28 septembre 2020

Hyperinflation, fascisme et guerre, le déjà vu qui nous attend …

 

Comment le nouvel ordre mondial peut à nouveau être vaincu...

Alors que l’attention du monde est absorbée par les changements tectoniques qui se déroulent à travers l’Amérique comme « une tempête parfaite » de guerre civile, et de coup d’État militaire menaçant d’annuler à la fois les élections et les fondations mêmes de la république, quelque chose de très inquiétant a « échappé au radar » de la plupart des observateurs.

Ce quelque chose est l’effondrement financier des banques transatlantiques qui menace de déclencher le chaos dans le monde. C’est cet effondrement qui sous-tend les efforts désespérés déployés par les néo-conservateurs pour une guerre totale avec la Russie, la Chine et d’autres membres de l’Alliance multipolaire en pleine croissance aujourd’hui.

Dans de récents articles , j’ai mentionné que la «solution» proposée par la Banque d’Angleterre face à cette explosion financière imminente de la bulle des dérivés de 1,5 quadrillion de dollars est placée sous le couvert d’une «Grande réinitialisation mondiale» [Great Global Reset] qui est un effort horrible et désespéré d’utiliser la COVID-19 comme couverture pour l’imposition d’un nouveau système d’exploitation de l’ordre mondial post-covid. Étant donné que les «règles» de ce nouveau système sont très similaires à la «solution» de la Banque d’Angleterre en 1923 pour régler le chaos économique allemand, qui a finalement nécessité un mécanisme de gouvernance fasciste pour imposer aux masses ce nouveau système, je souhaite approfondir les causes et les effets de l’effondrement totalement inutile de l’Allemagne de Weimar dans l’hyperinflation et le chaos au cours de la période 1919-1923.

Dans cet essai, j’irai plus loin en examinant comment ces mêmes architectes de l’hyper-inflation ont failli établir une dictature mondiale des banquiers en 1933 et comment cette première tentative de Nouvel Ordre Mondial a heureusement déraillé suite au combat audacieux qui a été mené à partir des livres d’histoire du peuple.

Nous étudierons en profondeur comment une guerre majeure a éclaté en Amérique dirigée par des patriotes anti-impériaux opposés aux forces de Wall Street et du Deep State de Londres et nous examinerons comment ce choc des paradigmes a atteint son paroxysme en 1943-1945.

Cette étude historique n’est pas menée à des fins de divertissement et ne doit pas non plus être considérée comme un exercice purement académique, mais est motivée par le simple fait que le monde arrive à un effondrement systémique total et à moins que certains faits, supprimés de l’histoire du XXe siècle, ne soient remis à la lumière du jour, ces forces, qui ont détruit la mémoire collective de ce que nous étions autrefois, resteront aux commandes, pendant que la société sera entraînée vers une nouvelle ère de fascisme et de guerre mondiale. 

Versailles et la destruction de l’Allemagne

La Grande-Bretagne avait été chef de file de l’orchestration de la Première Guerre mondiale et de la destruction de l’alliance potentielle germano-russo-américano-ottomane qui avait commencé à prendre forme à la fin du XIXe siècle, comme l’idiot Kaiser Guillaume II l’avait découvert – bien que malheureusement trop tard – quand il disait : «Le monde sera englouti dans la plus terrible des guerres, dont le but ultime est la ruine de l’Allemagne. L’Angleterre, la France et la Russie ont conspiré pour notre annihilation… c’est la pure vérité de la situation qui a été lentement mais sûrement créée par Edouard VII».

Tout comme l’oligarchie britannique a géré la guerre, elle a également organisé la conférence des réparations en France qui, entre autres, a imposé des remboursements de dette impossibles à une Allemagne vaincue et a créé la Société des Nations qui devait devenir l’instrument d’un «ordre mondial post-nations». Lloyd George a dirigé la délégation britannique aux côtés de son assistant Philip Kerr (Lord Lothian), Leo Amery, Lord Robert Cecil et Lord John Maynard Keynes qui avaient un programme à long terme pour instaurer une dictature mondiale. Toutes ces personnalités étaient membres du nouveau mouvement émergent Round Table, qui avait pris le contrôle total de la Grande-Bretagne en évinçant Asquith en 1916, et qui est au cœur de «l’État profond» aujourd’hui.

  
La délégation de la Round Table à Versailles de gauche à droite : Lloyd George, Lord Lothlan, Lord Milner, Léo Amery, et le leader fabien John Maynard Keynes

Après le démantèlement de l’armée et de la marine allemandes par l’armistice de 1918, la nation autrefois puissante a été contrainte de payer l’impossible somme de 132 milliards de marks or aux vainqueurs et a dû renoncer à des territoires représentant 10% de sa population – Alsace-Lorraine, Ruhr et Silésie du Nord – qui constituait 15% de ses terres arables, 12% de son cheptel, 74% de son minerai de fer, 63% de sa production de zinc et 26% de son charbon. L’Allemagne a également dû abandonner 8 000 locomotives, 225 000 wagons et toutes ses colonies. C’était un exercice de pillage effréné.

