05 avril 2018

L’économie mondiale pourrait s’effondrer à tout moment


Bien évidemment, l’économie mondiale peut s’effondrer à tout moment. Pourtant, ce n’est qu’une face du problème. Elle peut aussi durer encore très longtemps.

Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un système complexe où les interconnexions et les intérêts croisés sont tellement imbriqués et enchevêtrés qu’en réalité, la principale raison à la résistance que le système a su démontrer c’est que malgré les désaccords, malgré les tensions géopolitiques, malgré les conflits d’ego ou les guerres pour le leadership mondial, tous les grands acteurs ont toujours eu intérêt à ce que le système dure et perdure encore un peu plus.

L’effondrement du système peut être très rapide et violent si le consensus entre les grandes nations se déchire.

C’est pour cette raison que les marchés sont très nerveux à l’idée d’une commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Charles SANNAT

De plus en plus de signes indiquent que la croissance économique mondiale a probablement déjà atteint son apogée. On ne peut donc s’attendre qu’à une aggravation, affirment les experts de Saxo Bank.

« Fin 2017 est apparu le concept de «croissance mondiale synchronisée/stimulation économique». Un trimestre plus tard, les analystes commencent à comprendre qu’il n’y a pas de croissance mondiale synchronisée », indique le pronostic. On le voit à l’exemple des économies de la Chine, ainsi que des USA et de l’UE, écrit mardi 3 avril le site d’information Gazeta.ru.

Le secteur le plus vulnérable de l’économie chinoise est l’immobilier. Ces dernières années, il a pu enregistrer une croissance grâce aux emprunts excessifs subventionnés par l’État. Aujourd’hui, les prix des logements en Chine dépendent aux trois quarts de l’accessibilité des crédits, et le financement du secteur par les crédits de l’État se réduit.
Il sera difficile pour la Chine de réduire les prix de l’immobilier tout en évitant l’effondrement du marché, qui pourrait affaiblir tout le système bancaire et financier.

Les perspectives économiques de l’autre côté de la planète ne sont pas non plus réjouissantes. La probabilité que la réforme fiscale du président américain Donald Trump conduise à une croissance économique considérable est faible, indiquent les experts de Saxo Bank.

Le seul espoir repose sur une croissance rapide de la productivité, ce qui est peu probable pour des raisons objectives. De nombreux facteurs clés — l’affaiblissement du soutien au crédit, la hausse plus faible mais pas encore négative de crédits commerciaux et industriels et l’aplatissement de la courbe de rentabilité — témoignent que les USA sont proches de la fin d’un cycle économique, résument les experts.
Mais la surprise la plus désagréable, selon les analystes, vient de la zone euro. Les dernières informations d’IHS Markit et de la Commission européenne indiquent de toute évidence que le rythme de la croissance économique s’est stabilisé.

« La zone euro continue de dépendre fortement des exportations, tandis que le niveau de la demande y reste trop bas. La crise dans la zone euro est loin d’être terminée : l’analyse de la balance commerciale de l’Espagne et de l’Italie révèle manifestement que l’amélioration provient essentiellement d’une demande plus élevée en dehors de la zone euro et d’un affaiblissement monétaire », estiment les experts de Saxo Bank.

Une grande partie de ces nouvelles prévisions est consacrée au problème du protectionnisme. En mars, l’Indice de risque géopolitique de Saxo Bank a atteint son maximum mensuel depuis 2003, quand la guerre en Irak a commencé.

Par ailleurs, les experts reconnaissent que les mesures protectionnistes réellement capables de faire enrager Pékin ne sont pas encore adoptées par les États-Unis. De son côté, la Chine ne souhaite pas non plus une guerre commerciale. Le président chinois Xi Jinping a renforcé son pouvoir mais il a besoin d’une croissance économique dans son pays.
La partie finale de ces prévisions indique qu’il devient de plus en plus difficile pour les banques centrales des pays développés de contrôler la situation sur fond de ralentissement de la croissance dans les principaux pays du monde. Tout bouleversement paraissant insignifiant sur le marché pourrait provoquer l’effondrement de la conjoncture boursière.

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