28 décembre 2017

Devenir autonome : l’eau


[...] On l’a vu, lu et relu, l’eau c’est la base de la survie, LE point essentiel de l’autonomie. On peut séparer l’autonomie autour de l’eau en différentes parties : la source, la collecte et le transport, le stockage, le traitement et l’utilisation.

INTRODUCTION

Chaque Français consomme aujourd’hui près de 150 litres d’eau par jour, soit trois fois plus qu’il y a 30 ans. Les besoins en eau domestique se sont développés avec le niveau de vie. En France, presque 60 % de l’eau potable qui est distribuée dans les villes provient des eaux souterraines (nappe phréatiques) et 40 % des eaux de surface (rivières, lacs, fleuves). Elle est distribué par un réseau complexe soumis à des normes et des test de qualité réguliers. Malheureusement, il est possible qu’un facteur quelconque ait rendu l’eau non potable ou inutilisable. En cas d’accident sur le réseau, il faudra pouvoir subvenir à vos besoin sur plus ou moins long terme. Le stockage sûr de l’eau consiste à utiliser des récipients propres avec couvercle ET à avoir de bonnes habitudes d’hygiène qui préviennent la contamination durant la collecte, le transport et le stockage de l’eau à domicile. Il est toujours préférable d’utiliser l’eau d’une source propre stockée dans de bonnes conditions. Cependant, ce n’est pas toujours possible, en particulier dans une situation d’urgence. Il existe plusieurs source d’approvisionnement de l’eau en autonomie. 

VOTRE SOURCE D’EAU

 

La collecte d’eau de pluie

Que ce soit une source naturelle ou via un collecteur d’eau de pluie, les sources d’eau devraient être utilisées avec soin et bien entretenues. Attention, il ne doit pas y avoir de risque de contamination lié à la proximité de latrines, d’égouts ou d’animaux ou à des objets tombés dans le puits/cours d’eau. Attention à la propreté de votre toit et de votre système de récupération.

LES SYSTÈMES

Le stockage d’eau en jerrican ou bouteille

Le système le plus évident (mais pas le moins cher) c’est le stockage d’eau « saine » du réseau en jerrican (avec traitement préventif) et le stockage d’eau en bouteille du commerce (voir plus bas la partie stockage). Malheureusement ce système ne vous assure qu’une autonomie partielle car il est non renouvelable.

La collecte d’eau de pluie

À la question « Peut-on vivre en totale autonomie avec l’eau de pluie ? » je vous conseillerai d’aller sur ce site vous faire votre avis. Cette étude me semble sérieuse.

En suivant une démarche précise d’installation, avec un bon choix de cuve, une bonne capacité de récupération d’eau, la mise en place d’une filtration adaptée pour les usages alimentaires et sanitaires, l’entretien régulier de l’installation et en considérant deux paramètres importants qui sont la toiture et le lieu d’implantation de la cuve, il est possible de vivre en totale autonomie avec l’eau de pluie.

D’après le gouvernement français, la récupération et l’utilisation des eaux de pluie pour certains usages et sous certaines conditions techniques doivent être favorisée. Pour cela, un crédit d’impôt a été voté dans le cadre de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006. Les modalités d’utilisation de l’eau de pluie sont explicitées dans l’arrêté du 21 août 2008, publié au JO n°0201 du 29 août 2008.

L’eau de pluie collectée à l’aval de toitures inaccessibles peut être utilisée pour des usages domestiques extérieurs au bâtiment, pour l’évacuation des excrétas et le lavage des sols à l’intérieur des bâtiment et, à titre expérimental et sous conditions, pour le lavage du linge.

Les usages professionnels et industriels de l’eau de pluie sont autorisés, à l’exception de ceux qui requièrent l’emploi d’eau destinée à la consommation humaine telle que définie à l’article R.1321-1 du code de la santé publique, dans le respect des réglementations spécifiques en vigueur et notamment le règlement (CE) n° 852/2004 du 29 avril 2004 du Parlement Européen et du Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires.

Vous l’avez compris, utiliser l’eau de pluie à des fins domestiques est soumis à des lois très strictes, et la consommation et interdite. On ignore même souvent ceci :

Les eaux récupérées et utilisées à l’intérieur du bâtiment qui sont renvoyées vers les égouts sont soumises à la taxe d’assainissement. Le propriétaire fait une déclaration d’usage en mairie, telle que prévue à l’article R 2224-19-4 du code général des collectivités territoriales.

Afin de prévenir les risques de contamination du réseau d’eau public (puisque les eaux de pluies récupérées, ruisselées en aval des toitures peuvent contenir des micro-organismes pathogènes), l’article 57 de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (art. L. 2224-12 du code général des collectivités territoriales) dispose que le règlement de service prévoit la possibilité pour les agents du service d’eau, en cas d’utilisation d’une ressource en eau différente de celle provenant du réseau public de distribution, d’accéder aux propriétés privées pour procéder au contrôle des installations intérieures de distribution d’eau potable et des ouvrages de prélèvement, puits et forages, ce contrôle étant à la charge de l’abonné.