L’Allemagne n’a eu que très peu d’options. Les taxes ont été augmentées et les importations ont été entièrement supprimées, tandis que les exportations augmentaient. Cette politique – qui rappelle les techniques d’austérité du FMI en usage aujourd’hui – a complètement échoué car les deux ont chuté de 60%. L’Allemagne a renoncé à la moitié de son or et, malgré cela, le montant de la dette a été à peine entamé. En juin 1920, la décision fut prise de lancer une nouvelle stratégie, la planche à billets. Plutôt que le «remède miracle» auquel les monétaristes désespérés croyaient bêtement, cette solution a abouti à une dévaluation exponentielle de la monnaie en hyperinflation. De juin 1920 à octobre 1923, la masse monétaire en circulation est devenue astronomique. En juin 1922, 300 marks s’échangeaient contre un dollar US et en novembre 1923, il fallait 42 milliards de marks pour obtenir ce dollar US ! Des images d’Allemands poussant des brouettes d’argent liquide dans la rue sont toujours visibles, juste pour acheter un paquet de beurre et du pain – 1 kg de pain était vendu pour 428 milliards de marks en 1923.

 

Avec la perte de valeur de la monnaie, la production industrielle a chuté de 50%, le chômage est passé à plus de 30% et l’apport alimentaire s’est effondré de plus de la moitié par rapport aux niveaux d’avant-guerre. Le film de 1922 du réalisateur allemand Fritz Lang, Dr.Mabuse (The Gambler), a révélé la folie de l’effondrement de la population allemande dans la spéculation, alors que ceux qui en avaient les moyens commençaient à parier contre le mark allemand afin de se protéger, contribuant ainsi seulement à faire effondrer le mark de l’intérieur. Cela rappelle beaucoup les Américains qui vendent aujourd’hui à découvert le dollar américain plutôt que de se battre pour une solution systémique.

Il y avait de la résistance

Les effets sombres de Versailles n’étaient pas inconnus et le destin de l’Allemagne, pollué par les nazis, était tout sauf prédéterminé. C’est un fait prouvé, souvent omis des livres d’histoire, que les forces patriotiques de Russie, d’Amérique et d’Allemagne ont tenté courageusement de changer la trajectoire tragique de l’hyperinflation et du fascisme qui auraient empêché la montée d’Hitler et de la Seconde Guerre mondiale si leurs efforts n’avaient pas été sabotés.

De l’Amérique même, une nouvelle équipe présidentielle sous la direction de William Harding a rapidement renversé l’agenda pro-Société des Nations du président furieusement anglophile Woodrow Wilson. Un industriel américain de premier plan nommé Washington Baker Vanderclip, qui avait dirigé le plus grand accord commercial de l’histoire avec la Russie à hauteur de 3 milliards de dollars en 1920, avait qualifié Wilson d’«autocrate inspiré par le gouvernement britannique». Contrairement à Wilson, le président Harding a à la fois soutenu l’accord commercial américano-russe et sapé la Société des Nations en renforçant la souveraineté américaine, déclarant les traités bilatéraux avec la Russie, la Hongrie et l’Autriche hors du contrôle de la Société des Nations en 1921. Le mouvement Round Table, nouvellement formé par les britanniques aux États-Unis – sous le nom de Council on Foreign Relations [qui existe encore à ce jour, NdT] – n’a pas été satisfait.

Au moment où Harding manœuvrait pour reconnaître l’Union soviétique et établir une entente avec Lénine, le grand président mangea quelques «mauvaises huîtres» et mourut le 2 août 1923. Bien qu’aucune autopsie n’ait jamais été réalisée, sa mort amena une décennie de contrôle anglophile sur Wall Street, et mit fin à toute opposition au gouvernement mondial par la présidence. Cette période a abouti à la bulle spéculative des années folles dont le crash du vendredi noir de 1929 qui a failli déclencher un enfer fasciste en Amérique. 

Le traité de Rapallo entre la Russie et l’Allemagne est saboté

Après des mois d’organisation, les principaux représentants de la Russie et de l’Allemagne sont convenus d’une solution alternative au Traité de Versailles qui aurait donné une nouvelle vie aux patriotes allemands et établi une puissante amitié russo-allemande en Europe qui aurait bouleversé d’autres programmes néfastes.

Sous la direction de l’industriel allemand, et ministre des Affaires étrangères, Walter Rathenau, et de son homologue le ministre russe des Affaires étrangères Georgi Chicherin, le traité a été signé à Rapallo, en Italie, le 16 avril 1922 sur la base du pardon de toutes les dettes de guerre et d’un renoncement à toutes les revendications territoriales de chaque côté. Le traité stipulait que la Russie et l’Allemagne «coopéreraient dans un esprit de bonne volonté mutuelle pour répondre aux besoins économiques des deux pays».

Lorsque Rathenau a été assassiné par une cellule terroriste appelée Organization Consul le 24 juin 1922, le succès du Traité de Rapallo a perdu de son élan et la nation est tombée dans une vague encore plus profonde de chaos et d’impression d’argent. L’Organization Consul avait organisé l’assassinat de plus de 354 personnalités politiques allemandes entre 1919 et 1923, et quand il a été interdit en 1922, le groupe a simplement changé de nom et s’est transformé en d’autres groupes paramilitaires allemands – tels que le Freikorps – devenant le bras militaire du nouveau parti national-socialiste. 

1923 – La solution de la City de Londres est imposée

Lorsque l’explosion hyper inflationniste de l’Allemagne a abouti à une paralysie totale de l’État, une solution a pris la forme du «Plan Dawes» de Wall Street, qui a nécessité l’utilisation d’un golem formé à Londres du nom de Hjalmar Schacht. Présenté pour la première fois en tant que commissaire aux devises en novembre 1923 et bientôt président de la Reichsbank, le premier acte de Schacht fut de rendre visite au gouverneur de la Banque d’Angleterre, Montagu Norman, à Londres, qui lui présenta un plan pour procéder à la restructuration de l’Allemagne. Schacht est revenu pour «résoudre» la crise avec le même poison qui l’avait provoquée.

