22 mai 2017

Le cabinet Barbapoux


Pendant tout ce temps-là, les descendants des petits camarades qui, jadis, firent la peau à ce brave Nixon, s’attaquent vigoureusement à son successeur Trump, aussi vilain et mal pensant sinon plus, qu’avait pu l’être le président impeaché des années septante. Nous autres, bien sûr, nous nous en battons tout ce qui peut pendouiller et même le reste vu le caractère éminemment prégnant de nos petites affaires macronnesques et pré-législatives. Hank Hulley, en revanche, ne décolère pas :

« Cette bande de fucking leftists, de bloody freemasons of my asshole recommence à nous pourrir la vie avec leurs petites combines à la bite my dick! Tu te rends compte que ces enfoirés, aussitôt élu ce gros con de Donald, avaient juré sa perte! Tout de suite, sans même attendre qu’il pose son gros cul sur l’auguste fauteuil du salon ovale, ils avaient décidé de lui coller une affaire russe sur le râble, dis donc! Et sitôt dit, sitôt fait, les fins limiers se sont mis en chasse, le Washington Post-porkshits au premier rang, comme au bon vieux temps du Watergate, histoire d’assurer le tempo et de garantir le retentissement mondial des turpitudes supposées de l’albinos à crinière. Évidemment le clod of my balls a donné tout de suite dans le panneau, l’andouille! Piégé par Comey, le directeur du FBI sommé de racheter la tiédeur de son soutien à la vieille Hillary (comme un bossu), il n’a rien trouvé de mieux que de le virer comme un malpropre sous des prétextes à la con. Dès ce moment là il était cuit le rouquemoute, pris dans la nasse et sans aucun moyen de s’en sortir! Tu vas voir le coup, mec, ça va durer peut être un an ou deux mais ça finira en impeachment, aussi vrai que ces gens-là sont tous des dirty faggots! Et Donald, au lieu de bosser comme prévu pour tirer les USA du merdier, va s’occuper exclusivement de retarder une échéance qu’il devrait pourtant savoir inéluctable: en Amérique on ne gagne jamais contre les Forces du Bien, de mes couilles et des poils grisonnants qui les ornent! »

Personnellement je ne saurais me prononcer sur le bien fondé des craintes de mon vieux pote. Toutefois quelque chose me dit qu’il doit avoir raison. Je me souviens très bien, en effet, de l’affaire Nixon, « le Watergate », comme ils disent. Il faut se rappeler qu’à son premier essai, en 1960, ledit Nixon s’était cassé les dents sur John Kennedy, car tout ce qui compte aux États-Unis s’était employé à mettre en évidence la distance astronomique qui séparait le jeune et beau Démocrate du vilain Républicains, patibulaire mais presque et mal rasé. Jusqu’à soudoyer les maquilleuses et les éclairagistes du débat télévisé, ils sont allés ces salopards-là! Du coup, comme un seul homme le corps électoral s’est-il tourné vers le joli garçon en écartant l’affreux d’un de ces coups de pied au cul comme on en distribue aux clébards importuns. Il s’agissait pourtant du vice-président d’Eisenhower mais, homme de droite et peu enclin aux accommodements avec les corps constitués tels que la Mafia, entre autres, il fut expliqué aux électeurs que le jeune Irlandais, fils de gangster, devait lui être préféré parce que c’était comme ça et pas autrement. Dont acte!
Manque de pot, en 68 l’affreux remettait ça et, couac démocratique retentissant, se retrouvait confortablement élu par des Amerloques un peu las des Démocrates à la Johnson. Pour couronner le tout, ce triste individu se faisait réélire en 72 à une écrasante majorité car le bon populo l’appréciait beaucoup, l’animal! Vous vous rendez compte du scandale! Un facho, comme on ne disait pas encore, un anti-communiste viscéral à la Mc Carthy! Il fallait donc faire quelque chose: le Watergate y pourvut avec l’aide des chars d’assaut d’une Presse unanime, Washington Post en tête, et, moins de deux ans après sa triomphale réélection, Nixon quittait la Maison Blanche, la queue entre les jambes et la casquette à la main.
Voilà. Naturellement vous ne trouverez jamais nulle part trace d’une lecture aussi scandaleusement iconoclaste de ces faits historiquement catalogués par la Bien-Pensance éternelle. Il s’agit pourtant de la vérité toute nue, celle qu’il convient de cacher aux yeux d’un public de béotiens concupiscents…Un peu comme dans l’affaire qu’ils sont en train de mijoter à l’intention de l’infâme Trump: dans les mêmes circonstances les même causes produisent les mêmes effets! En tout cas, de l’avis de mon estimé petit camarade Hank Hulley, les carottes son cuites et le gros cochon rose serait bien inspiré de commencer dare-dare à refaire ses valises. Nous verrons bien; en attendant nous avons ici, dans les limites étroites de notre hexagone étriqué, bien d’autres chats à fouetter.

