06 janvier 2017

Etude exclusive : le taux de prénoms musulmans département par département


Chaque début d’année, l’INSEE publie les chiffres de l’Etat Civil relatifs aux prénoms attribués aux enfants nés en France depuis 1900.
L’étude qui suit présente la popularité spécifique des prénoms musulmans comparée aux autres prénoms aux niveaux national et départemental.

Méthodologie :

Il a été nécessaire de créer de toutes pièces un « référentiel » des prénoms musulmans.

Si le Coran indique que le prénom du musulman consiste en « une marque distinctive nécessaire pour faciliter la communication entre son porteur et les autres », pas évident de les identifier parmi les 31000 prénoms de la base de l’INSEE…

Plusieurs listings disponibles sur les sites communautaires suivants ont été passés au crible : www.halalbook.fr, www.prenommusulmanrare.com, www.pageshallal.com, www.katibin.fr.

Un référentiel des étudiants du monde, par pays d’origine www.studentsoftheworld.info a également été utilisé.

Certains prénoms, bien que très populaires dans la communauté musulmane, peuvent parfois être attribués à des enfants non musulmans. Il a été pris la décision de ne qualifier de prénom musulman que les prénoms qui n’induisent AUCUNE AMBIGUÏTE sur la question. Les chiffres présentés par la suite sont donc nettement modérés au regard de la réalité.

Exemples de prénoms de filles non catégorisés musulmans : Sarah, Ines, Lina, Sofia, Sabrina, Lydia, Selma, Camelia, Célia, Lisa, Myriam et autres Lilia, exemples chez les garçons : Adam, Aaron, Abel, Eden, Adem, Ismael, Elyes, Liam et de nombreux prénoms à origine hébraïque.

Cette ambigüité plus importante sur les prénoms de fille est vérifiée sur le fait que les garçons portant un « prénom musulman » représentent plus de 55% de l’échantillon, contre 51% pour les prénoms « non musulmans » (oui, 1% de spermatozoïdes sont sexistes).

NB : Une liste des 100 prénoms musulmans les plus populaires est présentée en fin de document.

Étude au niveau national

 
Jusqu’à la fin de la seconde guerre, c’est le calme plat… Moins de 1 naissance sur 1000 en France est concernée par l’attribution de prénoms musulmans…
NB : l’Algérie, alors département français, n’est pas comptabilisée, idem pour les autres colonies.

 

Phase 1 : Les choses commencent à changer à partir de 1946, première année ou plus de 1000 enfants nés en France porteront un prénom musulman.
1958, De Gaulle obtient les pleins pouvoirs constitutionnels, c’est également cette année-là que le taux de prénoms musulmans donnés aux enfants français dépasse pour la première fois les 1%. Ce taux augmente de façon faible mais régulière pendant les 30 glorieuses, avec une croissance moyenne de 0,1 points chaque année.

Phase 2 : 1973, le « baby-boom » est déjà loin, la crise pétrolière éclate, le taux chômage bondit et Giscard arrive au pouvoir. Il décide de faciliter le regroupement familial. La loi Veil sur l’IVG est votée (pour rappel, l’Islam bannit plus que toute autre religion l’avortement). On constate une accélération sensible du taux de prénoms musulmans qui augmente de 0,3 points chaque année.

Phase 3 : Les années Mitterrand… Contrairement aux idées reçues, ces 14 années ne vont pas constater une accélération du taux d’octroi de prénoms musulmans. Celui-ci, qui est de 6,5%, en 1983 décroit même légèrement jusqu’à la fin du second mandat. Ce taux ne sera ré-atteint qu’en 1998, la fameuse année « Black Blanc Beur ».

Phase 4 : De 1995 à aujourd’hui. La 2ème génération issue du regroupement familial des 70’s est en âge de procréer. Une nouvelle immigration, issue notamment d’Afrique sub-saharienne se développe. Cette communauté, culturellement fertile, conserve souvent un mode de vie traditionnel.

Ces 20 années présentent une croissance impressionnante du taux de prénoms musulmans donnés aux enfants nés en France, aussi bien par son importance que par sa régularité avec 0,65 points chaque année.

Étude au niveau départemental

 

 

 

2 départements n’ont pas eu de naissances avec des prénoms musulmans en 2015 : Creuse et Lozère, ils étaient 7 en 1995 : Creuse et Lozère, mais aussi Manche, Nièvre, Gers, Cantal et Meuse…

Sur les 37 départements ayant enregistré plus de 5000 naissances en 2015, 9 présentent un taux de prénom musulman inférieur à 10% :

56 Morbihan : 4,4%, 29 Finistère : 5,4%, 14 Calvados : 6,0%, 64 Pyrénées Orientales : 6,2%, 62 Pas de Calais : 6,8%, 51 Marne : 7,2%, 49 Maine-et-Loire : 8,0%, 35 Ile et Vilaine : 8,0%, 44 Loire Atlantique : 8,3%

Sur les 16 départements dont le taux de prénoms musulmans dépassait les 5% en 1995, 2 voient une croissance du taux sur 20 ans inférieure à 10 points:
Paris, qui passe de 9,4% à 17,1% (+7,7 pts)
Les 2 départements corses, passant de 8,5% à 10,8% (+2,3 pts)

 

Annexe :

Exemples de prénoms musulmans retenus pour l’étude (principaux effectifs en nombre de naissances 2015):

MOHAMED, YOUNES, IMRAN, RAYAN, ASSIA, INAYA, MANEL, AYA, MEHDI, YASMINE, IBRAHIM, ISSA, YOUSSEF, NAEL, AMINE, AYOUB, NOUR, NAHIL, AMIR, SOAN, WASSIM, BILAL, SOHAN, ASMA, TESSA, MARYAM, ALI, NASSIM, KENZA, ANAS, FARES, HAMZA, YASSINE, ZAKARIA, SANA, AYDEN, AYMEN, AHMED, AMINA, LEILA, MELLINA, NORA, IZIA, SAFA, MERYEM, HANNA, YUNA, KAIS, MOHAMMED, IMRANE, WAEL, IDRISS, NEYLA, RAYANE, FATIMA, SOFIANE, TASNIM, NAHEL, AMIRA, TESS, ANIS, MARWA, DJIBRIL, NAWEL, MOUSSA, YACINE, KHADIJA, MERIEM, SAMI, ISMAIL, HANAE, MARIAM, ALIYAH, SOUMAYA, CHAHINE, ISRA, SHANA, HIND, OMAR, NORAH, HAROUN, MAISSA, SOULEYMANE, ABDALLAH, HAYDEN, MALAK, ELIF, ISSAM, WALID, NAYLA, HANA, SANAA, ANISSA, HAFSA, FATOUMATA, EMNA, AISHA, ISHAQ

(merci à Jean Robert pour son étude)

Source

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