D’abord annonçant une nouvelle devise appelée rentenmark échangeant un milliard de reichsmarks pour un nouveau rentenmark, les Allemands ont été de nouveau spoliés. Cette nouvelle monnaie fonctionnerait selon de «nouvelles règles» jamais vues auparavant dans l’histoire de l’Allemagne : les privatisations massives ont conduit les conglomérats anglo-américains à acheter des entreprises publiques. IG Farben, Thyssen, Union Banking, Brown Brothers Harriman, Standard Oil, JP Morgan et Union Banking ont pris le contrôle des finances, des mines et des intérêts industriels de l’Allemagne sous la supervision de John Foster Dulles, Montagu Norman, Averill Harriman et d’autres acteurs de l’État profond. Cela a été exposé dans le film de 1961 Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer.



Schacht a ensuite réduit le crédit aux industries, augmenté les impôts et imposé une austérité massive sur les «dépenses inutiles». 390 000 fonctionnaires ont été licenciés, les syndicats et les négociations collectives ont été détruits et les salaires ont été réduits de 15%.

Comme on peut l’imaginer, cette destruction de la vie après l’enfer de Versailles était intolérable et les troubles civils ont commencé à déborder d’une manière telle que même les puissants banquiers de Londres-Wall Street, et leurs mercenaires, ne pouvaient pas les contrôler. Un exécuteur était nécessaire, sans que les institutions démocratiques de la république ne le gênent, pour imposer l’économie de Schacht au peuple. Un peintre paysagiste raté, qui avait fait des vagues dans un putsch au Beerhall de Munich le 8 novembre 1923, était parfait.
Une dernière tentative pour sauver l’Allemagne

Bien qu’Hitler ait pris le pouvoir au cours de la décennie à venir d’économie schachtienne, un dernier effort républicain a été fait pour empêcher l’Allemagne de plonger dans un enfer fasciste sous la forme de la victoire électorale de novembre 1932 du général Kurt von Schleicher à la chancellerie allemande. Schleicher avait été co-architecte de Rapallo aux côtés de Rathenau une décennie plus tôt et était un fervent partisan du programme de travaux publics et d’améliorations domestiques de la Friedrich List Society, promu par l’industriel Wilhelm Lautenbach. Le soutien public au parti nazi s’est effondré et il s’est retrouvé en faillite. Hitler était tombé dans la dépression et envisageait même de se suicider quand «un coup d’État légal» a été déclenché par l’élite anglo-américaine, entraînant l’afflux de fonds de Wall Street dans les caisses nazies.

Le 30 janvier 1933, Hitler accéda à la chancellerie où il prit rapidement des pouvoirs dictatoriaux sous «l’état d’urgence» causé par l’incendie du Reichstag en mars 1933. En 1934, la Nuit des longs couteaux vit le général Schleicher et des centaines d’autres patriotes allemands assassinés et il ne fallut que quelques années avant que le monstre Frankenstein de la ville de Londres-Wall Street ne fasse irruption dans le monde. Hjalmar Schacht et Hitler
Comment le crash de 1929 a été fabriqué

Alors que tout le monde sait que le krach boursier de 1929 a déclenché quatre années d’enfer en Amérique qui s’est rapidement propagé à travers l’Europe sous la grande dépression, peu de gens ont réalisé que ce n’était pas inévitable, mais plutôt une éruption contrôlée.

Les bulles des années 1920 se sont déchaînées avec la mort prématurée du président William Harding en 1923 et se sont développées sous la direction attentive du président de JP Morgan, Coolidge, et du financier Andrew Mellon, secrétaire au Trésor, qui ont déréglementé les banques, imposé l’austérité au pays et concocté un programme de prêts aux courtiers permettant aux spéculateurs d’emprunter avec un effet de levier de 90% sur leurs actions. Wall Street a été déréglementée, les investissements dans l’économie réelle ont été interrompus dans les années 1920 et la folie est devenue la norme. En 1925, les prêts aux courtiers totalisaient 1,5 milliard de dollars et passaient à 2,6 milliards de dollars en 1926 pour atteindre 5,7 milliards de dollars à la fin de 1927. En 1928, le marché boursier était surévalué quatre fois !

Lorsque la bulle fut suffisamment gonflée, un moment a été décidé pour coordonner un «appel» de marge massif sur les prêts aux courtiers. Comme on pouvait s’y attendre, personne ne pouvait les payer, entraînant un effondrement des marchés. Ceux qui étaient «initiés» se sont entretenus avec les «clients privilégiés» de JP Morgan et d’autres géants de la finance vendant avant le krach, puis achetant les actifs physiques des États-Unis pour quelques centimes du dollar. Une personne notable qui a fait fortune de cette manière était Prescott Bush de Brown Brothers Harriman, qui a renfloué le parti nazi en faillite en 1932. Ces financiers avaient une allégeance étroite avec la ville de Londres et ont coordonné leurs opérations à travers le système de banque centrale privée de la Réserve fédérale américaine et de la Banque des règlements internationaux.
L’enfer vivant de la Grande dépression

Tout au long de la Grande dépression, la population a été poussée à ses limites, rendant l’Amérique très vulnérable au fascisme alors que le chômage montait en flèche à 25%, la capacité industrielle s’effondrait de 70% et les prix agricoles s’effondraient bien en dessous du coût de production, accélérant les saisies et les suicides. Des économies de toute une vie ont été perdues lorsque 4 000 banques ont fait faillite.

