10 février 2017

L’autre est Hamon


Et si l’autre est Hamon, l’un, vous l’aurez deviné, c’est Macron, et non pas Lautréamont. [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15]. N’allons pas confondre le baron Rothschild avec le comte de Lautréamont. La poésie avec la Pompe à Phynance ! La Machine à décerveller avec l’Abbaye des Conards [16] [17] [18] [19] [20] [21] [22]

Allons, cessons les facéties, et redevenons sérieux !

On va encore dire, on va écrire dans les commentaires, que je ne sais faire que des jeux de mots stériles, et qui n’apportent rien, et qui ne font pas avancer les choses intellectuelles. Et les modérateurs me prennent en grippe : « Encore un artik de Niesche, les gars, du boulot en perspective, va falloir modérer dur ! »
Et c’est dur de se modérer par les temps qui rampent.
Alors du sérieux, d’autant que l’heure est grave !

Car voyez vous, mes enfants, avec tout ça, nous allons avoir le Hamon, ou l’Hamon, selon qu’on y aspire.

Pendant que l’on focalise avec des trémolos sur ce Macron, candidat du Microcosme, de la Caste, on oublie Hamon ! Preuve : on a pas même le libellé « Hamon » dans nos mots-clés !

Nous sommes bien d’accord, Macron est un Valls Street tout aussi lié que l’autre, et il paraît bien le pire de ces quatre ON, ces quatre qu’on nous propose : MON FION RON CHON.
Mais Macron n’a aucune chance !

Certes, en dézinguant odieusement M. Fillon, la Caste réussira à faire veauter une partie de l’électorat bourgeois pour Macron. C’est le plan.
Mais Macron ne tiendra pas l’investissement et finira comme une bulle spéculative.
Pour se faire élire, l’aval de Merdia ne suffit plus, il faut en amont constituer une base sociale. Et aujourd’hui Gros Merdia n’arrivera pas à mettre sur pied un électorat suffisant pour ce micron de Macron. Malgré tout le battage il risque de faire le même chiffre que l’Ibère à Sion, à quelques LGBT près.

Voici pourquoi

A priori, en dehors du Microcosme, de la Pourriture dorée, Macron était le candidat rêvé de toute la bobocratie des centre-villes. C’est LE candidat de Libé.

« Il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France, et elle est diverse ! » tonnait-il lors de son grand meeting à Lyon.
Aussitôt les bobos présents se roulèrent par terre, les féministes ne se tenaient plus de joie et lui jetaient leurs strings à la figure, les LGBT hébétés de béatitude agitaient leurs chiffons bariolés en lui criant « À quand ton coming out ma loute ? »

Sauf que Hamon est en train de lui siphonner cet électorat là.
Son programme à lui, Hamon, est également fait sur mesure pour séduire la boboïtude, les Nuits debouts, et autres chiens couchants.
LGBT, Réchauffement, Migrants, Cannabis, bref un bis pour toute la fange hollandaise.
Et par dessus tout, pour couronner ce programme si conforme aux aspirations des petit-bourgeois il y a : Le revenu universel ! La clé de voûte, l’arc-boutant de son objectif post-moderne.

Le Revenu Universel, c’est à dire la fin à jamais du Travail comme base des rapports de production. Comme dans la Rome antique. On rétribuait, chichement, ceux qui n’étaient utiles à la république que par leur capacité à se reproduire. La métamorphose ultime du Prolétariat en prolifiques. [23]
Aller jusqu’au bout du grand remplacement, intrinsèquement, indépendamment des apports migratoires extérieurs.

Et ce n’est pas un hasard si lors du grand meeting de M. Hamon, toujours dans la belle ville de Lyon, dans le public VIP, en plus de madame Taubira, se prélassait Najat Belkacem.

La Ministre qui s’efforce par tous les moyens d’abolir la culture française, de stériliser les plus intelligents, pour faciliter la prolifération des moins doués. Le but : créer un ramas d’Untermensch, totalement abrutis, dont la seule aptitude sera la copulation, et la seule connaissance celle de tous les orifices. Bons pour l’aumône universelle !

Alors, pris de vertige, on se dit que le seul espoir d’éviter ça réside finalement dans la candidature du Sénateur ! ( Ou de l’Ex-sénateur si vous voulez, mais « sénateur un jour, sénateur toujours » disait Tite-Live [24].)

Seul espoir, car voyez vous, dans tout ça, il faut compter avec Marine Le Pen.
Qui, si elle pourrait l’emporter dans un duel avec Macron, face à Hamon, je n’ose même pas y penser : le 21 avril 2002 en pire !
Hamon plébiscité !
5 ans de hollandisme supplémentaire !
L’horreur absolue !

