en toute (bonne ?) conscience par rapport à ses engagements extrémistes...
« Dans ce face-à-face international où la Russie a déclaré son intention de détruire les navires de guerre américains et d’accepter toutes les conséquences qu’une telle catastrophe pourrait entraîner, la marine américaine semble avoir retrouvé la raison et cédé la première. Il y a quelques heures [hier 14 avril], le Pentagone a nié que ses deux navires de guerre se dirigent vers la mer Noire et a affirmé que la Russie utilise de fausses informations pour justifier des déploiements militaires à la frontière avec l’Ukraine. Mais cette affirmation selon laquelle la Russie utilise de “fausses informations” sur l’entrée des navires de guerre américains en mer Noire est elle-même manifestement fausse, puisque c’est la Turquie, propre alliée de l'Amérique au sein de l’OTAN, qui a notifié à la Russie, dans le cadre de la Convention de Montreux, que la marine américaine prévoyait d'envoyer deux navires de guerre en mer Noire le 15 avril. Il s’agit là de mensonges de Biden dont les médias de propagande de gauche ne parleront jamais au peuple américain, cela confirmé par la sensationnelle vidéo secrètement réalisée [par l’organisation Project Veritas] et récemment mise en ligne, montrant un cadre de CNN admettant avec enthousiasme que sa chaîne d'information a utilisé un pur simulacre de propagande pour détruire le président Trump et cacher la vérité sur Biden. »
C’est une interprétation tout à fait intéressante, et après tout d’autant plus instructive que, quelques jours plus tôt, l’US Navy avait intentionnellement violé la “Zone Économique Exclusive” instituée unilatéralement par l’Inde au large de l’archipel de Lakshadweep. L’Inde exige une demande d’autorisation pour pénétrer dans cette zone et l’US Navy s’en est absolument dispensée, proclamant de façon publique et officielle qu’elle contestait ainsi sa légalité, au nom du droit international dont les USA sont des défenseurs si zélés qu’ils se dispensent de signer les documents à cet égard. L’Inde est officiellement un “allié stratégique” des USA, la presse indienne n’est pas très contente et l’ancien chef de la marine indienne Arun Prakash a tweeté, citant le système électronique classique IFF (‘Identification Friend-Foe’ [Ami-Ennemi]) :
« Il y a là une certaine ironie. Alors que l’Inde a ratifié le droit de la mer des Nations unies en 1995, les États-Unis ne se sont toujours pas décidés à le faire. Que la 7e flotte effectue des missions dans la ZEE indienne en violation de notre législation nationale est déjà assez grave. Mais rendre la chose publique ? L'USN doit mettre en marche son IFF ! »
Ces diverses péripéties, – après tout, l’affaire indienne peut être comparée en miroir inversée à l’affaire de la Mer Noire, – montrent à la fois le sérieux de la situation crisique et les invraisemblables comportements-bouffe dont nous régale le tout-puissant système de l’américanisme. Il est vrai que les USA agissent à tous égards, avec la Russie comme avec l’Inde, selon leurs caractères psychologiques spécifiques de n’être jamais en tort puisque moralement irrésistibles (“inculpabilité”) et d’être toujours les vainqueurs parce que les plus forts (“indéfectibilité”), au besoin très pressant en évitant l’affrontement.
Nous pouvons distinguer également dans l’épisode la possibilité de diverses interférences entre les différents pouvoirs américanistes, un grand classique de cette merveille d’équilibre que réalisent depuis tout-près de deux siècles et demi les pouvoirs nombreux et variés agitant leurs dollars et leurs simulacres à Washington D.C. Il apparaît assez vraisemblable que la pression maximale exercée sur la Russie, avec annonce de croisière en Mer Noire de deux navires de guerre de la Navy, soit l’enfant d’une diplomatie guerrière exacerbée, tempérée par une décision unilatérale du Pentagone de démenti du projet de croisière. Le démenti a été évidemment habillé, pour respecter la Vérité-vraie, d’une dénonciation sans appel, là aussi au nom du respect des lois internationales, de l’immonde habitude russe de diffuser des ‘FakeNews’ en même temps que le virus de la Covid contrariant les croisières en Mer Noire, – pour porter atteinte à la stabilité et aux intentions pacifiques du bloc-BAO.