Ce désespoir s’est reproduit en Europe et au Canada, les fascistes épris d’eugénisme gagnant en popularité dans tous les domaines. L’Angleterre a vu la montée de l’Union britannique des fascistes de Sir Oswald Mosley en 1932, le Canada anglais avait sa propre solution fasciste avec la ligue de reconstruction sociale «Fabian Society» de Rhodes Scholar – qui a repris plus tard le Parti libéral – appelant à la « gestion scientifique de la société ». Le magazine Time avait fait la une avec le Duce plus de six fois en 1932 et les gens se faisaient dire que le fascisme était la solution économique à tous les malheurs économiques de l’Amérique.

Au milieu de la crise, la City de Londres s’est retirée de l’étalon-or en 1931, ce qui était coup dur paralysant pour les États-Unis, car il a entraîné une fuite de l’or d’Amérique, provoquant une contraction plus profonde de la masse monétaire et donc une incapacité à répondre à la dépression. Les produits britanniques envahissaient simultanément les États-Unis, écrasant le peu de production restante.

C’est dans cette atmosphère que se déroule l’une des batailles les moins comprises en 1933.
1932 – Tentative de dictature des banquiers

En Allemagne, une victoire surprise du général Kurt Schleicher provoqua la défaite du parti nazi, dirigé par Londres, en décembre 1932, menaçant de libérer l’Allemagne de la tyrannie de la Banque centrale. Quelques semaines avant la victoire de Schleicher, Franklin Roosevelt a remporté la présidence américaine en menaçant de réglementer les banques privées et d’affirmer la souveraineté nationale sur la finance.

Voyant son projet de fascisme mondial s’évanouir, la City de Londres a annoncé qu’un nouveau système mondial contrôlé par les banques centrales devait être créé à la hâte. Leur objectif était d’utiliser la crise économique comme excuse pour retirer aux États-nations tout pouvoir sur la politique monétaire, tout en renforçant le pouvoir des banques centrales indépendantes en tant qu’exécutantes de «budgets mondiaux équilibrés».

En décembre 1932, une conférence économique «pour stabiliser l’économie mondiale» fut organisée par la Société des Nations sous la direction de la Banque des règlements internationaux (BRI) et de la Banque d’Angleterre. La BRI a été créée en tant que «Banque centrale des banques centrales» en 1930 afin de faciliter les remboursements de la dette de la Première Guerre mondiale et a été un instrument crucial pour le financement de l’Allemagne nazie, longtemps après le début de la Seconde Guerre mondiale. La Conférence économique de Londres a réuni 64 nations, dans un environnement contrôlé, présidée par le Premier ministre britannique, et ouverte par le roi lui-même.

Une résolution adoptée par le Comité monétaire de la Conférence déclarait :


«La conférence considère qu’il est essentiel, afin de fournir à un étalon-or international le mécanisme nécessaire à un fonctionnement satisfaisant, que des banques centrales indépendantes, dotées des pouvoirs et de la liberté nécessaires pour mener une politique monétaire et de crédit appropriée, soient créées dans les pays développés n’ayant pas à l’heure actuelle d’institution bancaire centrale adéquate» et que «la conférence souhaite réaffirmer la grande utilité d’une coopération étroite et continue entre les banques centrales. La Banque des règlements internationaux devrait jouer un rôle de plus en plus important non seulement en améliorant les contacts, mais aussi en tant qu’instrument d’action commune.»

Faisant écho à la fixation moderne de la Banque d’Angleterre sur «l’équilibre mathématique», les résolutions déclaraient que le nouvel étalon-or mondial contrôlé par les banques centrales était nécessaire «pour maintenir un équilibre fondamental de la balance des paiements» des pays. L’idée était de priver les États-nations de leur pouvoir de générer et d’attribuer des crédits pour leur propre développement.
FDR torpille la conférence de Londres

La résistance du chancelier Schleicher à la dictature des banquiers a été réglée par un «coup d’État en douceur» évinçant le chef patriotique en faveur d’Adolph Hitler – sous le contrôle d’un jouet de la Banque d’Angleterre nommé Hjalmar Schacht – en janvier 1933, Schleicher étant assassiné l’année suivante. En Amérique, une tentative d’assassinat sur Roosevelt a été déjouée le 15 février 1933, quand une femme a fait tomber l’arme de la main d’un anarchiste-franc-maçon à Miami, entraînant la mort du maire de Chicago, Cermak.

Sans le cadavre de FDR, la conférence de Londres a rencontré un obstacle insurmontable, car FDR a refusé toute coopération américaine. Roosevelt a reconnu la nécessité d’un nouveau système international, mais il savait aussi qu’il devait être organisé par des États-nations souverains subordonnés au bien-être général du peuple et non par des banques centrales dédiées au bien-être de l’oligarchie. Avant que des changements internationaux ne puissent se produire, les États-nations, castrés par les effets de la dépression, devaient d’abord se remettre économiquement afin de rester au-dessus du pouvoir des financiers.

En mai 1933, la conférence de Londres s’est effondrée lorsque FDR s’est plaint que l’incapacité de la conférence à aborder les vrais problèmes de la crise est «une catastrophe équivalant à une tragédie mondiale» et que la fixation sur la stabilité à court terme était «un vieux fétiche de soi-disant banquiers internationaux». FDR a poursuivi :


«Les États-Unis recherchent le type de dollar qui, dans une génération, aura le même pouvoir d’achat et de remboursement de la dette que la valeur en dollars que nous espérons atteindre dans un proche avenir. Cet objectif signifie plus pour le bien des autres nations qu’un ratio fixe pour un mois ou deux. La fixation du taux de change n’est pas la vraie réponse.»

