30 décembre 2016

Lille : Guets-apens


Deux Roumains, âgés de 16 et 19 ans, ont été interpellés, mardi, dans un camp de fortune installé sur un terre-plein du Pont-Royal, entre Lille, Lambersart et Saint-André, le long de la Deûle. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à un guet-apens contre des automobilistes, et d’avoir rançonné des joggeurs. Ce jeudi, un conducteur a raconté l’attaque dont il a été victime, en comparution immédiate.

Ce jeudi matin, la Sûreté de Lille a effectué un nouveau contrôle dans le camp de Roms du Pont-Royal. Une dizaine de joggeurs et conducteurs ont été rançonnés à proximité. 

Depuis quelques jours, les policiers reçoivent des plaintes de joggeurs et d’automobilistes, évoluant dans le secteur du Pont-Royal entre Lille et Saint-André, le long de la Deûle. Les coureurs expliquent avoir été rançonnés au couteau. Les conducteurs, eux, ont été dépouillés lors de guets-apens au même endroit.

Mardi, les policiers sont ainsi appelés par des joggeurs attaqués. Une patrouille arrive et tombe sur une Twingo abandonnée et pillée en pleine voie. Deux Roumains âgés de 16 et 19 ans sont interpellés peu après dans un camp, juste à côté. Entendus par la Sûreté de Lille, ils sont mis en cause pour quatre agressions au total, puis présentés aux magistrats.

« L’un d’eux me demande un euro. Le temps de mettre ma main à la poche, un homme passe un couteau par la fenêtre et me pose la lame sur le cou »

Ce jeudi, devant le président Simoëns qui dirige les comparutions immédiates, le suspect majeur retrouve l’automobiliste victime. Ce dernier explique que, mardi, il emprunte le Pont-Royal de La Madeleine vers le Vieux-Lille, lorsqu’il tombe sur trois enfants au milieu de la chaussée. Coup de frein. L’homme baisse la vitre, et interpelle les gamins « L’un d’eux me demande un euro, poursuit le conducteur. Le temps de mettre ma main à la poche, un homme passe un couteau par la fenêtre et me pose la lame sur le cou. » La Twingo se retrouve cernée par une quinzaine de personnes, pour beaucoup à l’allure chérubine. L’une d’elles arrache les clefs de contact. Les policiers arrivent à ce moment, entraînant la fuite désordonnée de détrousseurs vers le camp de Roms tout proche. Deux garçons y sont interpellés, dont Madalin Varga, 19 ans.

Voleurs de grand chemin ?

Dans le box, le jeune homme admet avoir pris les clés de la Twingo, mais nie toute menace avec une arme. Madalin Varga n’est en France que depuis un mois et jure vivre de la collecte de ferraille. « À peine arrivé, le voilà à commettre des faits inédits et particulièrement graves », lance le procureur Thibaut Arnou. Et de réclamer un an de prison avec mandat de dépôt. « Cette scène fait penser aux voleurs de grand chemin, analyse Nicolas Van den Bosche, en défense. Il s’agit surtout d’un drame de la pauvreté. » Sanction : six mois ferme et détention.

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