06 juin 2018

Lâcher d'eau du barrage : Inondation à Plérin et Saint-Brieuc


À Plérin et Saint-Brieuc, lundi, des habitants se sont réveillés inondés. Dans la nuit, les pluies d’orage avaient nécessité des lâchers au barrage du Gouët. Les riverains auraient dû être prévenus.

Rue de Beauregard, au niveau du port du Légué côté Plérin, et sur l’autre rive, rue du Moulin-à-Papier, côté Saint-Brieuc. Une dizaine de riverains ont découvert leur cave, leur garage, voire leur rez-de-chaussée, inondé, hier matin. Plusieurs n’ont pas pu aller à leur travail, afin de faire face aux dégradations.

La circulation a été coupée une partie de la matinée, rue de Beauregard, recouverte de 50 cm d’eau au niveau d’Emmaüs. Trois voitures et deux scooters qui étaient stationnés à cet endroit ont dû être dépannés. Une habitante a perdu un réfrigérateur.

Pourquoi ces lâchers ?

Ces inondations sont liées aux pluies d’orage de la veille. Celles-ci ont nécessité d’importants lâchers d’eau au niveau du barrage de Saint-Barthélémy, au cours de la nuit de dimanche à lundi. C’est le conseil départemental qui gère l’ouvrage jusqu’au 1er juillet. Ensuite, il passera dans le giron du syndicat départemental d’eau SDEA 22.Les pluies ont été si violentes que vers 0 h 40, lundi matin, les vannes ont dû être ouvertes pour déverser 16 m3 /seconde. Trois heures plus tard, le débit devait être quasi doublé, avec 30 m3/seconde sortant. Les sols n’ont rien pu absorber.

Les riverains n’ont pas été avisés. Pourtant, à partir d’un délestage de 25 m3/seconde, un plan communal de sauvegarde doit être déclenché et les habitants prévenus. Ce ne fut pas le cas.

Un problème d’anticipation ?

« Nous sommes à nouveau atterrés par l’absence d’anticipation dans la gestion du barrage, tonnent plusieurs riverains. Ce qui est inadmissible, c’est que nous n’ayons pas été avertis, malgré un protocole arrêté. Ce n’est pas faute d’avoir fait des réunions depuis la tempête Xynthia. Mais le dispositif a une nouvelle fois dysfonctionné. »

Selon l’un d’eux, « un lâcher aurait dû être effectué le lundi 28 mai, après la première vague d’orages violents ».Concernant la gestion du barrage, les services départementaux mettent en avant la quantité d’eau exceptionnelle tombée dimanche.

« Le barrage n’est pas un ouvrage de régulation des crues mais d’alimentation en eau potable de l’alimentation briochine, répond Franck Bourdais, directeur des infrastructures au conseil départemental. Nous travaillons avec les prévisionnistes de Météo France. Dimanche, nous avons eu à faire à un phénomène orageux difficilement prévisible au moment où notre réserve d’eau pour l’été était à son maximum de capacité. »

Qui prévient ?

Le conseil départemental estime avoir fait ce qu’il devait faire. « Nous avons prévenu, dès 20 h, la pisciculture et la minoterie de Trémuson (qui ont tout de même subi des dégâts, N.D.L.R.). Dans la nuit, nous sommes passés directement en vigilance crue, et c’est alors les services de l’État qui gèrent la communication. »

À la préfecture, il n’y aurait pas eu de problème de diffusion de l’information. « Tous les élus concernés ont reçu les appels de l’automate. À 1 h 30 et à 4 h 30, assure Frédéric Maignan, directeur de la communication à la préfecture. La population doit ensuite être prévenue par le biais des maires. »

Quel message ?

À Plérin, le maire convient d’un dysfonctionnement. « L’élue de permanence dans le cadre de notre protocole a en effet reçu deux messages, mais leur teneur était très technique et difficilement compréhensible pour une personne non spécialiste, explique Ronan Kerdraon, le maire. Aussi n’a-t-elle pas pris la mesure du caractère d’urgence de l’appel. J’assume entièrement, au nom de la collectivité, et je regrette la manière dont les choses se sont passées. »

La mairie de Saint-Brieuc, en revanche, déclare ne pas avoir été alertée par le conseil départemental. « Les astreintes du barrage n’ont pas prévenu les collectivités, comme cela était prévu dans le protocole », affirme Corentin Poilbout, directeur de cabinet du maire.

Finalement, conseil départemental, préfecture, collectivités : qui doit prévenir qui ? Et comment ? Les événements d’hier, heureusement peu graves, bien que gênants pour les riverains concernés, ont le mérite de mettre en évidence que les protocoles doivent être clarifiés.


Le pays est en plein délitement, ne comptez plus que sur vous, soyez vigilants et prévoyants...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.