Les Britanniques ont rédigé une déclaration officielle disant que «la déclaration américaine sur la stabilisation rendait totalement inutile la poursuite de la conférence».
La guerre de FDR contre Wall Street

Le nouveau président a jeté le gant dans son discours inaugural du 4 mars en déclarant :


«Les changeurs de monnaie ont fui leurs hauts sièges dans le temple de notre civilisation. Nous pouvons maintenant restaurer ce temple aux anciennes vérités. Le succès de la restauration réside dans la mesure avec laquelle nous appliquons des valeurs sociales plus nobles que le simple profit monétaire».

FDR a déclaré une guerre à Wall Street à plusieurs niveaux, à commencer par son soutien à la Commission Pecorra qui a envoyé des milliers de banquiers en prison et a dénoncé les activités criminelles au plus haut niveau de la structure du pouvoir de Wall Street qui a manipulé la dépression, acheté des emplois politiques et poussé le fascisme en avant. Ferdinand Pecorra, qui dirigeait la commission, a interpellé l‘État profond lorsqu’il a déclaré que « Ce petit groupe de financiers haut placé, contrôlant les ressorts mêmes de l’activité économique, détient plus de pouvoir réel que tout autre groupe similaire aux États-Unis. »

Le succès très médiatisé de Pecorra a permis à FDR d’imposer une réglementation radicale sous la forme, 1) de la séparation des banques Glass-Steagall, 2) de la réorganisation de la faillite, et 3) de la création de la Security Exchange Commission pour superviser Wall Street. Plus important encore, FDR a enlevé son pouvoir à la Réserve fédérale, contrôlée par Londres, en installant son propre homme en tant que président, l’industriel Mariner Eccles, qui l’a forcée à obéir aux ordres fédéraux pour la première fois depuis 1913, date de sa création, tout en créant un mécanisme de prêt «alternatif» en dehors du contrôle de la Fed appelé la Reconstruction Finance Corporation (RFC) qui est devenue le premier prêteur aux infrastructures en Amérique au cours des années 1930.

L’une des politiques les plus controversées pour lesquelles FDR est diabolisé aujourd’hui a été son abolition de l’étalon-or. L’étalon-or lui-même a restreint la masse monétaire à un échange strict d’or et de dollar papier, empêchant ainsi la construction des améliorations domestiques nécessaires pour relancer la capacité industrielle et remettre au travail des millions de chômeurs pour lesquels aucune ressource financière n’existait. C’est la manipulation des financiers internationaux qui en a fait une arme de destruction plutôt que de création à ce moment là. Étant donné que les prix des produits de base ont chuté plus bas que les coûts de production, il était vital d’augmenter le prix des produits par une forme d ’«inflation contrôlée» afin que les usines et les exploitations agricoles puissent devenir solvables et malheureusement l’étalon-or l’empêchait. FDR a imposé des tarifs douaniers protecteurs pour favoriser la reprise agro-industrielle sur tous les fronts mettant fin à des années de libre-échange rapace.

FDR a présenté sa philosophie politico-économique en 1934 :

« La vieille idée fallacieuse des banquiers d’un côté et du gouvernement de l’autre, comme étant des unités plus ou moins égales et indépendantes, est morte. Le gouvernement, par la nécessité des choses, doit être le chef, doit être le juge, des intérêts conflictuels de tous les groupes de la communauté, y compris les banquiers. »

Le vrai New Deal

Une fois libéré des entraves des banques centrales, FDR et ses alliés ont pu amorcer une véritable reprise en rétablissant la confiance dans le secteur bancaire. Dans les 31 jours suivant, 75% des banques étaient opérationnelles et la FDIC a été créée pour assurer les dépôts. Quatre millions de personnes ont eu un travail immédiatement, et des centaines de bibliothèques, d’écoles et d’hôpitaux ont été construits et dotés de personnel – tous financés par le RFC. La première conversation au coin du feu de FDR a été vitale pour rétablir la confiance dans le gouvernement et les banques, servant encore aujourd’hui de solide leçon de banque, que les banquiers centraux ne veulent pas vous voir apprendre.


De 1933 à 1939, 45 000 projets d’infrastructure ont été construits. Les nombreux projets «locaux» étaient régis, comme l’Initiative Belt and Road en Chine aujourd’hui, dans le cadre d’un «grand projet» que FDR a appelé les «quatre quarts» comportant des zones de méga-projets tels que la région de la Tennessee Valley Authority dans le sud-est, la zone du fleuve Columbia au nord-ouest, la zone de la Voie maritime du Saint-Laurent au nord-est et la zone Hoover Dam / Colorado au sud-ouest. Ces projets ont été transformateurs d’une manière telle que l’argent ne pourrait jamais la mesurer, car l’alphabétisation de la région du Tennessee est passée de 20% en 1932 à 80% en 1950, et les zones stagnantes de racisme dans le sud sont devenues le fondement de l’industrie aérospatiale américaine en raison de l’énergie hydroélectrique abondante et bon marché. Comme je l’avais déjà rapporté sur le site du Saker, FDR n’était pas un keynésien – bien que l’on ne puisse pas disputer le fait que les dizaines de Rhodes Scholars et de Fabiens remplissant son administration l’étaient certainement. 
 
Wall Street sabote le New Deal

Ceux qui critiquent le New Deal aujourd’hui ignorent le fait que ses échecs sont davantage liés au sabotage par Wall Street qu’à tout ce qui est intrinsèque au programme. Par exemple, la marionnette de JP Morgan, Lewis Douglass, directeur du budget américain, a forcé la fermeture de l’Administration des travaux civils en 1934, entraînant le licenciement de 4 millions de travailleurs.

