01 février 2017

L'imposture des élections dites démocratiques en France


Tabou énorme en France, la réalité des élections « démocratiques » n'est pas évoquée dans les médias français pour des raisons politiques évidentes qui mettraient en danger la légitimité du type de gouvernement que nous avons en France et de grands pans de la propagande d'état.

Malgré les renforts de campagnes « publicitaires » pour valoriser l'acte du vote et les élections en France, l'état réel de notre système fait peine à voir et explique bien les raisons d'une abstention galopante, faisant des abstentionnistes, le premier et le plus puissant parti de France.

Cette désaffection s'explique en partie par une grande lassitude mais aussi par la connaissance d'une part de nos compatriotes de ce que sont nos élections dans notre pays. Retour sur l'imposture électorale française.

Un pays, deux partis.

Pour des raisons de contrôle et de main mise sur le pouvoir, c'est sous le Président Mitterrand que la proportionnelle fut écartée en France (1988), ouvrant une longue période de domination politique des assemblées, pouvoir jalousement partagée jusqu'à présent par les deux partis que sont le Parti Socialiste et celui des Républicains.

Pesant avec parfois moins de 40 % de l'électorat, un poids supérieur à 80 %, à l'Assemblée et au Sénat, les élections législatives sont donc constamment biaisées et le système permet aussi de maintenir sous l'eau la plupart des formes d'opposition, malgré l'apparition d'une troisième force, en la personne du FN.

Cette proportionnelle a fait l'objet de nombreux commentaires notamment en arguant du fait dans les médias qu'elle serait favorable justement au Front National, en oubliant évidemment de parler de la censure factuelle finalement de tous les autres partis politiques (sous représentés ou même éliminés de la vie politique pour environ 40 % d'entre eux).

Ceux qui ne peuvent atteindre une force suffisante sont dès lors contraints à des alliances douteuses, ou des rassemblements éphémères et compliqués, comme ce fut souvent le cas à gauche avec les partis écologistes ou encore la naissance bancale d'un Front de Gauche, pot-pourri de la véritable gauche désormais contenue et réduite à la marginalité.

Par ce seul fait, notamment par la présence d'un second tour, les alliances de circonstances des deux partis dominants permettent également d'éliminer tous les candidats indésirables dans les assemblées, et bien sûr à la présidence (permettant également népotisme et favoritisme).

Cet état de fait, depuis le choc 2002 de la présence de Jean-Marie Le Pen, finalement bon allié du système, a permis de forcer la main à nombre d'électeurs en glissant le concept de « vote utile ». En Union européenne, « le paradis de la démocratie », seuls huit pays pratiquent la proportionnelle sur 28 membres… (Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège, Italie et Pologne, Belgique et Luxembourg)

L'élection spectacle… de foire.

Le pouvoir ainsi dévolu à deux partis dont les idées et la politique sont à peu de choses près, la même, défend donc ardemment son monopole, notamment en ayant inventé l'élection spectacle, sorte de rite républicain désormais fixé par un rendez-vous majeur tous les cinq ans.

Depuis quelques tours d'élections, nous observons une montée en puissance du concept américain de l'élection, un spectacle rythmé par des standards faisant croire à la richesse d'une vie politique, qui de fait n'existe pas. Le gouvernement socialiste s'est attaqué lui-même à la réduction de cette vie, en réduisant le temps obligatoire de parité dans les médias publics, pour atténuer encore la visibilité des « petits candidats ».

Cette loi scandaleuse n'a pas fait couler beaucoup d'encre, en particulier celle comptée des journalistes. L'apparition des primaires, toujours à l'initiative des Socialistes, aux élections de 2012, reprises par les Républicains pour 2017, montre bien la dégradation et le glissement de la tradition électorale française vers un modèle américain. Dès lors, les partis en question contrôlent les débats, refusent souvent de participer à des passes d'armes avec « les petits candidats », réduits aux miettes du système.

