12 juillet 2017

Le pic de l’or – la grande affaire dont on ne nous dit rien


– L’ « apocalypse de zombies » du secteur minier a forcé les sociétés aurifères à réduire leurs budgets d’exploitation
– Déclin de la production d’or des dix plus grosses sociétés minières du monde – Byron King
– « Aucune grosse mine n’est aujourd’hui en développement de par le monde » – Glasenberg, directeur de Glencore
– La production des mines primaires a décliné en 2016 – Thomson Reuters, via Mining.com
– 2016 a été la première année de déclin de production depuis 2008
– La hausse de la demande liée à la Trumpflation et aux tensions géopolitiques, associée au déclin de la production des mines, devrait entraîner « un prix de l’or bien plus élevé ».
– Que se passera-t-il quand les forces de la demande globale se heurteront à une offre d’or finie, limitée et en déclin ?

Production d’or sud-africaine

Je mentionne déjà depuis 2008 le sujet du « pic de l’or » et des ramifications hautement sous-estimées de ce phénomène pour le marché de l’or. Le risque d’un déclin de la production d’or et d’une réduction conséquente de l’offre commence lentement à être compris, et certains analystes se demandent désormais si 2015 ou 2016 a pu marquer l’année du pic de la production d’or.

Byron King a abordé le sujet de plus en plus important de l’offre sur le marché de l’or, et a recueilli les opinions et recherches du directeur de Glencore, Ivan Glasenberg, de Thomson Reuters et de bien d’autres.

Goldman Sachs

L’effondrement de la production d’or sud-africaine pourrait être qualifié de « canari dans la mine de charbon », et présage certainement un déclin imminent de la production d’or globale.

La production sud-africaine s’affichait à plus de 1.000 tonnes en 1970, et est passée en-dessous de 250 tonnes ces dernières années. Il s’agit bel et bien d’un effondrement, puisque de tels niveaux n’avaient plus été vus depuis 1922, et ont été enregistrés malgré les développements technologiques de ces dernières années et des activités minières toujours plus intensives.

Pour ce qui concerne la production d’or globale, le plus gros producteur mais aussi plus gros acheteur d’or au monde, la Chine, est le seul producteur mondial à avoir enregistré une hausse de sa production ces quelques dernières années.

La production d’or chinoise a beaucoup augmenté ces dernières années, ce qui me pose à m’interroger quant à la véracité de ces données et à leur possible exagération par les sociétés minières et les bureaucrates chinois. Il arrive que les sociétés minières gonflent l’échelle de leurs actifs dans le sol et de leur production, comme nous l’avons vu avec Bre-X, récemment popularisé par le film Gold.

Beaucoup s’inquiètent du fait que la production d’or chinoise soit en fait en déclin aujourd’hui, à mesure que vieillissent les mines du pays.

Voici ce qu’en dit le Daily Reckoning :

L’or s’est très bien comporté depuis la très attendue hausse de ses taux d’intérêt par la Fed de mercredi dernier. Il a gagné 25 dollars dans la seule journée de mercredi. Et aujourd’hui, il a de nouveau gagné 3 dollars pour atteindre 1.233 dollars l’once.

L’argument le plus commun en faveur de l’or est relativement bien connu. Les propositions de dépense de Trump vont faire gonfler l’inflation, ce qui signifie aussi une hausse du prix de l’or.

Mais bien qu’une majorité des investisseurs se concentrent sur le potentiel d’une hausse de la demande, très peu se demandent si l’offre sera en mesure de la satisfaire. Et si l’offre ne parvenait pas à tenir la cadence de la demande, le prix de l’or devrait grimper significativement.

Après trois années de déclin, le prix de l’or a recommencé à grimper tout au long de l’année 2016. Il n’en est pas moins que malgré sa hausse de l’année dernière, les dix plus grosses sociétés minières aurifères du monde se soient majoritairement concentrées sur une réduction de leurs coûts. La conséquence en a été un déclin de la production d’or des mines gérées par les sociétés minières majeures.

Selon Ivan Glasenberg, directeur du géant minier Glencore, « aucune grosse mine n’est aujourd’hui en développement de par le monde ». La raison en est le retournement de l’industrie entre 2012 et 2015 – l’ « apocalypse de zombies » du secteur minier, comme j’aime l’appeler – qui a forcé les minières à réduire leurs budgets d’exploration et à se préparer à des troubles futurs.

Il est essentiel de considérer ici le récent article de Frik Els – avec qui j’ai passé une semaine dans le Yukon l’été dernier -, publié sur Mining.com.

Frik y dissecte un récent rapport publié par Thomson Reuters qui concerne le déclin de la production d’or globale enregistré en 2016. Plus spécifiquement, Mining.com résume ce rapport ainsi : « L’offre des mines d’or du monde a baissé de 22 tonnes, ou de 3%, sur un an, selon le GFMS Gold Survey, pour atteindre 827 tonnes au troisième trimestre de 2016 ».

Tout indique que l’offre se soit également contractée au dernier trimestre de 2016.

Ce qui signifie que 2016 a été la première année de déclin de la production minière depuis 2008.

Selon le rapport de Thomson Reuters, il n’existe que « très peu de nouveaux projets et expansions qui entreront en développement cette année, et ceux qui sont déjà prévus sont d’une échelle relativement modeste, d’où nos attentes d’une continuité du déclin de la production minière globale en 2017 ».

Nous vivons sur une petite planète dont les ressources sont finies, et qui est aujourd’hui confrontée à une très importante croissance démographique, et à une croissance infinie de la masse monétaire globale et des instruments financiers et des produits dérivés. Nous consommons toutes nos ressources naturelles dans leur intégralité, et ce d’une manière qui ne peut être durable.

Le temps est donc venu de nous poser une question importante :

Que se passera-t-il quand les forces de la demande globale se heurteront à une offre d’or finie, limitée et en déclin ?

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