Wall Street a tout fait pour étouffer l’économie à chaque tournant. En 1931, les prêts des banques de New York à l’économie réelle s’élevaient à 38,1 milliards de dollars, qui sont tombés à seulement 20,3 milliards de dollars en 1935. Là où les banques de New York détenaient 29% de leurs fonds en obligations et titres américains en 1929, ce chiffre était passé à 58%, ce qui a empêché le gouvernement d’octroyer des crédits productifs à l’économie réelle.

Quand, en 1937, le secrétaire au Trésor de FDR le persuada d’annuler les travaux publics pour voir si l’économie «pouvait voler de ses propres ailes», Wall Street retira le crédit à l’économie, effondrant l’indice de production de 110 à 85, effaçant sept années de gain, tandis que l’acier est repassé de 80% de sa capacité à celui du niveau de la dépression, soit 19%. Deux millions d’emplois ont été perdus et le Dow Jones a perdu 39% de sa valeur. C’était comme donner un coup de pied aux béquilles d’un patient en réadaptation et personne n’avait perdu de vue que ceux qui donnaient des coups de pied soutenaient ouvertement le fascisme en Europe. Le patriarche Bush, Prescott Bush, alors représentant Brown Brothers Harriman a été reconnu coupable de commerce avec l’ennemi en 1942 ! 

Une tentative de coup d’État déjouée en Amérique

Les banquiers ne se sont pas limités au sabotage financier pendant cette période, mais ils ont également tenté un coup d’État militaire fasciste qui a été révélé par le major général Smedley Butler dans son témoignage au Congrès du 20 novembre 1934. Butler a témoigné que le plan avait été lancé en été 1933 et organisé par des financiers de Wall Street qui ont tenté de l’utiliser comme un dictateur fantoche conduisant 500 000 membres de la Légion américaine à prendre d’assaut la Maison Blanche. Au moment où Butler parlait, ces mêmes financiers venaient de créer une organisation anti-New Deal appelée American Liberty League, qui se battait pour empêcher l’Amérique de participer à la guerre contre un gouvernement mondial fasciste anglo-nazi avec lequel ils souhaitaient s’associer.

L’ American Liberty League, n’a changé de ton que lorsqu’il est devenu évident qu’Hitler était devenu un Frankenstein désobéissant qui ne se contentait pas d’une position subordonnée à l’idée britannique d’un nouvel ordre mondial. En réponse à l’agenda de l’ American Liberty League, FDR a déclaré que «certains parlent d’un nouvel ordre mondial, mais ce n’est pas nouveau et ce n’est pas de l’ordre».

Vision anti-colonialiste d’après-guerre de FDR

L’un des plus grands témoignages vivants de la vision anti-coloniale de FDR est contenu dans un livre peu connu de 1946 écrit par son fils Elliot Roosevelt qui, en tant que confident et assistant de son père, a été au courant de certaines des réunions les plus sensibles auxquelles son père a participé tout au long de la guerre. Voyant l’effondrement de la vision d’après-guerre à la mort de FDR le 12 avril 1945 et l’émergence d’une présidence pro-Churchill sous Harry Truman, qui n’a pas perdu de temps à larguer des bombes nucléaires sur un Japon vaincu, inaugurant une chasse aux sorcières soviétique chez lui et lançant une guerre froide à l’étranger, Elliot est l’auteur de «As He Saw It» (1946) afin de fournir un témoignage vivant du potentiel perdu lors du décès de son père.

Comme Elliot l’a dit à propos de son motif d’écrire le livre :

« La décision d’écrire ce livre a été prise plus récemment et motivée par des événements urgents. Le discours de Winston Churchill à Fulton, Missouri, a contribué à cette décision,… le stock croissant de bombes atomiques américaines est un facteur convaincant ; tous les signes de désunion croissante parmi les principales nations du monde, toutes les promesses non tenues, toutes les politiques de puissance renaissantes d’un impérialisme cupide et désespéré ont été mes encouragements dans cette entreprise… Et j’ai vu les promesses violées, et les conditions sommairement et cyniquement ignoré, et la structure de la paix désavouée… J’écris ceci, alors, à vous qui êtes d’accord avec moi que… le chemin qu’il a tracé a été le plus gravement – et délibérément – abandonné. »

Les quatre libertés

Même avant que l’Amérique n’entre en guerre, les principes d’harmonie internationale énoncés par FDR dans son discours du 6 janvier 1941 sur les quatre libertés devant le Congrès américain ont servi de phare à chaque bataille pendant les 4 à 5 années suivantes. Dans ce discours, FDR a déclaré :

«Dans les jours à venir, que nous cherchons à garantir, nous attendons avec impatience un monde fondé sur quatre libertés humaines essentielles.

La première est la liberté de parole et d’expression – partout dans le monde.

La second est la liberté de chaque personne d’adorer Dieu à sa manière – partout dans le monde.

La troisième est la liberté de choix – qui, traduit en termes mondiaux, signifie une compréhension des nécessités économiques qui garantiront à chaque nation une vie saine en temps de paix pour ses habitants – partout dans le monde.

La quatrième est l’absence de peur – ce qui, traduit en termes mondiaux, signifie une réduction mondiale des armements à un tel point et d’une manière si complète qu’aucune nation ne sera en mesure de commettre un acte d’agression physique contre un voisin quelconque. partout dans le monde.

Ce n’est pas une vision d’un millénaire lointain. C’est une base définitive pour une sorte de monde réalisable à notre époque et pour notre génération. Ce genre de monde est l’antithèse même du soi-disant nouvel ordre tyrannique que les dictateurs cherchent à créer dans le fracas des bombes.