Ce grand barbu qui s’avance, bu qui s’avance, bu qui s’avance, c’est Édouard Philippe! Mince alors! Un « homme de droite » dites donc… enfin « de droite » faut le dire vite. Nous avons en effet affaire à un fils d’enseignants issus d’une famille de dockers et doté d’un arrière-grand père membre fondateur du Parti Communiste au Hâvre. Vous m’objecterez que nul ne saurait se voir reprocher sa famille et je vous rétorquerai que le jeune Philippe appartint à ses débuts au Parti Socialiste, au sein duquel il soutint quelque temps feu Michel Rocard. Puis, soucieux de revenir dans sa belle ville du Hâvre et constatant l’éviction en 95 des communistes par Rufenacht, lequel se fit réélire en 2001, le camarade Edouard décida de retourner définitivement sa veste afin de pouvoir s’en retourner lui même au pays dans d’acceptables conditions. Adjoint au Maire, puis aussi plein d’autres trucs, dont le Cabinet de Juppé ainsi qu’un joli poste chez Areva, en attendant un mieux qui vint en 2010 quand le précité Rufenacht lui refila son fromage municipal. Il prit alors sa pleine mesure, faisant par exemple, en 2102, détruire 8500 petits pots de mousse au chocolat destiné aux cantines scolaires de sa bonne ville. Les mousse en question contenaient de la gélatine de porc, n’est-ce pas…
Mais alors, me direz vous, pourquoi ce mec-là se retrouve-t-il bombardé tout à coup premier ministre alors même qu’il n’a connu, en dehors de la Haute Administration et de la basse industrie nucléaire, que les affaires d’une ville moyenne dont la seule gloire réside dans sa position stratégique à l’Estuaire de la Seine, ce qui nous en touche une sans faire bouger l’autre, comme on dit vulgairement? Eh bien voilà, que voulez vous, il fallait bien trouver un couillon estampillé Les Ripoublicons qui accepte de pantoufler chez Macron. Et c’est notre ami Ali la Jupette qui souffla le nom à son petit pote le Président fraîchement élu. Il faut dire aussi que le sieur Philippe fait partie depuis 2016 du cénacle envié des invités de Bilderberg, voilà qui joue beaucoup quand il s’agit pour les patrons de Macrouille de valider un choix de premier ministre. Et puis bon, vous savez ce que c’est, le mec bouffe à tous les râteliers mais écrit des chroniques dans Libé, ça vous pose un bonhomme, ça, tout de même. Alors, malgré certains accommodements avec les déclarations de patrimoine qui lui valurent de se faire taper sur les doigts en 2014 par la Haute Autorité, broutille qui ne saurait être reprochée à un ami de M. Macroute, le type est étiqueté pur et transparent comme l’eau des montagnes, bon pour le service matignonnesque. Au surplus, avec une aussi belle barbouze on ne peut que plaire à la fois aux services secrets et à leurs amis musulmans-fanatiques! Enfin un Premier-Ministre, grand, fort, viril et même boxeur, ça nous change du dernier nabot en date! Alors, heureux (ses)?
Et les ministres dudit Barbapoux, hein, qu’en dites vous? Bon d’accord, on va se farcir Bayrou garde des seaux (hygiéniques sans doute), cela ne gênera pas beaucoup les Juges-Mur-des-Cons mais c’est tout de même moins pire que Taubira, vous en conviendrez. Les deux pignoufs de Bercy, ex-ripoublicons et acharnés de la gamelle, ma foi, avec ces deux-là Macroncron aura la paix, c’est déjà beaucoup. Et puis, surtout faisons une standing-ovation à Nicolas Hulot, enfin, sa majesté a sauté le pas, vous réalisez? Il ne restera sans doute pas très longtemps le coiffé au bol, mais pour les législatives qui se pointent quelle merveille! Une vrai pelle à voix de gogos!
Sans parler ce ceux que nous avons évité, je pense à Borloo, en particulier, l’ivrogne se voyait déjà membre éminent du Cabinet-Barbapoux…comme si on vous laissait entrer chez les potes des Bilderberg, sans subir au moins un alcootest! Et je passe sur les autres, tous les autres qui, par leur ralliement plus ou moins prompt à la cause du Présipède, espéraient pouvoir récolter un petit maroquin, même un strapontin, quoi…Imaginez la tronche de Con-Bandit, tiens, avec tout le mal qu’il s’est donné se faire brûler la politesse par une espèce d’animateur de TF1 trop petit, en 68, pour balancer le cocktail-molotov dans les gueules des CRS-SS!

Non, en vérité je vous le dis, le Cabinet-Barbapoux c’est du nanan! Parité parfaite, dosage idéal, rien à dire, du travail d’orfèvre, vraiment! Reste plus qu’à lui élire une bonne petite majorité de République En Marche et allons-y pour nos deux points de CSG! Sans parler de la suite mais ne brûlons pas les étapes….

Bonne semaine et amitiés.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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