16 mars 2017

Le mythe de la confiscation d’or

Beaucoup s’imaginent que, si nous en venions à traverser une nouvelle crise de la dette, comme le pensent de nombreux économistes, leurs réserves d’or et d’argent leur seraient confisquées, comme en 1933. Cet article se penchera sur la possibilité d’une confiscation, ainsi que sur d’autres mesures plus susceptibles d’être utilisées pour assurer la solvabilité du gouvernement.

Avant de parler de la confiscation de l’or, il est approprié de définir le terme « confiscation ». Selon Merriam Webster, « confisquer, c’est saisir ou acheter comme par autorité » et « saisir sans compensation comme au travers d’une levée par le trésor public ». C’est généralement l’expropriation qui présente un risque, plus que la confiscation. La confiscation, ou la saisie, est généralement la conséquence d’un vol, d’une trahison, d’une insurrection, d’une guerre ou d’un génocide. L’expropriation se définit ainsi : « prendre la propriété d’un individu dans le cadre de l’exercice de la souveraineté nationale » (Merriam Webster). La différence clé entre la confiscation et l’expropriation est l’offre d’une compensation appropriée à l’individu pour le transfert de sa propriété.

Pour ceux qui se diraient « Je suis certain qu’une confiscation puisse avoir lieu, j’ai entendu dire que les Etats-Unis ont confisqué l’or de leurs citoyens en 1933, » ce ne sont là que des rumeurs, et non la vérité. Pour remettre les évènements de 1933 dans leur contexte, sachez que de 1900 à 1933, le dollar américain était convertible en or à hauteur de 20,67 dollars par once, même au plus profond de la Grande dépression. En raison des souffrances apportées par la dépression, des paniques bancaires ont eu lieu ainsi que des faillites et, à mesure que les individus ont perdu confiance en le dollar, l’or est devenu indisponible au prix de 20,67 dollars par once. La reconnaissance de ce déclin de la confiance en le dollar a été un gros problème, et parce que les mains du gouvernement étaient liées en termes de création d’unités de devise additionnelles pour atténuer le manque de dollars en circulation, le président Franklin D. Roosevelt a pris une décision drastique, qui a pris trois formes. Il a éliminé la convertibilité du dollar en or, rendue illégale la propriété de pièces et de barres d’or pour les citoyens américains où qu’ils se trouvent dans le monde et, après avoir obtenu tout l’or sur lequel il espérait mettre la main, il a fait passer le prix fixe de l’or à 32,32 dollars, puis à 35 dollars l’once, pour ainsi dévaluer le dollar de près de 70%.

Une fois la propriété de barres et de pièces d’or devenue illégale, des dollars ont été distribués aux banques membres de la Réserve fédérale afin d’être versés aux citoyens en échange de leur métal, une rédemption qui a permis une hausse marginale des réserves d’or des Etats-Unis – qui a son tour a permis la frappe de davantage de dollars. Nous avons assisté à une expropriation forcée. La valeur en dollars versée aux citoyens pour leur or a été de 20,67 dollars par once – le taux de change officiel. Une situation certes peu plaisante, notamment au vu des menaces de lourdes amendes et de dix années d’emprisonnement pour non-respect des lois - et de la dévaluation du dollar jusqu’à 35 dollars par once d’or qui leur a fait suite -, mais il n’en est pas moins que nous ayons été loin d’une confiscation sans compensation.

Au Canada et dans d’autres nations occidentales, aucune confiscation ou expropriation n’a jamais eu lieu, et l’expropriation américaine n’a concerné ni l’argent ni le platine.

En pratique, cela a eu une conséquence « désirable » du point de vue de l’administration : avec la dévaluation du dollar contre l’or, plus de dollars ont pu être imprimés légalement, dans le respect de l’étalon or. Cette création monétaire additionnelle a allégé la pénurie désespérée de devises au moment où le pays en avait le plus besoin.

« Friedman et Schwartz nous ont dit que le ‘taux de croissance rapide de la masse monétaire au cours des trois années consécutives, de juin 1933 à juin 1936, a été la conséquence des flux entrants d’or générés par la réévaluation du prix du métal et la fuite de capital vers les Etats-Unis’. » Les réserves d’or des Etats-Unis ont triplé pour passer de 6.358 tonnes en 1930 à 8.998 tonnes en 1935, puis à 19.543 tonnes en 1040.

Les réserves du gouvernement américain, qui représentent aujourd’hui 8.133,46 tonnes d’or, auraient une valeur d’environ 326,9 milliards de dollars si elles étaient évaluées au prix actuel de 1.250 dollars par once. Mais dans les bilans, elles restent évaluées à 42,22 cents par once, la même valeur qu’à l’époque du président Nixon, soit un total d’un peu plus de 11 milliards de dollars. Les réserves privées, estimées à 47 millions d’onces, ne représentent que 58,5 milliards de dollars. Comparez cela aux dépenses déficitaires du gouvernement américain, qui sur le seul mois d’août 2016 ont atteint 107 milliards de dollars, et la futilité d’une expropriation de l’or devient évidente.

Ceci étant dit, une expropriation d’or serait-elle possible aujourd’hui, et si ce n’était pas le cas, à quoi d’autre pourrions-nous nous attendre ?