À ce nouvel ordre tyrannique, nous opposons la plus haute conception – l’ordre moral. Une bonne société est capable d’affronter sans crainte les schémas de domination mondiale et les révolutions étrangères.

Depuis le début de l’histoire américaine, nous nous sommes engagés dans le changement – dans une révolution pacifique perpétuelle – une révolution qui se poursuit régulièrement, tranquillement, s’adaptant aux conditions changeantes – sans les camps de concentration ou la chaux vive dans les fossés. L’ordre mondial que nous recherchons est la coopération de pays libres, travaillant ensemble dans une société amicale et civilisée.

Cette nation a placé son destin entre les mains, les esprits et les cœurs de millions d’hommes et de femmes libres ; dans sa foi en la liberté sous la direction de Dieu. La liberté signifie la suprématie des droits de l’homme partout. Notre soutien va à ceux qui luttent pour obtenir ces droits ou pour les garder. Notre force est l’unité de notre but. »

En entendant la description de ces ces libertés, le peintre américain Norman Rockwell a été inspiré pour peindre quatre chefs-d’œuvre qui ont été exposés à travers l’Amérique et ont transmis la beauté de l’esprit de FDR à tous les citoyens.

 
Le vice-président de FDR, un patriote – l’homme qui aurait dû être président en 1948 – Henry Wallace a décrit la vision de FDR dans un discours vidéo passionné au peuple en 1942, qui devrait également être regardé par tous les citoyens du monde aujourd’hui :

Churchill contre FDR : le choc de deux paradigmes

Le récit d’Elliot sur le choc des paradigmes entre son père et Churchill en 1941-1945 est inestimable à la fois pour sa capacité à faire la lumière sur le caractère constitutionnel vraiment noble de l’Amérique, personnifié en Roosevelt mais aussi pour démontrer la beauté potentiel du monde qui aurait dû être si certains événements contre nature n’étaient pas intervenus pour entraver l’évolution de notre espèce vers une ère de coopération gagnant-gagnant, de raison créative et d’harmonie.

Dans son livre As He Saw It, Elliot documente une conversation qu’il a eue avec son père au début de l’entrée de l’Amérique dans la Seconde Guerre mondiale, qui a clairement exprimé ses intentions anti-coloniales en disant :

« Je parle d’une autre guerre, Elliott. Je parle de ce qui arrivera à notre monde, si après cette guerre nous permettons à des millions de personnes de retomber dans le même semi-esclavage !

Ne pense pas un seul instant, Elliott, que les Américains mourraient ce soir dans le Pacifique, s’il n’y avait pas eu la cupidité myope des Français, des Britanniques et des Néerlandais. Pouvons-nous leur permettre de tout faire, encore une fois ? Ton fils aura à peu près le bon âge, dans quinze ou vingt ans.

Une phrase encore, Elliott. Ensuite je vais te renvoyer. Je suis fatigué. Voici la phrase : lorsque nous aurons gagné la guerre, je travaillerai de toutes mes forces et touts mes moyens pour veiller à ce que les États-Unis ne soient pas poussés à accepter un plan qui fera avancer les ambitions impérialistes de la France, ou qui aidera ou encouragera l’Empire britannique dans ses ambitions impériales. »

Cet affrontement a culminé lors d’un clash majeur entre FDR et Churchill à la conférence de Casablanca du 24 janvier 1943 au Maroc. Lors de cet événement, Elliot documente comment son père a d’abord confronté la volonté de Churchill dans le maintien des accords commerciaux préférentiels de l’Empire britannique sur lesquels son système de pillage a été fondé :

« Bien sûr », a fait remarquer Churchill, avec une sorte d’assurance sournoise, « bien sûr, après la guerre, l’une des conditions préalables à toute paix durable devra être la plus grande liberté de commerce possible. »

Il fit une pause. Sa tête était baissée, il regardait mon père avec insistance, sous un sourcil.

«Pas de barrières artificielles», poursuivit mon père. «Le moins possible d’accords économiques favorables. Opportunités d’expansion. Des marchés ouverts à une saine concurrence.» Son regard errait innocemment dans la pièce.

Churchill bougea dans son fauteuil. «Les accords commerciaux de l’Empire britannique», commença-t-il fortement, «sont…»

Mon père l’interrompit. «Oui. Ces accords commerciaux de l’Empire en sont un bon exemple. C’est à cause d’eux que les peuples coloniaux de l’Inde et de l’Afrique, de tout le Proche-Orient et de l’Extrême-Orient, sont toujours aussi arriérés.»

Le cou de Churchill rougit et il se pencha en avant. « Monsieur le Président, l’Angleterre ne propose pas un instant de perdre sa position privilégiée parmi les dominions britanniques. Le commerce qui a fait la grandeur de Angleterre se poursuivra, et dans les conditions prescrites par les ministres anglais. »

«Vous voyez,» dit lentement mon père, « c’est ici, quelque part, qu’il y aura probablement un désaccord entre vous, Winston, et moi.

Je suis fermement convaincu que si nous voulons parvenir à une paix stable, cela doit impliquer le développement des pays arriérés. Des peuples arriérés. Comment cela peut-il être fait ? Cela ne peut évidemment pas être fait par les méthodes du XVIIIe siècle. Maintenant … »


Churchill intervint : «Qui parle des méthodes du XVIIIe siècle ?»