En cas de risque de contamination de l’eau provenant du réseau public, le service enjoint à l’abonné de mettre en œuvre les mesures de protection nécessaires. Si les mesures n’ont pas été mises en œuvre, le service peut procéder à la fermeture du branchement (lire le décret n° 2008-652 du 2 juillet 2008).

Pour en savoir plus : - Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments - Code des impôts - Arrêté du 3 octobre 2008 pris pour l’application de l’article 200 quater du code général des impôts relatif aux dépenses d’équipements de l’habitation principale et modifiant l’article 18 bis de l’annexe IV à ce code - Guide de bonne pratique « Règles et bonnes pratiques à l’attention des installateurs ». (document DHUP QC2)

Bref, maintenant que vous connaissez les conditions et les interdictions et n’ayant d’expérience personnelle concrète à ce sujet je vous invite à lire ce témoignage et à vous faire votre propre opinion. Moi j’ai d’ors et déjà choisis mon camp !

La source naturelle et Le puits de forage

Tout comme l’eau de pluie, l’utilisation de l’eau de source est soumise à une législation. Vous pouvez utiliser cette eau à des fins domestiques (toilettes, lave linge…). Tout projet, toute intention ou toute réalisation d’ouvrage de prélèvement d’eau souterraine à des fins d’usage domestique doit être déclaré. Pour déclarer un ouvrage de prélèvement d’eau, puits ou forage à des fins d’usage domestique, il suffit de remplir un formulaire Cerfa 13837-01. Ce document permet de décrire les caractéristiques essentielles de l’ouvrage de prélèvement (sans entrer dans des précisions trop techniques) et de fournir les informations relatives au réseau de distribution de l’eau prélevée.

Constituent un usage domestique de l’eau, au sens de l’article L. 214-2 du code de l’environnement les prélèvements et les rejets destinés exclusivement à la satisfaction des besoins des personnes physiques, propriétaires ou locataires des installations, et de ceux des personnes résidant habituellement sous leur toit, dans les limites des quantités d’eau nécessaires à l’alimentation humaine, aux soins d’hygiène, au lavage et aux productions végétales ou animales réservées à la consommation familiale de ces personnes. Pour en savoir plus sur le statut juridique de l’eau souterraine.

Un véritable droit de propriété s’exerce sur les sources. Le propriétaire du terrain sur lequel jaillit une source peut exercer son droit de manière quasiment absolu. Le Code Civil précise qu’il peut user des eaux ‘dans les limites et pour les besoins de son héritage’, mais la jurisprudence a reconnu qu’il n’y avait pas de limites effectives aux usages qu’il désire en faire.

Trois cas précis peuvent cependant limiter les droits du propriétaire du fonds d’émergence : 
  • Il ne lui est pas permis d'user de sa source de manière à enlever aux habitants d'une commune l'eau qui leur est nécessaire. Si par exemple, sa source est la résurgence d'une nappe qui alimente un village par l'intermédiaire d'une seconde source, il ne peut pas abuser de la sienne jusqu'à assécher celle qui permet au village de s'approvisionner. Cependant, il garde la jouissance de l'excédent.
  • Sa source peut être dérivée dans un but d'intérêt général, pour alimenter une collectivité par exemple. Dans ce cas, et si il est lésé par ce détournement (c'est à dire si l'eau qui lui est prise lui était effectivement utile), la collectivité concernée lui versera une indemnité.
  • Si les eaux forment un cours d'eau dès leur émergence, il ne peut détourner le cours naturel au préjudice des usagers inférieurs. Il perd en réalité son droit de propriété, qui se restreint à un simple droit d'usage préférentiel. Il acquiert en fait un statut de riverain au même titre que les riverains des cours d'eau non domaniaux.

Les alternatives

Il existe des alternatives comme le traitement de l’eau de mer, je vous invite à voir ce procédé Eliodomestico, un éco-distillateur qui transforme l’eau salée en une eau potable grâce à l’énergie solaire. Tous les textes officiels cité dans cette partie proviennent de cette source: www.developpement-durable.gouv.fr, ainsi que sur http://www.ec-eau-logis.info

LA COLLECTE & TRANSPORT

Système de pompage eau de pluie

Cette étape est délicate car elle peut être la source (sans jeu de mot) d’une contamination. C’est pourquoi l’eau potable devrait être collectée dans des récipients propres, sans entrer en contact avec les mains. L’eau devrait être transportée dans des récipients couverts. N’oubliez pas qu’un litre d’eau pèse 1 kg.

LES SYSTÈMES

Les systèmes mobiles

Le bidon est le système de collecte et de transport de l’eau le plus courant. Attention à bien choisir un bidon alimentaire et à le nettoyer souvent pour éviter tout risque de contamination. Chaque bidon doit avoir un usage dédié, il n’est pas raisonnable d’utiliser le même contenant pour les eaux propre et les eaux souillées.