Ce spectacle de cirque n'est pas gratuit, les primaires permettent d'une manière finalement illégale, un financement massif pour un unique parti de l'opposition, financement faisant appel à la bourse de quantités de citoyens pour verser une obole dans la caisse d'un seul parti, lui-même richement doté par les aides d'Etat.

Pourtant cette évolution est saluée partout comme « un progrès », qui n'amène en fait que des électeurs « moutons », à verser eux-mêmes de l'argent pour être au final tondus plus sûrement par ceux qu'ils auront ainsi généreusement aidés. Si la loi interdit le financement privé de partis à concurrence de 7 500 euros par personne, elle n'avait pas prévu ce drôle de contournement, permettant de faire un racolage à l'échelle nationale, pour des sommes atteignant quelques millions.

L'argent, nerf de la guerre… et du pouvoir

Pour contrôler mieux encore et condamner l'accès à la pluralité démocratique, la fin de la proportionnelle a permis aussi la main mise sur l'essentiel des aides de l’état prévues pour le financement des partis politiques. Le système est d'ailleurs quasi inconnu des Français, il fonctionne ainsi : deux fractions de financement à l'année, qui sont calculées pour la première sur les résultats aux élections législatives, la seconde sur la représentation des partis et groupes au Parlement français.

En 2015 (et chaque année depuis 2012), avec environ 15 millions d'électeurs (sur 43), Parti Socialiste et Républicains touchaient 16 millions d'euros par an, contre 11 millions distribués à six partis (FN, EELV, PC, Union des radicaux, Parti radical de gauche, Nouveau Centre), comptabilisant 7,8 millions d'électeurs, au titre de la première fraction d'aides.

Toujours en 2015, par le subterfuge de la proportionnelle, Parti Socialiste et Républicains touchaient 27 millions d'euros (pour 286 et 195 députés), contre 5,5 millions d'euros pour toutes les autres formations politiques présentes à l'Assemblée, pour un nombre ridicule de 70 députés pour six formations politiques (Union des radicaux, EELV, Parti radical de gauche, PC, Nouveau Centre, Debout la France).

Pour un total de 43 millions d'euros, via la galipette de la proportionnelle, les deux partis dominants avec des résultats électoraux réels ne dépassant pas les 34 % des électeurs, remportent 87 % des sièges de l'Assemblée nationale, et 72 % des aides financières de l'Etat pour remplir leur caisse.

Ce simple constant rend tout à fait ridicule le fait de dire que la France est un régime démocratique. Liberté Égalité Fraternité, cette devise de la République est ici foulée aux pieds à l'envie.

Si vous n'êtes pas d'accord… votez blanc !

C'est ici l'argument massue et totalitaire qui vous sera répondu en cas de « déviance politique », en oubliant de vous dire que la France ne comptabilise pas les votes blancs dans les résultats. Voter blanc revient donc selon l'expression populaire à « pisser dans un violon ».

La comptabilisation des votes blancs serait en effet une vraie révolution, permettant d'ajouter au système électoral français, enfin un peu de liberté. Elle permettrait en effet aux Français d'exprimer réellement leur désaccord et de poser les bases d'une invalidation d'élections qui conduirait immanquablement à la rédaction d'une nouvelle constitution pour la France.

À noter que seuls deux pays dans la terre de liberté de l'Union européenne comptabilisent les votes blancs, l'Espagne et les Pays-Bas. Ce dernier pays, présent dans la liste de ceux pratiquant la proportionnelle, serait donc le seul vrai pays démocrate européen, selon les systèmes politiques que nous avons inventés jusqu'à présent dans l'histoire de l'Humanité (à noter que selon le classement de la liberté de la Presse dans le Monde, en 2016, les Pays-Bas sont 2e derrière la Finlande).

Un pays, 28 membres, et la France continue de donner des leçons internationales à chaque occasion. Vous vous trouvez Mesdames et Messieurs face à la dure et triste réalité des élections en France, le grand théâtre de Guignol.

Edouard D. pour l'agence DONi Press

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