14 décembre 2016

Le désert de l’auteur


Pardonnez-moi d’y revenir, et si vous ne voyez pas de raison de pardonner alors passez outre...

Le 13 novembre, dans ce même journal, j’ai publié un texte dit-Auteur en quête de lecteurs. Je renouvelle dans le même registre, poursuivant la formule, et il n’est pas assuré que je n’en use pas, à d’autres reprises, dans l’avenir, d’abord dans le but explicité et non dissimulé de relancer ou de susciter l’intérêt des lecteurs pour La Grâce-II et La Grâce de l’Histoire tout court.

Je fais cette démarche pour une cause très simple : parce que ce livre ne dispose que d’un très faible sinon d’un inexistant appareil de présentation publique, de commentaires de divers organes de communication ; parce que l’auteur est inconnu des canaux de la communication standard du domaine, qu’il ne dispose d’aucune notoriété qui pourrait aider à la diffusion du livre ; donc qu’il ne lui reste (à l’auteur) que la tentative de réaliser l’acte simple de porter l’existence du livre à la connaissance du public par le seul canal dont il dispose, qui lui est à la fois proche et familier par nature.

J’ai choisi essentiellement ce canal de dedefensa.org pour la manifestation de son existence parce que je n’en ai aucun autre à ma disposition et donc le terme de choisir est une facilité du style. Pour autant, cette démarche (ce“choix”) est faite sans la moindre amertume ni le moindre désappointement à cet égard parce que je trouve cette combinaison (dde.org-La Grâce) particulièrement logique et justifiée d’un point de vue qualificatif. D’un point de vue quantitatif c’est autre chose, et bien que ce point de vue ne me séduit guère l’époque où nous vivons m’oblige à en tenir compte, notamment par les canaux de la communication qu’elle nous impose... Enfin, j’avoue qu’il y a dans la démarche d’un auteur le vœu secret d’être lu par le plus grand nombre, pour des raisons diverses, certaines avouables et d’autres un peu plus dérisoires , – mais essentiellement, pour mon cas, parce que ce qui a été écrit avec tant de travail et parfois de souffrance mérite qu’on lui fasse la faveur d’une reconnaissance par la lecture.

Je ne cherche rien dans le domaine du commun de l’économie et de la notoriété avec cette démarche, mais plutôt du domaine de l’évidence. Ce livre (les deux avec Grâce-I et Grâce-II, selon les formules offertes) n’est pas le produit de quelque vanité que ce soit, y compris de la vanité d’auteur, nullement l’outil de la recherche d’une gloire, toutes choses qui seraient dans mon cas sans espoir, à la fois stupides et dérisoires, et enfin essentiellement parce qu’elles n’ont rien de commun avec moi. Cela vaut d’autant plus que je considère que ce livre, en un sens, n’a rien à voir avec moi, et même que je le considère comme un objet complétement extérieur à moi-même (je m’en explique dans le précédent Auteur en quête de lecteurs). Je ne peux situer sa valeur, son importance, sa place dans la hiérarchie (mais je déteste ces classements, dont je nie l’intérêt, sinon la vérité même) ; simplement, j’ai la simple et très ferme conviction qu’il mérite d’être lu et que c’est lui rendre l’honneur qu’on lui doit que de le lire. D’autre part et pour montrer qu’il existe un aspect “opérationnel” comme on affectionne de dire dans dedefensa.org, un peu plus trivial mais qui a sa justification et sa vertu, il existe la possibilité que La Grâce apporte au lecteur des appréciations nouvelles et convaincantes de choses qu’il croyait réglées, qu’il suscite chez lui ses propres réflexions, bref qu’il lui soit à la fois utile et précieux.

Je vais m’arrêter ici pour ce qu’on croirait être une plaidoirie ou un argument de promotion, sauf qu’il faut savoir que je ne me suis forcé en rien pour l’écriture de ce qui a précédé, que cela m’est venu du fait de ma nature même et que cela dit le vrai de moi-même. Pour autant, et pour démentir en toute petite partie la façon dont je repousse cette sorte de démarche (promotion, etc.), mais parce que c’est une bonne nouvelle qui devrait contribuer à la satisfaction de ceux qui suivent cette aventure avec intérêt sinon ferveur pour certains, – et je partage moi-même cette ferveur, – je préciserais que le précédent texte déjà référencé a beaucoup contribué pendant quelques jours à susciter l’intérêt pour le livre dont autour d’une cinquantaine d’exemplaires en tout ont été commandés (comprise la formule Tome-I + Tome-II, ce qui implique qu’il y a dans cette cinquantaine un certain nombre de Tome-I). Bien entendu, avec le temps, pourtant très court dans ce cas, le rythme s’est affaibli jusqu’à être très bas sinon inexistant, – une seule commande dans les cinq derniers jours, – et c’est la cause de ce nouveau texte.

Selon mon jugement, habitué aux batailles de résistance sans beaucoup d’aide des puissances en place, – quel euphémisme gracieux, – je dirais que c’est presque un succès selon ma mesure d’auteur plutôt de la sorte qui se contente d’une sorte de guérilla, ou par conséquent d’une amorce de succès, mais ce “succès”-là n’a duré que quelques jours et, depuis, l’habituelle période de vaches maigres s’est installée et je ne vois rien qui puisse l’interrompre sinon cette sorte de texte que vous en êtes en train de lire, – enfin, peut-être, juste une espérance car je ne suis sûr de rien... Eh bien, faites en sorte que cette sorte de succès de résistance et de guérilla soit relancé et que soit interrompue au moins un instant cette sorte de “désert des Tartares” qui menace et entoure les auteurs de mon genre, si vous croyez que cela en vaut la peine ; par exemple, si vous croyez qu’il en vaut la peine, faites-en un cadeau pour des proches ou des amis de votre esprit, puisque c’est, comme ils disent si étrangement, la “période des fêtes”.

Et si vous croyez au contraire que cela n’en vaut pas la peine, alors passez outre...

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