22 octobre 2017

Zemmour : « En Autriche, pour gagner les élections, on parle du sujet qui hante les populations : l’immigration »


Il est jeune. A moins de 40 ans. Une belle gueule qui attire la lumière des médias. A gagné les élections haut la main. Non, il ne s’appelle pas Emmanuel Macron, mais Sebastian Kurz. Il n’est pas français, mais autrichien. Il n’est pas en même temps de gauche et de droite, mais franchement de droite. Il n’a pas fait campagne sur l’ouverture aux autres, mais sur la fermeture des frontières. La victoire de ce juvénile Autrichien est une cruelle leçon pour notre classe politique française.

D’abord, il a fait gagner son Parti du peuple (ÖVP) à la fois contre la gauche social-démocrate mais aussi contre l’extrême droite du Parti de la liberté FPÖ. Sa victoire repose sur un axe simple, que nos politiques subtils trouveraient sans doute simpliste : halte à l’immigration. Fermons les frontières et réduisons au minimum les bénéfices de l’État-providence pour les étrangers. En clair, la droite a gagné en reprenant sans ambages la ligne anti-immigration de l’extrême droite.

Mais ce n’est pas tout: cela n’a pas empêché le FPÖ de faire un score important (26 %) qui le porte au niveau de la gauche social-démocrate. Pour obtenir la majorité au Parlement, notre fringant Macron autrichien devra trouver des alliés: il est probable qu’il choisira cette extrême droite tant honnie en France. Avis à la droite, avis à Wauquiez: ici pas de cordon sanitaire ni de front républicain. Et pourtant, l’histoire du nazisme a laissé des traces plus profondes en Autriche qu’en France!

Avis à Marine Le Pen aussi : en Autriche, pas de campagne anti-euro ni de frexit ; pour gagner les élections, on parle du sujet qui hante les populations : l’immigration. La droite autrichienne gagne en cumulant les stratégies Sarkozy et Mitterrand: comme Sarkozy, elle reprend les thématiques et le programme de l’extrême droite ; comme Mitterrand l’avait fait avec le parti communiste, elle n’hésite pas à s’allier avec la formation sur sa droite, pour ne pas la laisser prospérer à ses dépens. C’est une chance au grattage et une chance au tirage!

Avis ultime à Emmanuel Macron et à Angela Merkel: l’Autriche vient rejoindre le front déjà constitué des pays du club de Visegrád (Pologne, Hongrie, en particulier) qui refusent de subir l’invasion migratoire venue du sud. Quand il était ministre des Affaires étrangères, Kurz avait signé un accord avec ces pays pour fermer la route des Balkans de l’Ouest aux migrants. Ces pays ont en commun de refuser de détruire leur identité nationale sur l’autel des droits de l’homme.

Ces pays de l’Europe centrale ont une histoire en commun qu’ils n’ont pas oubliée: un Empire multiculturel, sous la houlette des Habsbourg, qui finit par éclater dans le sang et les massacres ; la pression totalitaire d’un empire soviétique communiste qui voulait tout régenter de Moscou et détruire leurs identités nationales et religieuses ; enfin, toute cette région a connu les invasions islamiques, dont le dernier éclat fut le fameux siège de Vienne en 1683, repoussé in extremis. Il y a trois siècles seulement…

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