Il est par conséquent possible qu’avec les USA de Biden, on se distraira encore plus qu’avec les USA de Trump, ce qui justifie bien une élection extrêmement-rock’n’roll dans ses décomptes. Par contre, avec les Russes de Poutine, il semble bien qu’on soit proche de la saturation de la patience, dans tous les cas du point de vue opérationnel.
C’est avec cette idée à l’esprit qu’on lira le texte d’Andrei Martianov, qui nous décrit par le menu les formidables capacités côtières de défense de la Russie. Ce texte est contesté par certains des commentaires de lecteurs (sur le texte original du Saker-US) dont on imagine bien d’où ils peuvent venir, à la nage et sans passer par les Détroits (vieux surnom amical donné aux Dardanelles) ; par contre, il semble qu’il puisse être pris au sérieux par l’US Navy, parce que cette puissante marine est par décret divin protectrice universelle et globalisée du droit de la mer.
dedefensa.org
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Pourquoi ce n’est pas conseillé
Pour les navires de la marine américaine, entrer dans la mer Noire et espérer survivre en cas de, Dieu nous en préserve, n’importe quel type de conflit avec la Russie – oui, vous avez bien lu – relève du fantasme ou, pour être encore plus précis, de la fiction non scientifique. Ce groupe, sans parler d’un seul destroyer américain de la classe Arleigh Burke (ce sont les types de navires les plus actifs de la marine américaine), qui pénètre périodiquement dans la mer Noire pour “montrer le drapeau” et la présence des États-Unis et de l’OTAN dans ce plan d’eau crucial, est conscient du fait que la mer Noire est, à toutes fins utiles, un lac Russe. Tout le monde se souvient d’une rumeur largement répandue (probablement par des “patriotes” russes trop zélés, mais pas très instruits) selon laquelle le DDG-75 USS Donald Cook aurait vu son électronique “brûlée” par deux intrépides Su-24 russes en avril 2014, qui auraient forcé ce navire américain à retourner rapidement à Constanța, où certains membres de son équipage auraient exprimé le désir d’abandonner le navire. Le NYT et d’autres médias américains, non sans raison, ont qualifié ces rumeurs de “propagande” russe. Ils n’ont pas tort.
La réalité des événements survenus avec l’USS Donald Cook n’a pas grand-chose à voir avec les Su-24 ou un système magique de gestion de l’environnement. La raison pour laquelle le voyage du navire américain a été écourté est le fait, comme le président russe Vladimir Poutine l’a lui-même souligné pas une seule fois, que le Donald Cook a été détecté, suivi et, lorsque la nécessité s’en est fait sentir, a été verrouillé par les radars des deux complexes de missiles de croisière anti-navires côtiers K-300P Bastion et Bal situés sur les côtes de Crimée, ce qui, sans aucun doute, a fait beaucoup de bruit, littéralement, lorsque les détecteurs de rayonnement passifs de Donald Cook ont commencé à signaler que le navire était verrouillé par l’une des armes les plus redoutables de l’inventaire russe – un lanceur de missiles P-800 Oniks (Onyx). Ce missile à longue portée M=2,5 est ce qui rend la première ligne de défense de la flotte russe de la mer Noire si meurtrière, car il s’agit précisément d’un type d’armement conçu pour saturer la défense aérienne des navires américains équipés du système de contrôle de combat Aegis et du radar Spy-1. Les officiers de marine américains connaissent bien les salves de missiles et les capacités, y compris les seuils de saturation, de leurs systèmes de défense antiaérienne embarqués et savent qu’il est impossible de se défendre contre une salve de plus de 4 P-800 Oniks ou de plus de 8 missiles subsoniques X-35, dans l’environnement ECM actif de la mer Noire. La Russie peut répéter ces salves et même des salves beaucoup plus importantes de nombreuses fois, avec une fréquence et une densité souhaitables.
