07 février 2017

Arabe ou turc proposé en option linguistique dans les écoles primaires publiques


Les parents de l’école primaire publique Albert Camus, classée en ZEP (zone d’éducation prioritaire) ont dû être un peu surpris en voyant le mot qui a été mis dans les cahiers de correspondance vendredi dernier. Ils doivent y répondre avant mercredi prochain le 8 février. On leur demande en substance de choisir la langue vivante qui pourra être enseignée en option à leur enfant l’année prochaine.

Au choix : arabe ou turc

L’enseignement, optionnel, prendra 1h30 à 3 heures par semaine, et est ouvert à tous. Les élèves de divers établissements seront groupés dans une même école. Comme l’explique le papier, les enseignants seront étrangers – et bien qu’« évalués par des inspecteurs français» ils n’auront donc pas passé les concours officiels qui seuls, logiquement, donnent le droit d’enseigner dans l’enseignement public. « Dans le cadre d’accords avec la France », en effet, « neuf pays partenaires mettent à disposition des enseignants » qui assurent ces cours.

Les ELCO : comment des Etats étrangers bourrent le crâne des élèves français d’origine immigrée

L’idée d’introduire l’arabe dans l’enseignement primaire, à partir du CP, a été annoncée par Najat Vallaud-Belkacem en juin dernier, provoquant une vague d’indignation. Selon le ministre, il s’agit de suivre une directive européenne de 1977 qui avait pour objectif d’intégrer des enfants déplacés avec leurs parents dans le cadre d’une immigration de travail, et permettre leur réinsertion dans le cadre d’un retour au pays – l’immigration de travail étant alors considérée comme temporaire. Les pays concernés étaient l’Algérie, la Croatie, l’Espagne, l’Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie.

Cette directive avait été transcrite en France par la création des ELCO (Enseignements de langues et cultures d’origine) qui permettaient à près de 92.461 élèves (en 2012) issus de ces pays d’apprendre leur langue natale dans le cadre de l’enseignement scolaire public, mais avec des profs choisis et payés par les ambassades des pays d’origine. Parmi ces élèves, selon une enquête de la Lettre de l’Education (n°839, mars 2015), 59.772 étaient en cours d’arabe et 16.916 en cours de turc.


Pourtant, dès 1989, les syndicalistes de l’enseignement dénonçaient des dérives communautaristes dans les ELCO. En 2003 la commission Stasi affirmait qu’on glissait avec les ELCO du « droit à la différence au devoir d’appartenance ». En 2012, le Haut conseil à l’Intégration avait accusé ce programme de favoriser le communautarisme, en affirmant que les ELCO plaçaient les élèves dans le carcan d’un « enseignement aux effets plus désintégrateurs qu’autre chose » ; le HCI craignant même, dans un rapport daté de 2010 que les ELCO arabe deviennent une sorte de « catéchisme islamique » En 2013, le député UMP Damien Meslot (territoire de Belfort) avait déposé une proposition de loi (rejetée) pour interdire le financement des cours d’arabe par des pays étrangers : « des états étrangers financent les cours de langues étrangères pour transmettre des messages contraires aux lois de la République, […] des appels au trouble de l’ordre public sur le territoire national », écrivait le député dans son texte. Il ajoutait : « dans certains quartiers sensibles, des cours d’arabe, financés par des réseaux occultes venant de l’étranger, prodiguent des enseignements dont le contenu véhicule des messages extrémistes ».

Mais tous ces signaux au rouge ont été superbement ignorés par Najat Vallaud-Belkacem, qui semble vouloir au contraire généraliser les ELCO en conservant toutes les dérives inquiétantes, dont la possibilité pour les pays étrangers de nommer et de choisir des enseignants.
Alain Avello, président du collectif Racine (FN) : « scandaleux et contraire à la mission de l’Ecole»

Le professeur de philosophie Alain Avello, président du collectif Racine créé par le FN à destination du monde enseignant – et aussi secrétaire départemental du FN44 – tient à réagir suite à l’initiative nazairienne : « c’est scandaleux, car cela renvoie les enfants à leurs particularismes. Surtout, c’est contraire à la mission de l’École, qui est d’assimiler tout enfant à la seule communauté qui vaille, c’est à dire la Nation ».

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