09 mai 2018

Black blocs : une milice



Cette milice, régulièrement présente dans les manifestations, a rassemblé au moins 1.200 casseurs lors du défilé parisien du 1er-Mai et a violemment provoqué les forces de l’ordre.

Des miliciens vêtus de noir, cagoulés, cassant du mobilier urbain, incendiant des voitures et des commerces et narguant les forces de l’ordre : l’image revient régulièrement lors des manifestations. Elle a encore marqué, de manière spectaculaire, le défilé du 1er-Mai à Paris. Selon la préfecture de police, près de 1 200 « miliciens cagoulés et masqués » s’étaient massés devant le cortège syndical.

Qui sont ces milices black blocs ? S’ils sont particulièrement difficiles à définir, c’est qu’il s’agit avant tout d’une tactique de combat, et non d’une idéologie ou d’un mouvement structuré.

D’où vient le mouvement black bloc ?

Les racines des milices black bloc, nées outre-Rhin, ne sont pas orientées à l’extrême droite, mais plutôt du côté de l’extrême gauche. A la fin des années 1980, la police de Berlin-Ouest invente l’expression « schwarze block » (« bloc noir ») pour désigner des manifestants cagoulés de noir et armés de bâtons.

Selon le politologue québécois Francis Dupuis-Déri, qui leur a consacré un article dans la revue Politix, les black blocs allemands s’inspirent eux-mêmes du mouvement Autonomia, né en Italie dans le courant des années 1960 : ce mouvement, ancré à l’extrême gauche, prône l’action insurrectionnelle et illégale.

Que revendiquent-ils ?

La mouvance black bloc brille par sa pauvreté intellectuelle et s’inscrit vaguement en opposition au capitalisme, aux gouvernements, aux forces policières et à la mondialisation, bref à tout. Sur les réseaux sociaux, leurs membres appellent à « rendre l’insurrection irréversible ». Leurs banderoles du défilé du 1er-Mai mêlaient références à l’anarchisme et emprunts à la culture populaire : « Marx attack », « sous les k-ways la plage » ou encore « la piraterie féministe n’est jamais finie », en référence à une chanson du rappeur Booba.

Un tract diffusé en marge de la manifestation du 1er-Mai éclaire les motivations des black blocs :

« Casser, c’est récupérer l’argent que les multinationales volent au peuple. Faire payer les assurances, les agents de privatisations, les propriétaires lucratifs et tous ceux qui monopolisent les richesses, pour les inégalités qu’ils instaurent. »

Quels sont leurs moyens d’action ?

« Les black blocs n’ont pas de moyens très importants », résume dans un rapport le Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN). Les membres des black blocs se mêlent aux manifestants avec, dans leur sac, de quoi assurer leur anonymat – des cagoules notamment. Ils se repèrent grâce à des signes de la main et se masquent le visage une fois qu’ils forment un « bloc » suffisamment important au sein du cortège.

Les black blocs arrivent avec leurs propres outils, tels que des marteaux ou des pioches, afin de créer des projectiles à partir de ce qu’ils trouvent dans la rue (mobilier urbain, pavés, etc.). « Ils confectionnent également leurs propres armes, précise le rapport, comme des bombes et projectiles de peinture, des engins incendiaires, ou encore des banderoles renforcées avec des clous et des vis en direction des forces de l’ordre. »

« Un défi pour les forces de l’ordre »

Pour se protéger, ils communiquent sur des réseaux de messagerie cryptés et portent des lunettes de piscine contre les grenades lacrymogènes. Une fois leur action terminée, ils enfilent généralement des vêtements de couleur pour mieux se fondre dans la foule. Ils mettent en place des stratégies pour ne pas être dispersés avant la fin de leur action. Par exemple, ils essaiment en petits groupes afin de saturer les services d’ordre et se replient ensuite en bloc afin d’assurer une défense solidaire. « Cette recomposition perpétuelle est un défi pour les forces de l’ordre, plus habituées aux casseurs », relève le rapport.

Les black blocs fonctionneraient sans chef. « C’est au cours d’un processus délibératif que les membres discutent des risques qu’ils entendent prendre et qu’ils décident du type d’actions qu’ils désirent mener », explique le chercheur québécois Francis Dupuis-Déri dans la revue Mouvements. Ils se livrent souvent à des dégradations matérielles, sur du mobilier urbain et privé ou des lieux symboliques comme des vitrines de banques ou d’assureurs ( Mcdo?). Ces attaques vont des vitres brisées au déclenchement d’incendies, en passant par des jets de cocktails Molotov ou de pavés.

Objectif de médiatisation

Leur objectif est double : exprimer une critique directe du « système », via des destructions de lieux symboliques, mais aussi indirecte. « L’action est couverte et discutée dans les médias, ce qui permet de diffuser dans le champ pseudo-politique une critique radicale du capitalisme et de l’Etat libéral », décrypte Francis Dupuis-Déri.

Quelles ont été leurs actions les plus marquantes ?

En 1999, à Seattle, plusieurs centaines de black blocs se mêlent aux marches contre la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’état d’urgence est décrété et un couvre-feu, instauré. A Gênes, en juillet 2001, ils saccagent la ville en se fondant dans des marches pacifiques d’opposants au G8. En avril 2009, à Strasbourg, ils sont 2 000 à semer le trouble en marge du 60e anniversaire de l’OTAN. En octobre de la même année, ils sont 300 à noyauter la manifestation d’un collectif anticarcéral, à Poitiers.

En octobre 2011 à Rome, lors de la journée mondiale des « indignés » contre la crise et la finance mondiale, des black blocs se mêlent aux manifestants et jettent des cocktails Molotov. En février 2014, ces émeutiers cagoulés rejoignent les rangs des opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. En juillet 2017, à Hambourg, ils intègrent les rangs des anti-G20 et suscitent le déploiement d’une dizaine de camions antiémeute.

D'après :  http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/05/02/qui-sont-les-black-blocs_5293523_4355770.html
 
Les blacks blocs s'attaquent à tout, y compris les commerçants et les personnes qui tentent de défendre leurs biens. Vu leurs diverses tentatives d'incendie, alors que des personnes étaient piégées, ils ne respectent rien ni personne, ce sont des criminels en puissance qui devraient être traités comme tels.
Nous sommes en face d'une milice internationale organisée et entrainée, constituée d'une classe sociale moyenne et supérieure, des merdeux en mal de sensations qui "s'encanaillent".
Ce sont les idiots utiles du système, qui les téléguide afin de discréditer toute revendication populaire légitime dans les manifestations.
Les CRS ont ordre de les laisser tranquille et de les relâcher après les manifs. Ils sont rarement condamnés...

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