Au début, les mesures protectionnistes prises par le président Trump étaient destinées à sanctionner la Chine. Seulement voilà, la Chine est devenue la première puissance mondiale. Elle a donc appelé Donald Trump, lui a listé les sanctions que la Chine prendrait en représailles si Washington mettait ses menaces à exécution. Et Trump s’est écrasé en accordant une “trêve” aux sanctions contre Pékin à la mi-mai. Malgré quelques nouvelles rodomontades trumpiennes (le 31 mai, par exemple), le statu quo prévaut sur les mesures protectionnistes synonymes de guerre commerciale ouverte entre les deux premières puissances économiques mondiales.
Mais il en va souvent ainsi avec les faibles. Faute d’avoir le dessus sur plus forts qu’eux, ils se vengent en tapant sur plus faibles. C’est ainsi que Trump vient de mettre ses menaces protectionnistes à exécution… contre les propres vassaux de son empire : l’Europe “unie”, le Canada, le Mexique. C’est dire si le feu brûle à la maison impériale.
Retenez-nous ou on va péter dans l’eau du bain
Consternation au Canada et en Europe, déjà frappés par la décision américaine de dénoncer unilatéralement l’accord sur le nucléaire iranien avec promesses de sanctions US contre les sociétés occidentales qui persisteraient à commercer avec l’Iran (ce sur quoi la Chine, encore elle, s’est précipitée en proposant à Téhéran de remplacer la société française de raffinerie Total par sa propre entreprise pétrolière CNPC).
Un G7 (ou plutôt un G 6 contre 1) s’est tenu en urgence ce week-end à Charlevoix (Canada). Les ministres européens des finances y ont mollement protesté contre les mesures américaines sur le style de “retenez-nous ou on va péter dans l’eau du bain” :
« Nous sommes prêts à répondre, mais nous préférerions ne pas le faire » (Bruno Le Maire).
Contrairement au gouvernement chinois, aucune mesure de représailles à mettre en balance, sinon un recours confus devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Moyennant quoi, le G7 “de la dernière chance” s’est terminé sans aucune déclaration commune de circonstances, sans aucune “trêve”, ni recul américain en perspective, ce qui en dit long sur la confusion régnant dans le foyer impérial.
Les mauvais esprits rigoleront en ressortant de leurs albums-souvenirs les photos hilarantes d’un Macron venu prêter allégeance à son maître US il y a quelques semaines.
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