Alors on se dit Ouf, heureusement qu’il y a Mélenchon !

Le Sénateur Mélenchon

La base électorale de Mélenchon est formée par tous les cocus de Martinez.
( Ici, nous appelons un chat un chat. Nous savons que c’est Martinez qui a fait passer la Loi de Destruction du code du travail. Avec un peu Mailly et son écharpe rouge.)
À quatorze reprises des millions ont défilé dans les rues, lors des « journées d’action » à répétition, destinées à épuiser, à décourager. Mais, à quatorze reprises, les travailleurs unis sont sortis toujours aussi nombreux. Ou presque. Preuve que la combativité y était. Ne manquait que l’appel à la grève générale reconductible, par l’État-major. Mais, le refus intransigeant de Martinez d’appeler, a sauvé le gouvernement. Sinon, en dix jours il était à genoux !

Personne n’est dupe. (Enfin si, presque tout le monde, mais n’offensons pas les susceptibilités). Ce n’est pas Valls, avec le Medef et la CFDT (qui est la fraction salariée du Medef) qui ont vaincu. C’est Martinez, et dans une moindre mesure Mailly avec son écharpe rouge, qui a fait passer la loi. C’est ça le stalinisme, mes enfants.

« Mais, les conditions extrêmes dans lesquelles cette loi a été adoptée a créé des dégâts politiques et sociaux irréversibles
Ce fut comme l’a dit Éric Verhaeghe, spécialiste des questions sociales au MEDEF, « une immense défaite collective » .
Hamon a donc finalement été choisi pour passer la serpillière derrière toute cette boue.
À cette occasion, il lui faut faire oublier qu’il a voté tous les budgets antisociaux du quinquennat, qu’il a pactisé avec Valls pour éjecter Ayrault, qu’il a voté l’État d’urgence des deux mains. Il lui faut aussi faire croire qu’il a quitté le gouvernement Valls dont il a été expulsé comme un malpropre. (Tout comme Montebourg).
Qu’il ait fait tout cela avec des états d’âmes importe peu. À la fin des fins, ce sont les états de service qui l’emportent. Au reste, en se présentant concurremment, Montebourg et Hamon, en leur âme et conscience, laissaient une chance à Valls. Sans cette « concurrence », Valls serait déjà éliminé car le candidat des frondeurs sans fronde aurait dépassé les 50 %, faisant faire ainsi l’économie d’un second tour. » [25]

Et le Sénateur Mélenchon, le Sauveur Suprême, le César, le Tribun, tirait les marrons du brasier social mal éteint. Car il a l’intelligence de faire cette même analyse, et de proposer immédiatement, s’il était élu, le Retrait de la Loi El Kromhi.
Ce qui apparaît à des millions et millions comme la revanche pour cette « immense défaite collective », sa vengeance électorale.

Donc la gauche, que nous venons de déguster depuis 5 ans, était cassée en deux : Mélenchon et Hamon. Ouvriers et petit-bourgeois.
Mais un processus d’Union est en cours !

Une alliance Hamon-Mélenchon-Jadot

Hamon est décrit partout, à gauche, comme un espoir ! Il existe deux pétitions invitant Mélenchon et Jadot à s’entendre avec Hamon. « Ceux qui parrainent Macron seront exclus du PS », a déclaré Cambadélis, sur RMC/BFMTV
Un sondage annonce déjà qu’une alliance Hamon-Mélenchon-Jadot arriverait en tête du premier tour des présidentielles !
Et, que face à Marine, Hamon finirait à coup sûr président de la république !
C’est le plan B de l’Oligarchie.

Jadot, fort de ses 2,58 % a déjà dit OK ! Tu m’étonnes. Il sera ministre, alors que tout seul il irait dans les poubelles, certes avec tri sélectif des ordures, mais quand même !
Quant au Sénateur, il dit pas non. Il tergiverse. Dans Le Pharisien, à la question :
« Vous allez travailler avec Benoît Hamon ? », il a répondu :
« Pourquoi pas ? Mais il y a une condition : l’honnêteté. Négocier sur un coin de table un programme flou contre des postes aux législatives ? Pas question ! Pour faire une majorité crédible, Hamon ne doit pas investir les députés PS Touraine, El Khomri, Valls dont nous voulons abroger les lois ! Hamon doit finir de rompre avec l’ancien monde. C’est l’exigence de ceux qui ont « dégagé » Valls. Laissons-lui le temps de passer le coup de balai ».

Il est pas débile le Sénateur, ou l’Ex-Sénateur, ou l’ancien sénateur socialiste, il sait qu’il ne sera jamais élu Prézydent. Par contre, avec l’Hamon, en aval il pourrait obtenir un maroquin, et des plus régaliens, et des plus prestigieux ! Et pourquoi pas Matignon !