Mais il ne s’agit là que des capacités d’une seule 15e brigade indépendante d’artillerie et de missiles de défense côtière à Sébastopol, qui peut déployer ses lanceurs n’importe où en Crimée, y compris dans des endroits hautement défendus, par l’aviation de la flotte de la mer Noire et les forces de défense aérienne de Crimée, qui dissimulent le lancement. Les systèmes ISR de la Russie fournissent des mises à jour de la situation opérationnelle et distribuent des cibles pour tout récepteur du côté russe en temps réel. Bien entendu, il faut toujours garder à l’esprit que deux escadrons (plus de 24 avions de combat) de SU-27SM/SU-30SM se trouvent également en Crimée et que chacun de ces avions peut transporter diverses armes de frappe, notamment des missiles anti-navires X-31A M=3.5 et des missiles anti-radiation X-31P. De plus, le régiment d’aviation de Simferopol, qui déploie 22 Su-24M, est en train d’être rééquipé de SU-30SM. Soit dit en passant, ces vénérables guerriers (Su-24M) transportent également des X-31A, qui, lorsqu’on les compte de manière réaliste, fournissent une première salve (multipliée par 0,5) composée de 30 à 40 missiles par la seule force de aviation, ajoutez-y les missiles des complexes côtiers et nous nous retrouvons avec 60 à 70 missiles dans la première salve, au moins. C’est suffisant pour couler plusieurs groupes de combat de porte-avions, même si leurs composantes aériennes sont en vol et que tous les systèmes Aegis-Spy-1 fonctionnent correctement.
Bien sûr, il ne faut pas oublier que la flotte de la mer Noire possédait également des navires et que ceux-ci, même en tenant compte d’un croiseur, de quelques frégates et de sous-marins à propulsion électrique attachés à l’escadron méditerranéen autour de la Syrie, ont toujours une puissance anti-navires massive grâce aux missiles 3M54 de la famille Kalibr qui accélèrent à M=2.9 en phase terminale et ne sont effectivement pas interceptables dans une salve de 2+. Tous ces missiles sont pilotés par l’IA en salve et possèdent une très grande résistance au brouillage (certains d’entre eux peuvent même brouiller les capteurs de l’ennemi). Et ce n’est pas tout, bien sûr. La flotte de la mer Noire est soutenue par les forces du district militaire sud, dont elle fait partie, et si les nouvelles ci-dessus étaient mauvaises pour toute combinaison de forces navales US/OTAN entrant dans la mer Noire, c’est ici que ces nouvelles deviennent encore plus déprimantes pour le Pentagone. La 4e force aérienne et l’armée de défense aérienne qui fait partie de ce district déploie ces fichus MiG-31K (ils étaient initialement basés dans le district et continuent à effectuer des missions à partir de là depuis 2017) armés de missiles hypersoniques Kinzhal Kh-47M2, dont le M=10+ et la manœuvre violente et la portée incroyable de 2000 kilomètres les rendent imperméables à toute technologie de défense aérienne dont les États-Unis disposent aujourd’hui et dans un avenir proche (7-10 ans au moins). Il est même douteux que ces missiles soient réellement détectables. Ces avions de combat sont capables de couler non seulement n’importe quoi en mer Noire mais aussi en Méditerranée orientale, sans même franchir la ligne de rivage de la région russe de Krasnodar ou de Crimes, évidemment la Russie ne dit pas où chaque instant ces avions sont basés. Qui sait où ? Eh bien, les services secrets américains le savent peut-être, mais c’est un cas classique de bonne dissuasion. Dans ce cas, la probabilité de toucher une cible en mer Noire pour le Kinzhal ne dépend pas de la capacité de la cible à réagir, mais de la probabilité que le missile lui-même soit en ordre de combat.
Ainsi, comme vous pouvez le constater, la flotte russe de la mer Noire ne manque pas d’atouts subsoniques, supersoniques et hypersoniques à distribuer, et les personnes compétentes du Pentagone le savent. C’est pourquoi l’apparition de ces deux destroyers américains dans la mer Noire est, littéralement, avant tout pour l’apparence et pour essayer de collecter quelques informations pour ce qui semble aujourd’hui une probabilité décroissante de confrontation dans le Donbass. J’écris souvent que de nombreuses personnes aux États-Unis, et je parle des décideurs politiques, ne peuvent pas saisir l’ampleur du retard de l’Amérique sur la Russie en matière de puissance de feu dans tous les domaines. Ce n’est pas seulement quantitatif, c’est aussi qualitatif et l’écart ne cesse de se creuser. Mais j’ai mis en garde contre ce problème pendant des années, n’est-ce pas ?
Traduit par Le Sakerfrancophone
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