Le système fixe

Une cuve ou une citerne de plus de 25litres peut être considérée comme fixe, en effet au delà de 25kg il sera difficile de déplacer le conteneur. Il faut alors prévoir l’acheminement de l’eau soit par des tuyaux (et donc l’utilisation de la gravité, n’hésitez pas c’est encore gratuit) soit par des pompes qui utilisent de l’énergie. Si vous avez la possibilité de construire une cuve fixe, prévoyez alors votre système d’acheminement de l’eau.

VOTRE STOCKAGE

Cuve de stockage de l’eau

L’eau doit être conservée dans des contenants propres et en bon état, couverts et régulièrement nettoyés. Dans la mesure du possible, l’eau potable ne devrait pas être stockée dans le même récipient que l’eau destinée à d’autres usages domestiques. N’oubliez pas qu’1 m3 d’eau représente 1000 litres.

LES SYSTÈMES

Les packs d’eau

Souvent vendues par 6 x 1,5l les pack d’eau peuvent être stockées en général 2 ans dans un endroit sec et frais et à l’abri de la lumière et de la poussière. La date limite d’utilisation optimale (DLUO) figure sur le col de la bouteille ou sur le bouchon. Elle signifie que l’eau devrait être consommée de préférence avant cette date. Au-delà, les qualités gustatives de l’eau (saveur, nez…) risque d’être altérées sans pour autant présenter un quelconque danger pour la santé. Je vous invite à consulter ce guide pour le stockage de l’eau à domicile.

Les contenants/jerricans alimentaires

Vous pouvez stocker de l’eau du circuit traditionnel dans des contenant mobiles comme un jerrican mais vous devez faire attention à ne pas contaminer l’eau au moment du transvasement. Vous devrez apporter un traitement chimique à ce système, eau de javel, Micropur…

Les citernes

La citerne fixe (en plastique dur, souple ou en construction béton) vous offre une grande capacité de stockage de l’eau, de 50 à 30 000 litres voir plus. Elle dépend par contre d’un système de pompage, d’acheminement et de filtration mécanique et/ou chimique.

Les tonneaux/bidons

Pour un usage uniquement domestique, vous pouvez opter pour un contenant à usage non alimentaire comme un bidon hydrocarbure déclassé et nettoyé. Attention tout de même à la qualité de l’eau pour l’arrosage, s’il y a présence de résidu vous pourriez endommager ou détruire vos cultures. Ce système doit rester vraiment occasionnel et n’est pas recommandé.

LA FILTRATION/TRAITEMENT



Filtre à eau céramique

Le vrai secret de l’autonomiste est de savoir traiter son eau. Les procédés de traitement et de filtration de l’eau doivent être réalisés à domicile si la source n’est pas propre et si l’eau n’est pas stockée dans de bonnes conditions. En cas de doute l’eau ne doit pas être consommée. Elle peut tout de même être utilisée pour le ménage ou les toilettes/machine à laver… Retrouvez nos tests des filtres à eau. Cette partie fera l’objet d’un dossier plus approfondis, pour le moment, voici les différents systèmes.

LES SYSTÈMES

Le traitement chimique

Le traitement chimique à base d’eau de javel ou de produits comme les micropur Forte, offre une purification partielle. Attention à maitriser les conditions et les dosages. Il est souvent conseillé de traiter chimiquement après filtration. Le principe consiste à mettre un produit dans l’eau et à attendre entre 30 minutes et deux heures avant de pouvoir consommer l’eau. Cette technique n’est d’aucun effet contre les polluants chimiques, elle est également d’une efficacité incertaine contre les parasites. En revanche, elle est très efficace contre les virus et les bactéries.

Le traitement mécanique

Le principe est de forcer l’eau à passer à travers des pores plus ou moins grands. L’eau est mise sous pression par une pompe. Plus les pores sont petits et plus il est difficile de faire passer de l’eau au travers. Actuellement la porosité des filtres du commerce est de l’ordre de 0,2 microns. Les parasites et les bactéries, qui sont volumineux, sont très bien arrêtés par ces filtres, mais les virus qui sont plus petits pourraient passent au travers (sauf filtres prévus à cet effet). C’est pourquoi, en cas de doute sur l’eau, il faut aussi la traiter chimiquement.

Les alternatives

Il existe des alternatives comme le traitement UV, l’oxydation, la distillation ou l’osmose inverse.
[...]

Pour concevoir une installation visant au stockage ou/et à l'autonomie en eau, allez toujours au plus simple et au plus fiable.
Prévoyez toujours un mode dégradé, fonctionnant sans électricité.
Faites analyser régulièrement votre source d'approvisionnement en eau, si celle-ci ne provient pas du réseau public d'eau potable.

En cas de coupure du réseau public, si, comme pour la majorité des habitations, vous ne disposez pas de source naturelle d'approvisionnement en eau, puits, ruisseau, forage, citerne de récupération de pluie, etc,  prévoyez un mode de transport de celle-ci, que vous devrez certainement aller chercher à plusieurs kilomètres.

En cas de coupure de courant, ayez toujours un système de filtrage par gravité, utilisant des filtres de type "Carbonit" ou céramique.

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