21 février 2017

Quand le « Pénélope gate » permet de découvrir de petits arrangements entre sénateurs UDI et PS.


Les révélations du Canard enchaîné au sujet des emplois de l’épouse de François Fillon ont incité la presse nantaise à interroger les parlementaires de Loire Atlantique au sujet de leurs assistants. Une seule a embauché un membre de sa famille, la députée PS Marie-Françoise Clergeau qui emploie sa fille.

Mais François de Rugy, qui a quitté EELV pour conserver son siège, a déjà embauché sa compagne dans le passé. La sénatrice PS Michelle Meunier emploie quant à elle sa belle sœur. Aucun élu de l’opposition LR-UDI déclare n’employer de membre de sa famille.

C’est le cas du discret sénateur –maire de Saint-Sébastien Joël Guerriau qui n’emploie que deux personnes à temps partiel pour un total brut, déclare-t-il ,de 4400 € par mois alors que chaque sénateur dispose d’un crédit global de 7600 €.

Voilà un élu qui fait faire des économies au sénat et aux contribuables !

Parmi ses deux assistants on remarque la très active et très ambitieuse Yasmine Ghenaï, ancienne responsable nantaise des jeunes radicaux et jeunes UDI, conseillère municipale UDI de Nantes depuis 2014 et qui affiche des options très progressistes en matière sociétale et de diversité.

Mais le sénateur de Loire Atlantique avait omis de déclarer qu’il avait déjà embauché son épouse Christine Guerriau comme collaboratrice le 21 janvier 2014, celle-ci étant par ailleurs conseiller régional depuis 2004 où elle se déclare comme « chargée de communication ». La loi n’interdit pas ce cumul, mais la question se pose : vrai travail ou travail fictif ?

Le 18 juin 2015 Joël Guerriau faisait à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique une « déclaration de modification substantielle des intérêts et activités » au titre de son mandat, il embauchait Mr Tamadouni Moussa comme attaché parlementaire et signalait conjointement la démission de Christine Gestin (son épouse sous son nom de jeune fille) pour « formation diplomate dans la gestions des fonds européens ».

Il faut noter que Mr Tamadouni avait été déclaré comme collaborateur par Mr Than iMohamed Soilihi sénateur PS de Mayotte le 30 janvier 2014.

Parallèlement l’épouse du sénateur Guerriau était embauchée sous son nom de jeune fille durant l’été 2015 par le sénateur socialiste de Mayotte, elle figurait encore le 15 août 2016 dans la liste des collaborateurs établie par le Sénat, mais sa mission se serait arrêtée au mois de novembre.

En février 2017, Mme Gestin-Guerriau et Mr Tamadouni n’y figurent plus.

Ce curieux échange et le fait qu’une élue LR puisse travailler durant son mandat pour un sénateur socialiste ont été rendus publics par Media-web. Mais cette révélation n’a provoqué aucune réaction dans la presse et dans la classe politique. Au contraire on a vu un quotidien régional voler au secours des deux sénateurs.

Christine Guerriau « très affectée, sortait de ses gonds et éclatait en sanglots » durant son interview où elle déclarait : « non, mon emploi n’était pas fictif ! C’est de la désinformation. Je suis diplômée (…) pourquoi n’aurais-je pas le droit d’être compétente ? Je me sens humiliée ». Sur la question d’avoir travaillé pour un élu socialiste alors qu’elle est élue LR, elle déclare : « qu’il soit de droite ou de gauche je m’en fiche. En dehors d’un élu Front national, je peux travailler avec n’importe qui. »

Ce qui n’a pas manqué de susciter cette réplique ironique de la part des frontistes : « Le groupe régional FN-RBM prend acte de la tendance échangiste des élus de l’UMPS, qui se passent et repassent des assistants comme s’ils s’échangeaient des billes. Ces petits arrangements entre élus démontrent une fois de plus l’absence totale de conviction de ces professionnels de la politique, qui s’imaginent indéfiniment pouvoir berner le peuple en prétendant tantôt être à droite, tantôt être à gauche, alors qu’ils ne sont en réalité que du système ».

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