Mon père lui répond : « Qui que soit de votre ministère, celui qui recommande une politique qui prend la richesse en matières premières d’un pays colonial, mais qui ne rend rien aux gens de ce pays en échange. Les méthodes du XXe siècle impliquent d’apporter l’industrie dans ces colonies. Les méthodes du XXe siècle consistent à accroître la richesse d’un peuple en augmentant son niveau de vie, en l’éduquant, en lui apportant des installations sanitaires – en veillant à ce qu’il obtienne un retour pour la richesse brute de sa communauté. »

Autour de la pièce, nous étions tous penchés en avant avec attention. Hopkins souriait. Le commandant Thompson, l’assistant de Churchill, avait l’air sombre et alarmé. Le Premier ministre lui-même commençait à paraître apoplectique.

«Vous avez mentionné l’Inde», grogna-t-il.

Mon père : « Oui. Je ne peux pas croire que nous pouvons mener une guerre contre l’esclavage fasciste, et en même temps ne pas travailler à libérer les gens du monde entier d’une police coloniale arriérée »

Churchill : «Et les Philippines ?» [qui étaient sous la dépendance américaine, NdT]

Mon père : «Je suis content que vous les ayez mentionnés. Ils ont obtenu leur indépendance, vous savez, en 1946. Et ils ont des installations sanitaires modernes, une éducation moderne ; leur taux d’analphabétisme est en baisse constante… »

Churchill : «Il ne peut y avoir de bidouillage des accords économiques de l’Empire.»

Mon père : «Ils sont artificiels…»

Churchill : «Ils sont le fondement de notre grandeur.»

«La paix», dit fermement mon père, «ne peut tolérer aucun despotisme continu. La structure de la paix exige et obtiendra l’égalité des peuples. L’égalité des peuples implique la plus grande liberté possible de commerce compétitif. Quelqu’un dira-t-il que la tentative de l’Allemagne de dominer le commerce en Europe centrale n’a pas été un facteur majeur de guerre ? »

 
C’était une dispute qui ne pouvait être résolue entre ces deux hommes …

Le jour suivant, Elliot décrit comment la conversation s’est poursuivie entre les deux hommes, Churchill déclarant :

« Monsieur. Président, » cria-t-il, « je crois que vous essayez de supprimer l’Empire britannique. Chaque idée que vous avez sur la structure du monde d’après-guerre le démontre. Mais malgré cela » – et son index s’agita – «malgré cela, nous savons que vous êtes notre seul espoir. Et » – sa voix a baissé de façon dramatique – « vous savez que nous le savons. Vous savez que nous savons que sans l’Amérique, l’Empire ne résistera pas. »

Churchill a admis, à ce moment-là, qu’il savait que la paix ne pouvait être gagnée que selon les préceptes que les États-Unis d’Amérique poseraient. Et en disant cela, il reconnaissait que la politique coloniale britannique était morte, et que les tentatives britanniques de dominer le commerce mondial étaient mortes, et aussi que les ambitions britanniques de jouer l’URSS contre les États-Unis étaient mortes. Ou l’aurait été … si mon père avait vécu.

Cette histoire a été livrée dans son intégralité lors d’une conférence du 15 août par l’auteur :

La vision d’après-guerre de FDR est détruite

Bien que la lutte de FDR ait changé le cours de l’histoire, sa mort prématurée au cours des premiers mois de son quatrième mandat a entraîné une perversion fasciste de sa vision d’après-guerre.

Plutôt que de voir le FMI, la Banque mondiale ou l’ONU utilisés comme instruments d’internationalisation des principes du New Deal pour promouvoir des prêts à long terme à faible taux d’intérêt pour le développement industriel des anciennes colonies, les alliés de FDR ont été évincés du pouvoir sur son cadavre, et ils ont été repris par les mêmes forces qui ont tenté de diriger le monde vers une dictature des banques centrales en 1933.

L‘American Liberty League a engendré diverses organisations anticommunistes «patriotiques» qui ont pris le pouvoir avec le FBI et le maccarthysme dans le brouillard de la guerre froide. C’est la structure contre laquelle Eisenhower a mis en garde lorsqu’il a interpellé «le complexe militaro-industriel» en 1960, et contre laquelle John Kennedy s’est battu pendant ses 900 jours de présidence.

C’est la structure qui vise à détruire le président Donald Trump et à annuler les élections de novembre par un coup d’État militaire et une guerre civile par crainte qu’une nouvelle impulsion de FDR ne commence à être relancée en Amérique, impulsion qui pourrait s’aligner sur l’émergence du New Deal international du XXIe siècle de l’Initiative chinoise Belt and Road et de l’alliance eurasienne. Le ministre français des Finances, Bruno LeMaire et Marc Carney, ont exprimé leur crainte que si le Green New Deal n’est pas imposé par l’Occident, la Nouvelle route de la soie, et le yuan, deviendront la base du nouveau système mondial.

Le Green New Deal, rédigé par la Banque d’Angleterre – poussé sous le couvert du brouillard de la COVID-19 et du Great Green Global Reset [par les gnomes de Davos, NdT], qui promet d’imposer des contraintes draconiennes sur la capacité des ressources de l’humanité au motif de sauvegarder la nature – n’a rien à voir avec le New Deal de Franklin Roosevelt et encore moins à voir avec la conférence de Bretton Woods de 1944. Ce ne sont que les rêves visqueux des banquiers centraux pour le dépeuplement et le fascisme «à visage démocratique» que leurs efforts de 1923 et 1933 n’ont pas réussi à réaliser et ne peuvent être imposés que si les gens restent aveugles à leur propre histoire récente.

Matthew Ehret est rédacteur en chef de la Canadian Patriot Review, un expert de la BRI, et l’auteur de 3 volumes de la série de livres «Untold History of Canada». En 2019, il a cofondé la Fondation montréalaise Rising Tide

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone

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