09 janvier 2017

Inquiétudes autour du "barrage le plus dangereux du monde"


Le barrage de Mossoul, qui retient 11 milliards de mètres cube d’eau, inquiète de plus en plus. Sa possible rupture serait dramatique et mettrait en péril des millions de vie.

La possibilité d’un effondrement du barrage de Mossoul, qui se dresse à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville, inquiète de plus en plus. Construit au début des années 1980 par le régime de Saddam Hussein, celui-ci requiert un entretien méticuleux pour éviter que les 11 milliards de mètres cube d’eau qu’il retient ne viennent engloutir Mossoul. Problème : érigé sur un sol instable composé de roches solubles, le barrage subit l’assaut du temps et de nombreuses fissures doivent être comblées régulièrement. Une situation qui fait prédire le pire au quotidien américain The New Yorker qui a consacré une enquête à ce sujet : pour le journal, ces réparations ne sont qu’un moyen de gagner du temps avant que ne survienne l’inévitable, à savoir l’écroulement pur et simple du barrage. Ce dernier constituerait-il une menace encore plus grande que le groupe terroriste Etat islamique pour le pays ? Le quotidien américain en tout cas n’hésite pas à poser la question.

Occupé par les djihadistes en 2014

Se dressant entre le lac Mossoul et la rivière Tigre, la construction inquiète depuis longtemps. En 2006 déjà, l’armée américaine, dans un rapport, évoquait sans détour le “barrage le plus dangereux du monde”. En 2014, le pire a d’ailleurs été évité de justesse. A cette époque, les djihadistes de Daech avaient pu prendre le contrôle de ce dernier avant de le bombarder, voyant là un bon moyen de réaliser des dégâts importants. Les Etats-Unis firent alors appel aux Kurdes, en urgence, afin de récupérer le barrage. Une fois la chose faite, de nombreux examens ont alors permis de déterminer la dangerosité de l’ouvrage, considéré depuis comme une véritable épée de Damoclès.

Une vague de 14 mètres

Azzam Alwash, ingénieur américano-irakien, explique : “C’est une bombe nucléaire avec un fusible imprévisible” ajoutant encore que “le temps presse”. Nadhir al-Ansari, en sa qualité de professeur de l’université de Lulea en Suède et qui a déjà eu l’occasion d’examiner le barrage, ne se montre pas plus optimiste et affirme sans détour que sa rupture serait “pire que de lâcher une bombe nucléaire sur l’Irak”. Ainsi, une rupture du barrage engendrerait un véritable tsunami qui, en moins de trois heures, engloutirait Mossoul sous une vague qui pourrait atteindre les 14 mètres. Il suffirait ensuite de 4 jours de plus pour que Bagdad, capitale irakienne, soit touchée à son tour.

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