25 octobre 2017

Un jour en France


On reste sans voix. On vit dans une société de délation généralisée ou quoi ? Figurez-vous que deux syndicats étudiants de la fac de médecine de Caen ont balancé à la justice leurs collègues qui avaient dérapé pendant un bizutage. Sauf qu’un bizutage est un dérapage continu, qui peut durer plusieurs jours selon la tradition étudiante concernée. On le sait tous. C’est une tradition française.


Balancer, c’est ce qu’il y a de plus bas, de plus dégueulasse entre les hommes. On connaît tous des gens qui fument des pétards, qui ne payent pas leurs impôts, ou qui ont flirté avec deux trois lignes jaunes, et alors, c’est pas pour ça qu’on va les balancer, même si on est leurs adversaires ou leurs ennemis ! Pas de rabaissement, il y a un honneur, même dans le combat politique. Il ne nous viendrait jamais à l’idée de balancer à la vindicte populaire le train de vie princier des gros actionnaires du Canard enchaîné, c’est pas le genre de la maison.
On ne joue pas aux voyous avec une « mentale », mais balancer, c’est l’abjection la plus pure, la lâcheté la plus immonde. Que ce soit des juifs en 42 ou des antisionistes aujourd’hui, c’est également dégoûtant. Dans certaines armées, quand un ennemi trahissait pour rejoindre le camp d’en face, on utilisait ses informations et on l’éliminait, car il était étranger à la morale de la guerre, mais aussi à celle des humains en général. En anglais on les appelle les « rats ».
« C’est grave qu’une jeune fille se sente obligée de photocopier ses seins pour s’intégrer. Et c’est grave aussi de ne rien dire, même si on reste en marge. »


Voyez-vous, on ne va même pas contrebalancer les noms des syndicats étudiants qui ont fait ce « signalement » au parquet de Caen. En 44, ils auraient été abattus par les FFI ou les FTP dans le maquis, mais on ne leur souhaite pas ce destin. Juste la honte qui va leur coller au derche toute leur vie de rats. C’est sûr qu’il fallait dénoncer des atrocités telles que « s’échanger un poisson rouge vivant en s’embrassant, le dernier de la chaîne devant l’avaler » ou l’élection de « Miss Chaudasse ». De toute façon, dans une promo, il y a toujours une miss chaudasse et un fou de la bite, c’est comme ça, c’est sociologique. Pas la peine d’en faire un pâté.
Nous sommes bien dans une société orwellienne avec des apprenties balances qui essayent de fliquer la vie des autres. On espère pour eux que les temps ne se durciront pas, car il devront alors apprendre à courir et à se cacher. Priez pour qu’on reste en démocratie et en paix, les donneuses !

 

Dans le genre balance, il y a toute la gauchosphère qui a vomi sa bile et sa haine sur Christine Boutin, qui vient de prendre sa retraite politique. Elle qui n’aura tué personne, en aura pris, des coups. Le plus paradoxal, c’est que ce sont les plus engagés contre le harcèlement sexuel et pour le féminisme qui sont les auteurs des tweets les plus immondes sur la dame. Décidément, la nature humaine... Et toujours cette morale de gauche dans ces coups bas, qui justifie tout. Se sentant dans le camp du bien, ces petits juges se croient tout permis et franchissent allègrement les frontières du Bien. Quoi qu’ils fassent, c’est toujours « Bien ». On met ces ordures dans le même sac que les balances des bizuteurs de Caen. C’est la même engeance, lâche, vile et servile.
Le Monde, lui, pas avare d’un dernier coup de pied en loucedé, évoque en titre « les combats perdus de Christine Boutin ». Évidemment, toute la sionosphère a tiré à la mitrailleuse lourde sur une des dernières chrétiennes assumées du paysage politique. Elle ne s’est jamais convertie au dogme dominant socialo-sioniste ou libéral-libertaire, et c’est bien. Il n’y a aucune différence entre les balances pré-citées et ces pseudo-journalistes qui lèchent les pompes des puissants en s’en prenant aux vulnérables, aux sans-réseau, aux sans-loge, aux sans-lobby ! Et le journaliste Alain Beuve-Méry – on espère que c’est pas le fils ou le petit-fils du fondateur du journal – de noter en intro que Boutin a voté Marine Le Pen le 7 mai 2017. Il peut parler d’une infâmie, lui qui bosse dans le journal de feu Pierre Bergé, dont tout le monde connaît le pedigree. Seul sa « fortune » a empêché la vérité d’affleurer dans les médias dominants, quelle belle morale !


Vite sortons de ce cloaque où grenouillent les reptiles nauséabonds, qu’ils se bouffent et se dénoncent entre eux ! On va parler géopolitique avec notre président préféré, Manu 1er, qui reçoit aujourd’hui al-Sissi, le président-dictateur égyptien. Pas facile de tenir ce grand pays de 100 millions d’âmes, tiraillé par des forces centrifuges puissantes.


Sur la photo, c’est Parly qui accueille l’homme des Américains. 

Ben quoi ? Sissi a été formé aux USA et placé à la tête de son pays avec un mandat simple comme une rafale de kalach : bouter le Frère musulman hors du pouvoir, quel qu’en soit le prix. Même au prix du sang. Et Sissi n’a pas fait dans la dentelle cairote. Pour cela, il a bénéficié de l’appui militaire US et des pétrodollars saoudiens, qui ont arrosé le pays en manque de devises. 30 milliards de dollars, c’est l’acompte que Salmane senior a versé pour contrecarrer l’influence qatarie dans le pays. Du coup, les armes que la France vend à l’Égypte sont en fait réglées par les Saoud, et il y en a pour du pognon : 24 Rafale, 2 porte-hélicos, une frégate et un paquet de missiles. Le tout pour une ardoise de 6 milliards. Voilà qui va renflouer en rétrocommissions les caisses de LREM pour les prochaines campagnes macroniennes !
On déconne, jamais un président en exercice ne profiterait de tels contrats pour remplir les fouilles de son mouvement, on est en démocratie ou quoi ? Le revers de la médaille, et c’est pourquoi Sissi n’a pas été reçu avec les honneurs à Versailles comme Poutine, c’est qu’il a les assoces de droits de l’homme sur le dos. C’est vrai qu’en Égypte, quand on chope un terroriste, c’est le quart d’heure moyenâgeux assuré. Mais la realpolitik se fout de ces moustiques démocratistes, elle sait que le général Sissi fait le boulot pour les occidentaux en Libye, qui ont jeté leur dévolu sur Haftar, un autre général occidentalo-compatible.


Moins partiale et plus informative est l’interview que Sissi a donnée au Figaro, et qui dame le pion au Monde en matière internationale, particulièrement sur les conflits du Proche-Orient, où le journal des Marchés fait montre d’une préférence dérangeante pour l’axe américano-sioniste. Voici quelques morceaux choisis. Au moins avec al-Sissi, pas de langue de bois !
« Un djihadiste, c’est un Frère musulman en phase terminale. Ils se donnent des noms différents, Hasm, al-Qaida, Daech, Boko Haram, etc., mais ils obéissent tous à la même idéologie mortifère. Ils veulent détruire pas seulement le monde arabe, mais le monde entier ! »
« L’Égypte souhaite atteindre l’équilibre nécessaire entre les droits et les devoirs des citoyens d’une part, et les défis sécuritaires de la lutte contre le terrorisme d’autre part. C’est une équation parfois difficile lorsque votre responsabilité est de sécuriser cent millions de citoyens. »
Les ONG repasseront.

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