23 février 2017

Les «bourgeois pénitents», complaisants face à la radicalité des quartiers


L'attitude de la gauche libertaire envers les tweets scandaleux de Mehdi Meklat et ses excuses hypocrites est révélatrice de son antiracisme à deux vitesses, estime Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale du MRC.

Fatiha Boudjahlat est secrétaire nationale du Mouvement républicain et citoyen (MRC) en charge de l'Education et cofondatrice avec Céline Pina de Viv(r)e la République.

Cependant, plusieurs personnalités ont pris sa défense. Pourquoi lui pardonne-t-on des tweets homophobes, racistes et antisémites, alors qu’on ne l’aurait pas forcément eu une telle attitude à l'égard de quelqu’un issu, par exemple, de l'extrême droite ?

Fatiha Boudjahlat (F. B.) : C’est la vraie question. On a déjà parlé plusieurs fois du racisme des antiracistes. Il y a une vraie complaisance des gauchistes et des libertaires envers l’antisémitisme et l’homophobie des jeunes de quartiers. С'est comme s'ils avaient une vision condescendante de ces «pauvres jeunes des quartiers», parce que se sont «des arabo-musulmans forcément un peu antisémites et homophobes», parce que «ça fait parti de leur culture». Il y a convergence entre la condescendance colonialiste des gauchistes et l’idéologie des quartiers, l'idéologie de gens qui sont du côté des islamistes et des indigénistes, qui sont authentiquement antisémites, homophobes, racistes contre les blancs et hostiles à la France et à la République.

Soit on condamne le racisme lui-même – et c’est ce qu’on devrait faire. Soit, comme ces chers libertaires et gauchistes comme les Claude Askolovitch, Pascale Clark et Edwy Plenel, on se borne à condamner le racisme des blancs. Par contre, bien sûr, si ce racisme vise les blancs, c’est tout à fait acceptable parce que «cela fait partie de la lutte des classes».

Edwy Plenel défend avec toute son énergie des islamistes et des indigénistes 80% de son temps. C'est de l’idéologie, ça n'est pas du travail de grands médias

RT France : Pourquoi Mehdi Meklat est-il défendu par les médias ?

F. B. : J'y réfléchis de plus en plus, et c’est... juste fou. Il s'agit de bourgeois blancs, qui sont victimes d'une culpabilité d’avoir de l’argent, des privilèges, et qui s'encanaillent, qui frétillent à l'idée de s'approcher de la radicalité des quartiers.

Ainsi, vous voyez Laurence De Cock, Clémentine Autain, Edwy Plenel – toute cette gauche libertaire victime de cette culpabilité que j'appelle les «bourgeois pénitents» – qui, au lieu d’avoir les mêmes exigences envers les gens des quartiers en termes de respect des valeurs, vont tout passer à ces derniers. Parce ça va leur donner le beau rôle. Ils vont se dire qu’ils sont généreux. Leur attitude par rapport à Mehdi Meklat est insupportable, parce qu’il n’auraient pas accepté le tiers du quart de ce que ce type a fait s’il s’était appelé Marcel.

C’était à la gauche d’en parler en premier, c’était à la gauche de dire que ce genre de comportement est insupportable

RT France : Les médias dénoncent aussi l’instrumentalisation de cette affaire par l’extrême droite. Etes-vous d’accord avec cette idée selon laquelle l’extrême droite profiterait du scandale ?

F. B. : Ce ne sont pas des gens d’extrême droite qui ont été les premiers à le signaler, c’est une féministe de gauche. Il faut arrêter cette espèce de chantage ridicule, cette accusation permanente de la part de ces médias qui pensent être le bien, et qui clame que «tous ceux qui ont réagi appartiennent à la fachosphère». Moi, je suis de gauche, je suis républicaine, je suis d’un milieu populaire, j’ai sept frères. Nous avons été élevés par ma mère qui était femme de ménage. Je crois que je sais un peu plus ce que c’est qu'être de gauche qu’Edwy Plenel, fils de recteur. Mais non, pour disqualifier tous leurs opposants, ils essaient de tous les mettre dans le sac de la fachosphère. L’extrême droite en parle ? Mais c’était à la gauche d’en parler en premier ! C’était à la gauche de dire que ce genre de comportement est insupportable.

Je voudrais demander à Mehdi Meklat, pourquoi sa provocation a-t-elle soigneusement évité les Arabes, les noirs, l’islam et l’islamisme ?

Et qu’ils aillent poser la question directement au Bondy Blog : «Est-ce que, oui ou non, vous condamner l’antisémitisme, l’homophobie, la misogynie ? Reconnaissez-vous l’égalité en droits et la dignité des femmes ?» Mais qu'ils leur posent ces questions ! Ils ne le font pas. Pourquoi ? Parce que ce sont des gens des quartiers, ils auraient le droit de se montrer racistes, parce que la mode, de toute façon, est de s’en prendre aux blancs ? Je lisais un texte de Pascale Clark qui disait elle-même son «dégout de la France».

RT France : Mehdi Meklat s’est excusé de ses tweets en disant qu’ils étaient «obsolètes» et n'étaient pas représentatifs de sa position, ajoutant que c’était une provocation pour tester les frontières de ce qui était permis…

F. B. : Alors, je voudrais lui demander, pourquoi sa provocation a-t-elle soigneusement évité les Arabes, les noirs, l’islam et l’islamisme ? Pourquoi a-t-il apporté son soutien au camp d’été décolonial et pourquoi soutient-il le CCIF [Collectif contre l’islamophobie en France] ? Tout cela montre, en fait, que ce personnage était exactement ce qu’il voulait transmettre comme idée aux gens des quartiers.

Ce ne sont pas des excuses, j’appelle ça une posture

Pourquoi ce personnage, au prénom gaulois, n’était-il pas raciste envers tout le monde, pourquoi seulement envers les juifs ? Pourquoi était-il homophobe ? Parce que c’est comme ça qu’il pensait donner des gages de fidélité et de loyauté aux gens des quartiers. Et on a pu voir Pascale Clark, petite bourgeoise toute excitée par ces insultes – à l’époque même où il faisait ces tweets insupportables – tweeter pour dire qu’il fallait absolument le suivre. Ça c’est insupportable. C’est un manque de respect pour les gens des quartiers dont je fais partie. Quant à ses excuses – il ne s’est pas excusé. Il a dit que ces tweets étaient «obsolètes». Cela veut-il dire qu’ils étaient, en fait, valables à une époque mais qu’ils ne le sont plus ! Après tout, c'est vrai, maintenant il doit bien vendre son bouquin publié par le Seuil. Je n’appelle pas ça des excuses, j’appelle ça une posture. Et voir qu’on lui donne quitus pour ces excuses, c’est simplement la preuve de l'insupportable l’hypocrisie des médias de gauche.

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