17 mars 2017

Les origines d’Alice au pays des merveilles


Il y a 150 ans sortait Alice au pays des merveilles, qui est aisément un des livres les plus connus au monde. Mais si son histoire est connue, elle est aussi incomplète. Avant qu’Alice n’arrive au pays des merveilles, elle avait déjà vécu une autre aventure, sous terre. C’est ce que racontent Les aventures souterraines d’Alice (Alice’s Adventures Under Ground), une « préquel » ou plutôt, la version originelle du célèbre roman.

C’est chez les Éditions des Saints-Pères que le manuscrit est, pour la première fois avec les images d’origine de l’auteur, disponible à la vente en France. Il est vendu dans un coffret de luxe, en version originale et traduite. La préface est signée Amélie Nothomb, et le tout accompagné des dessins originaux de l’auteur Lewis Caroll, à la demande même de la vraie Alice.

Quand une histoire en cache une autre

Car oui, la petite Alice n’est pas qu’un personnage de fiction. Il s’agit d’Alice Lidell, la fille d’un couple d’amis de Lewis Caroll (de son vrai nom Charles Dogson).


Alice Lidell ici déguisée en mendiante et âgée de 10 ans, prise en photo par Charles Dodgson

L’histoire des aventures souterraines d’Alice est inventée en 1862, et c’est Charles Dogson qui la raconte aux trois fillettes de la famille Lindell. Le scénario raconte les aventures d’Alice, qui poursuit un lapin blanc et se retrouve ainsi au centre de la Terre. L’histoire plaît énormément à la vraie Alice.

Or, l’homme, mathématicien, pionnier de la photographie et futur romancier célèbre, serait tombé amoureux d’Alice Lidell. Petit problème : il a 30 ans, et la fille n’est âgée que de 10 ans. Dans sa préface, Amélie Nothomb raconte que c’est pour pallier à sa frustration qu’il accepte d’écrire « officiellement » ce conte.

Un des dessins originaux d’Alice au pays des merveilles. Lewis Caroll était manifestement moins doué pour le dessin que John Tenniel, qui est le principal illustrateur de l’œuvre.

C’est deux ans plus tard qu’il offre le livre à Alice Lidell, qui fait 90 pages et est accompagné d’une quarantaine de dessins. Et c’est ce livre qui est présent exceptionnellement en France. En 1865, Charles Dogson publiera Alice au Pays des Merveilles sous son pseudonyme Lewis Caroll.

Une sexualité qui fait débat

Dans sa préface, Amélie Nothomb raconte qu’en 1868, Charles Dogson demandera Alice Lidell en mariage, alors âgée de 16 ans. Les parents de la jeune fille refuseront la demande, et couperont contact avec le romancier. Un refus qui le marquera à jamais. Il écrira une suite, en 1871 « De l’autre côté du miroir ».

Cette théorie de la demande en mariage, auparavant tenue pour acquise, est aujourd’hui remise en question. La sexualité de Charles Dogson, souvent accusé de pédophilie, est encore très floue, et toujours sujette à des débats acharnés.


La présence de photographies de ce genre n’a pas aidé la réputation de Lewis Caroll

Pour la petite histoire, Alice Lidell revendra cette édition quelques années après l’avoir reçue. Elle ne reverra Charles Dogson qu’une seule fois, et n’assistera pas à son enterrement.

Alice au Pays des Merveilles a été adaptée un nombre incalculable de fois, par Disney et ici par Tim Burton (Alice in Wonderlands, 2010)

Ce n’est que grâce à un collectionneur américain, qui a acheté l’édition vendue par Alice Lidell, que Les aventures souterraines d’Alice ont pu revenir en Angleterre en 1948, puis plus tard en France.

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