13 juillet 2018

Les États-Unis laminent l’Europe

Le 28 juin, PwC (PriceWaterhouseCoopers) a publié son palmarès annuel des entreprises : « Global Top 100 (2018) : Classement des 100 premières entreprises mondiales d’après le montant de leur capitalisation boursière », avec le commentaire suivant : « L’augmentation de la capitalisation boursière de la Chine a presque atteint celle des États-Unis cette année. …. La contribution de la Chine aux 100 premières capitalisations boursières a augmenté de 57 %, pour s’élever à 2 822 milliards de dollars. (…) Les entreprises européennes ne se sont jamais complètement remises de la crise financière de 2009. L’Europe n’est aujourd’hui représentée au palmarès que par seulement 23 entreprises (contre 31 en 2009) et ne représente que 17% des 100 premières capitalisations boursières (contre 27% en 2009). »

La richesse de l’Europe peut-elle encore diminuer ? Et dans quelle mesure ?

Les investissements internationaux s’étiolent en Europe au moment même où elle est submergée par les réfugiés venant des nations que le régime américain bombarde et dont il détruit les infrastructures, transformant en enfer la vie de ses habitants qui s’enfuient alors principalement vers l’Europe voisine, et y provoquent la crise des réfugiés. La plupart du temps, les États-Unis ne sont pas les seuls envahisseurs : ils essaient de rassembler le plus d’alliés possible – principalement les régimes fondamentaliste-sunnites arabes, et la théocratie d’apartheid d’Israël, mais aussi quelques régimes européens – pour les aider à créer un enfer sur terre pour les rescapés et les immigrants en Europe. Mais, comme l’a dit Barack Obama, « les États-Unis sont et restent la seule nation indispensable. C’était vrai au siècle passé et ce sera vrai au siècle à venir ». L’aristocratie étasunienne a l’intention de faire en sorte que rien ne change, et ses alliés se contentent de lui emboîter le pas.

Le régime américain est profondément néoconservateur, ou impérialiste, et il accroît sa richesse et son pouvoir aux dépens de l’Europe. Les chiffres le montrent.

Au cours des derniers siècles, l’Europe a mené le monde, mais maintenant ce sont les États-Unis, et ils le font aux dépens de l’Europe, mais surtout aux dépens des peuples qui vivent dans les endroits que nous bombardons. C’est un fait, mais que font les Européens à ce sujet ? Jusqu’à présent, rien. Est-ce que cela va changer ? Peut-être, si les choses empirent suffisamment.

À la page 31 du rapport de PwC, il est indiqué qu’en 2009, les États-Unis comptaient 42% des entreprises du « Top 100 », alors qu’en 2018, ce chiffre est de 54% – 54 entreprises, au lieu de 42 entreprises auparavant.

La Chine en a 12 au lieu de 9.

Mais la plupart des pays d’Europe ont enregistré une baisse au lieu d’une hausse.

Le Royaume-Uni en a maintenant 5 au lieu de 9.

La France en compte désormais 4 au lieu de 7.

Et l’Allemagne 4 au lieu de 5.

La Russie a été frappée de plein fouet par les sanctions américaines ; elle en avait deux, elle n’en a plus du tout.

Trois pays européens en avaient une en 2009 et n’en ont plus – plus aucune – et ces trois pays sont l’Italie, la Norvège et la Finlande.

Personne ne peut raisonnablement nier, à la lumière de ces données, que l’aristocratie américaine – les individus qui contrôlent les multinationales étasuniennes et le gouvernement étasunien et les médias « d’information » étasuniens (dont le rôle est de contrôler le public) – l’a emporté sur les aristocraties européennes (les homologues des Étasuniens dans le sous-continent européen). Ce qui est étonnant, c’est que les aristocrates européens ne protestent pas sauf (pour certains d’entre eux) en ce qui concerne l’afflux de réfugiés chassés de leurs pays par les invasions et les coups d’État étasuniens (et en s’opposant à ces afflux de réfugiés ils ne s’attaquent pas à la racine du problème économique de l’Europe). Même si les citoyens en Europe sont impuissants, les milliardaires qui y vivent encore ne le sont pas. Pendant combien de temps encore vont-ils attendre sans rien faire que les milliardaires étasuniens leur tirent une balle et les mangent ?

L’Europe risque bien de perdre presque toute sa puissance internationale si elle n’opère pas un virage à 180 degrés dans sa politique étrangère et ne se retourne pas contre les États-Unis et leurs alliés, au lieu de soutenir ces fanatiques du changement de régime contre ses propres intérêts.

L’Europe ne décline pas à cause d’un problème quelconque que les Européens auraient, leur seul problème est leur incapacité à se battre de manière intelligente contre la véritable source du déclin de l’Europe. Les États-Unis, après tout, ne sont définitivement pas une démocratie.

Eric Zuesse 
Traduction : Dominique Muselet 

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