06 juillet 2017

Selon l’agence Fitch, les banques devraient être en faillite !


Cela fait quand même intellectuellement plaisir de voir que l’on a raison, à défaut d’être justement particulièrement heureux d’avoir raison, vu que parfois, on aimerait bien avoir tort.

Fitch est l’une des 3 grandes agences de notation occidentales.

Les banques ne tiennent que parce que les États sont désireux de les soutenir et que les régulateurs ne les déclarent pas en faillite.

Voilà le résumé assez sensationnel de l’analyse de la situation de cette agence

Bridget Gandy, directrice du groupe d’institutions financières chez Fitch, a déclaré, lors d’une conférence à Londres, que des dizaines de banques grecques, italiennes, espagnoles et même allemandes – et c’est certainement le plus drôle et le plus cocasse dans toute cette histoire – ont un plus grand volume de créances pourries que la Banco Popular, ce qui les met face à un risque évident d’insolvabilité.

Voici également la liste de quelques-uns de ces maillons faibles… Enfin, ce n’est pas une liste exhaustive, c’est juste les pires cadavres ambulants bancaires encore debout.
  • HB, Piraeus, NBG, Eurobank et Alpha (Grèce)
  • Eurobank et Alpha (Grèce)
  • MPS, Carige, Creval, Vénétie et Vicenza (Italie),
  • Bremer Landesbank et HSH Nordbank (Allemagne).
  • Liberbank, BMN et Bankia (Espagne).
Et Fitch de clouer le cercueil… « Une résolution n’est pas une résurrection ».

« Une résolution n’est pas une résurrection » car, rappelle Fitch, le sacrifice des créanciers dans ces opérations « ne peut servir à renforcer la banque, à la développer et à la rendre compétitive ».

Une opération de résolution sert juste à rendre cette banque plus petite, à la liquider ou à la transférer à un autre groupe.

Il n’y a donc aucun avenir pour une banque sous résolution. Une résolution est juste un nouveau mot pudique pour parler autrement d’une faillite et d’une reprise simultanée par un autre établissement.

Le ratio « texas » fonds propres contre provisions.

On ne vous en parle jamais. On ne veut surtout pas vous parler des vrais ratios utiles à connaître ! On préfère vous parler du ratio de 10 ou 12 %, mais en fait on s’en fiche pas mal de celui-là car les banques peuvent toutes le respecter et tomber en faillite quand même car le ratio important est évidemment celui qui compare les créances douteuses aux fonds propres et pas les fonds propres aux actifs !

Voici donc ce qu’en dit Fitch, et je ne peux qu’être d’accord

« Une banque court habituellement vers la faillite lorsque le «ratio Texas», qui mesure des créances douteuses par rapport aux réserves, dépasse 100 % ou lorsqu’elle ne dispose pas des fonds nécessaires pour couvrir les pertes sur ses actifs douteux.

Comme nous l’avons rapporté il y a quelques mois, des 500 banques qui existent en Italie, environ 114 ont un ratio Texas de plus de 100 %.

Elles sont même 24 à afficher un ratio de plus de 200 % ! »

Depuis, l’une d’entre elles (Monte dei Paschi) a été sauvée par des fonds publics tandis que deux autres ont été liquidées. Voilà qui est fait pour trois d’entre elles… Il n’en reste plus que 21 (ou 111) rien qu’en Italie !

Il n’y aura aucun miracle

Le système bancaire n’est toujours pas sain, et il faudra à nouveau le sauver.

La seule question c’est comment, et combien cela nous coûtera.

Et accessoirement si l’euro pourra survivre à tout cela.

L’élection de Macron fait planer les foules et les médias. C’est bien. Tant mieux. Passez de bonnes vacances, parce qu’à un moment, le retour à la réalité sera forcément désagréable pour le plus grand nombre.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

Source le journal espagnol Expansion ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.