Comme nous l’avons déjà vu, une hausse des taxes est toujours la méthode préférée des gouvernements qui cherchent à accroître leurs revenus et à réduire leur déficit. Des promesses telles qu’une « hausse des impôts des riches », une « fermeture des échappatoires fiscales » et un « rapatriement des bénéfices des entreprises à l’étranger » n’ont cessé d’être ressassées tout au long de la campagne présidentielle de 2016, l’un des deux camps ayant même promis d’ « éliminer le gaspillage du gouvernement » et de « réduire les prestations sociales ». Dans ce cadre, des ajustements auraient pu être apportés au régime fiscal en vigueur. Par exemple, une hausse des impôts sur les « intérêts passifs » auxquels ont bien souvent recours les gestionnaires de fonds monétaires aurait pu rapporter 18 milliards en dix ans dans le cadre de la proposition fiscale d’Obama ; et un ajustement ou une élimination de la déductibilité de l’intérêt sur les prêts hypothécaires aurait pu rapporter 70 milliards de dollars annuellement. Il aurait aussi pu être question de limiter ou de mettre fin à la croissance incessante des plans d’épargne assortis d’avantages fiscaux, comme les 401k, pour générer davantage de revenus.

Une autre option pourrait être une obligation pour les plans de retraite assortis d’avantages fiscaux d’inclure une allocation aux obligations gouvernementales. Avec un total de 24,9 trillions de dollars, une redirection de 10% de ces fonds vers le Trésor ajouterait près de 2,49 trillions de dollars dans les coffres fédéraux. Toutes ces décisions rapporteraient bien plus qu’une expropriation de l’or des citoyens américains.

Pour finir, ce qui est le plus nécessaire est également le moins réalisable : une réduction des prestations sociales. Le nouveau président travaillerait aujourd’hui à l’établissement d’un plan budgétaire pour le Comité républicain chargé des dépenses, en vue de retirer 8,6 trillions de dollars au programme sous dix ans.

A l’heure d’aujourd’hui, la situation n’est pas similaire aux années qui ont précédé 1933, dans le sens où plus aucune limite n’est imposée aux sommes de monnaie que peut imprimer la Fed. La Fed n’est plus limitée par ses réserves d’or.

La prochaine étape n’aura que très peu de chances d’être une confiscation de l’or. Le volume d’or privé sur le sol américain, estimé à 47 millions d’onces, est très limité, et représente environ 19 jours de dépenses déficitaires. Notez que le gouvernement devrait verser la valeur totale de l’or exproprié à ses citoyens avant de pouvoir le vendre pour en tirer des revenus. Une fois pris en compte les coûts administratifs et les conséquences politiques d’une telle décision, une expropriation reviendrait certainement, aux valeurs actuelles, à une activité à rendement négatif.

Bien des étapes et des options devront être explorées avant que puisse avoir lieu une confiscation, qui est illégale et représente un vol. C’est ce que spécifient la Constitution des Etats-Unis (annotation 15 du cinquième amendement) et la Déclaration des droits du Canada. Dans le pire des cas, le gouvernement tentera de confisquer l’or de ses citoyens, et ces derniers seront compensés, comme dans tout autre cas d’expropriation de propriété. Les autres actifs financiers qui n’existent que digitalement ou sur papier auront bien avant cela perdu l’intégralité de leur valeur en raison du retournement du marché. Continuez d’accumuler du métal aujourd’hui, et ce aussi fréquemment que possible. Le pire des scénarios relatif à l’or et à l’argent est préférable au meilleur des scénarios qui attend les autres classes d’actifs financiers et stratégies fiscales.

Dans le cadre de tous les scénarios possibles liés à la dette et au déficit, le gouvernement fédéral devra lever des revenus additionnels pour satisfaire son désir croissant de taxer et de dépenser le capital de ses citoyens. L’or est une méthode intemporelle de protection de votre famille et de vos actifs face aux crises financières et politiques, à la dévaluation, à la déflation et à l’inflation, ou pire encore. Le fait est qu’il n’existe pas suffisamment de métal précieux pour que tout le monde puisse échapper à la trappe de la dette fiduciaire et au défaut qui nous attend inévitablement. Si le capital de votre famille s’intègre dans le système fiduciaire, n’attendez pas que leur prix grimpe pour acheter des métaux précieux. Il est préférable d’agir le plus tôt possible pour vous protéger contre les pertes les plus terribles.

Les raisons pour lesquelles accumuler de l’or ont déjà été établies, et ne pas en posséder présente un risque évident. Les investisseurs devraient également considérer l’argent et le platine, qui ont des applications autres que monétaires, et qui pour cette raison ont moins de chances que l’or d’être un jour confisqués. Dépendamment du capital dont vous disposez, vous pouvez également diversifier vos métaux précieux géographiquement. BMG offre des solutions de stockage dans des coffres non-bancaires membres du LBMA, localisés au Canada, à Hong Kong, à Singapour, à Dubaï, à Zurich et dans le Panama. BMG pourra vous assister dans votre mission de préservation de capital : liquidité, aucun risque de contrepartie, et indépendance. Prenez la plus importante des décisions, et lancez-vous dans la propriété d’or dès aujourd’hui.

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