Si dans les jours à venir Hamon se prononce benoîtement pour l’abrogation de la loi El Komhri, il est plus que probable que Mélenchon va se rallier à lui !
Toute la gauche syndicale, l’extrême gauche, le PC, et les pseudos frondeurs du PS, l’y poussent.

Même le pseudo-intransigeant POI, version D, de Gluckstein ( ce qui implique une large partie de la bureaucratie syndicale de FO) pousse à la roue. Il écrit dans sa Tribune des Travailleurs :
« Les travailleurs qui assistent à ces développements, eux, sont fondés à dire : Si ces deux candidats ont vraiment pour objectif d’abroger la loi El Khomri en soulevant le carcan de l’Union européenne, pourquoi ne se rencontrent-ils pas (et avec eux, les dirigeants des partis – PS, PCF, PG – qui les soutiennent) ? Pourquoi ne se mettent-ils pas d’accord sur un candidat unique qui ferait campagne sur cet axe ? »

Quant à nous, nous sommes fondés à nous dire : Quelle duplicité ce POI-D ! User d’arguments « ouvriers », « unitaires », pour au bout du compte faire élire un personnage qui a déjà été ministre, et qui ne tiendra aucune de ses promesses électorales, c’est couru !
Qui, immanquablement, leur refera le coup de Syriza.
Mais le POI n’a t-il pas largement soutenu, et semé des illusions sur Syriza ?

Voilà où nous en sommes

D’un côté la candidature Fillon est très compromise, de l’autre se profile la candidature unique de gauche ! Avec les durs de dur, les casseurs d’assiettes, ceux qui disaient après la Loi Kroumhi : « Plus jamais je ne voterai pour le PS » et qui s’apprêtent déjà à urner comme des veaux pour Hamon.
La tâche urgente de l’heure est donc de dévoiler aux travailleurs, la vraie nature politique, les vrais réseaux de Benoît Hamon ! 

Haro sur le Hamon !

Sur le plan international, c’est un Fabius au carré !
« En décembre 2016, Benoît Hamon voulait voler au secours des populations d’Alep bombardées par le méchant Poutine. Il a même déclaré que s’il était président de la République, il y serait allé, comme Mitterrand à Sarajevo ! » [26]

Sur le plan intérieur, c’est un pur rocardien, l’extrême droite « socialiste » du capital, comme Valls !

Donc au second tour, mieux vaudra Macron que Hamon avec Mélenchon.
Parce que, veuillez m’excuser de me répéter, mais Marine Le Pen PEUT battre Macron, cependant qu’elle sera, inexorablement, battue par Hamon. (À tel point que j’en arrive à souhaiter, mais ne le répétez à personne, face à un Hamon triomphant, un monsieur Fillon plutôt qu’une Marine. Voyez-vous.) 

Félix Niesche, Paris, 7 février 2017

Notes

[1] De son vrai nom Isidore Ducasse.
[2] Isidore Ducasse. Né à Montevideo le 4 avril 1846, et mort à Paris le 24 novembre 1870.
[3] Auteur des Chants de Maldoror.
[4] Mort à 24 ans, quasiment inconnu, en 1870, pendant le siège de Paris.
[5] Mais A-t-on lu Lautréamont ? demandera Le Professeur.
[6] Robert Faurisson. Editions Gallimard
[7] Qui demandera aussi si on a lu Rimbaud.
[8] A-t-on lu Rimbaud ? Robert Faurisson. La Vieille Taupe
[9] En vente sur KontreKulture
[10] Thèse du Professeur jugée "assez éblouissante" par André Pieyre de Mandiargues.
[11] André Pieyre de Mandiargues : poète, romancier, auteur dramatique, essayiste.
[12] Prix Goncourt 1967
[13] Un temps où le prix Goncourt avait encore valeur littéraire.
[14] Le Goncourt, c’est comme la Légion d’Honneur : « Il n’y a plus que les chiens en France qui ne l’aient pas »
[15] Pierre Drieu La Rochelle
[16] Ne pas confondre avec connards
[17] Qui sont légion
[18] « Mon nom est Légion car nous sommes nombreux »
[19] Marc 5-9
[20] Conard vient de Cornard
[21] Ceux qui sonnent la Corne pour le carnaval
[22] À Rouen le mardi gras était célébrée à l’abbaye des Conards
[23] Du latin proletarius, dérivé de proles, « race, lignée, descendance »
[24] Prononcer Taïte Laïve
[25] La Commune - Pour un parti des travailleurs - Article du lundi 23 janvier 2017.
[26] BrunoGUIGUE 1/2/17

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