30 novembre 2016

Comment le “parasite du chat” contrôle à ses fins la réponse immunitaire de notre corps


Cela faisait bien longtemps que le Guru n’avait pas écrit sur les parasites, en tête des nombreux sujets scientifiques qui le passionnent, notamment par leur technique de manipulation mentale ou physique de leur hôte.

Parmi ces vils, ou merveilleuses, créatures il y a le largement évoqué sur GuruMeditation, Toxoplasma gondii ou “parasite du chat”… Mais oui ! vous savez, c’est ce parasite qui manipule l’esprit des rats/ souris pour leur faire aimer l’urine de chat . Ainsi le rat se fait plus facilement attraper par le chat et le parasite peut entamer sa phase de multiplication dans les intestins du chat, ce qu’il ne peut pas faire dans le rat. Tout était prévu… Le parasite finit ainsi par se retrouver dans les crottes de chats et, à un moment ou à un autre, sur les mains des humains et dans leur corps en toute discrétion. On pourrait se demander alors, le parasite nous contrôle-t-il ? et c’est ce que fait la science depuis des années, la preuve par ces quelques publications décrites par le Guru :

Comment le parasite commun du chat, le toxoplasma, manipule le cerveau de l’homme.

Les persistantes modifications provoquées par le parasite qui fait aimer l’urine de chat aux souris
Le parasite qui fait aimer l’urine de chat aux souris pourrait aider à vaincre le cancer

Environ 50 % de la population mondiale est infectée par le “parasite du chat”, le Toxoplasma gondii et dans certaines régions, le taux d’infection atteint les 95 %. À moins d’être testé, il n’y a aucun moyen de savoir que vous êtes infecté, mais il a été associé à un certain nombre de troubles mentaux, comme la schizophrénie et les troubles bipolaires.

Comme les chats domestiques ou errants, le Toxoplasma est partout et, alors que la science s’interroge encore sur son action sur notre cerveau, les scientifiques ont finalement compris comment il esquive si bien la réponse immunitaire de notre corps.

Le toxoplasme est un parasite qui provoque la toxoplasmose, une maladie qui est considérée comme “asymptomatique” chez la plupart des personnes en bonne santé, mais qui peut entrainer d’autres troubles chez les personnes ayant une faiblesse de leur système immunitaire, comme les personnes âgées et les femmes enceintes.

Bien que la plupart des médecins ne vous recommandent pas de vous soucier du Toxoplasma à moins que vous ayez des risques de l’attraper, des études ont révélé des liens curieux entre le parasite et certains comportements de son hôte. Il semble changer notre réponse aux situations dangereuses.

Jaroslav Flegr, biologiste évolutif à l’université Charles de Prague en république Tchèque, a affirmé que :

Le toxoplasme pourrait tuer autant de personnes que le paludisme ou au moins un million de personnes par an.

Comme indiqué en introduction, de précédentes recherches ont révélé que lorsque les souris sont infectées par le Toxoplasma, elles perdent leur crainte innée de l’urine de chat et présentent les signes d’une mémoire de travail détériorée. Il a été émis l’hypothèse que le parasite manipule le cerveau des rongeurs pour l’aider à compléter son cycle de vie et depuis des années, les scientifiques tentent de savoir si quelque chose de semblable se produit dans ses hôtes humains.

Selon Chris Tonkin, chercheur en parasites à l’Institut de recherche médicale Walter et Eliza Hall, en Australie :

Il existe une association fascinante entre l’infection Toxoplasma et les maladies psychiatriques, y compris la schizophrénie et le trouble bipolaire.

Bien qu’il semble y avoir des signes que quelque chose d’étrange se passe avec les personnes infectées par le Toxoplasma, les preuves scientifiques sont, de manière frustrante, non concluante. Mais il y a une chose qui est loin d’être ambigüe avec ce parasite, c’est sa capacité à manipuler notre réponse immunitaire.

Le fait que dans certaines régions du monde, presque toute la population locale en soit infectée, montre à quel point ce parasite à du succès et celui-ci réside dans sa capacité à trouver un équilibre délicat avec notre système immunitaire.

Le Toxoplasma réussit à maintenir la réponse immunitaire du corps assez faible pour s’assurer qu’il puisse encore prospérer dans ses hôtes humains, mais assez élevés pour que ceux qui sont infectés puissent encore vivre une vie saine en tant “qu’incubateur géant de parasites”. Et maintenant les scientifiques ont compris comment.

Selon Matthew Bowler, de l’European Molecular Biology Laboratory :

Le parasite redéfinit la réponse inflammatoire de l’hôte. Il subvertit complètement la réaction en chaîne qui normalement déclencherait les défenses de notre corps.

Dans des circonstances normales, lorsque les cellules de votre corps détectent un parasite, une série de signaux moléculaires active une protéine appelée p38α, l’incitant à se déplacer dans les noyaux des cellules. Là, elle active les gènes qui déclenchent une réponse inflammatoire pour éliminer le pathogène.

Il est intéressant de constater que le Toxoplasma, au lieu de simplement bloquer ces signaux, fait exactement le contraire : Bowler et son équipe ont découvert que le parasite active en fait la réaction inflammatoire humaine et procède à sa manipulation en fonction de ses propres besoins.

La recherche a été basée sur une étude antérieure menée par Mohamed-Ali Hakimi de l’Institut des Biosciences Avancées en France, qui a découvert que le Toxoplasme sécrète une protéine appelée GRA24 qui active la protéine p38α directement, avant que le système immunitaire du corps puisse s’impliquer.

L’équipe a maintenant compris que GRA24 se lie beaucoup plus fortement à p33α que les propres protéines de la cellule et cela lui permet de contrôler le niveau de réponse immunitaire du corps.

Dans le même temps, la protéine du Toxoplasma empêche également le corps de désactiver la réponse inflammatoire, ce qui explique pourquoi la maladie peut être si dangereuse chez les personnes qui ont déjà un système immunitaire affaibli.

D’après les conclusions de l’équipe :

Le contrôle strict de la signalisation inflammatoire empêche une réponse trop faible conduisant à la mort de l’hôte, ou une réponse trop forte empêchant l’invasion.

Bien qu’il soit un peu déconcertant de se rendre compte que ce parasite peut manipuler, selon son bon vouloir, notre système immunitaire, la recherche permet de découvrir un autre moyen de le contrôler et pourrait également aider les scientifiques à développer des anti-inflammatoires plus efficaces.

L’étude publiée dans Cell / Structure : Structural Basis for the Subversion of MAP Kinase Signaling by an Intrinsically Disordered Parasite Secreted Agonist.

Vu ici

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