21 octobre 2016

Royaume-Uni : les deux tiers des réfugiés "mineurs" sont des adultes



Dans la foulée de l’arrivée en Angleterre d’une quinzaine de réfugiés « mineurs » depuis la jungle de Calais, les critiques de certains élus conservateurs à propos de la vérification de l’âge des nouveaux venus ont suscité des enquêtes médiatiques. On apprend dans le Telegraph de Londres que sur les centaines de demandeurs d’asile de « moins de 18 ans » effectivement passés au crible des services du ministère de l’intérieur depuis le début de la crise des migrants, les deux tiers étaient en réalité des adultes.

Des documents officiels du Home Office montrent que de septembre 2014 à septembre 2015, 65 % des réfugiés se présentant comme « enfants », et qui ont effectivement subi un contrôle sur ce point, avaient plus de 18 ans.

Sur 590 réfugiés « mineurs » contrôlés l’an dernier, 371 étaient adultes

Au cours de la période, 590 demandeurs d’asile ont vu leurs revendications d’âge contestées, et 574 au total ont subi des vérifications – dont on sait qu’elles sont insuffisantes pour débusquer avec certitude l’ensemble des faux mineurs et vrais adultes. Parmi les 574 « mineurs » revendiqués, 371 personnes ont pu être qualifiées, sans l’ombre d’un doute, d’adultes. Sachant que le doute, au terme des directives du Home Office, doit bénéficier aux demandeurs, ce qui n’est pas fait pour encourager à une procédure de contrôle… On peut supposer que celle-ci n’a été déclenchée que dans les cas les plus évidents.

Depuis 2006, 11.121 dossiers de demandeurs d’asile ont donné lieu à des vérifications officielles ; 4.828 d’entre elles ont abouti au constat que le réfugié revendiquant un statut « vulnérable » était en réalité un migrant ordinaire cherchant à profiter des passe-droits que donne la minorité.

Au Royaume-Uni, on contrôle ceux qui semblent avoir « significativement » plus de 18 ans

A propos de ces chiffres, le député conservateur David Davies a commenté : « Il est assez évident que des migrants qui sont prêts à prendre le risque de sauter sur des camions en mouvement ne vont pas hésiter à mentir sur leur âge. Nous devons vérifier leur âge de manière indépendante, au moyen d’un test. Il en existe deux : le premier se fait au moyen de radiographies des os, le deuxième consiste en un examen dentaire. »

Pour l’heure, ni l’un ni l’autre n’est utilisé par les services d’immigration britanniques qui se contentent d’un faisceau d’éléments auxquels ils n’ont recours que lorsque la personne concernée présente « une apparence physique ou un comportement suggérant fortement » que son âge « dépasse significativement les 18 ans ».

David Davies précise : « A l’heure actuelle le gouvernement recommande de leur donner le bénéfice du doute et cela doit changer. Quand je suis allé à Calais, j’ai vu des caravanes avec des notices proposant à ceux qui veulent se rendre au Royaume-Uni de se faire coacher pour savoir quoi dire. Cela m’inquiète beaucoup. Je suis tout à fait favorable au fait de venir en aide à des enfants innocents mais c’est totalement ridicule de simplement laisser les gens entrer sur la foi de ce qu’ils nous disent. »

Des réfugiés mentent pour disposer d’un statut plus favorable

Le Royaume-Uni attend l’arrivée de centaines de nouveaux « enfants » cette semaine alors qu’une équipe de responsables britanniques s’est rendue à Calais pour aider les autorités françaises à accélérer le transfert des mineurs, avant le démantèlement de la Jungle. Parmi les candidats, on compte surtout des Afghans, des Syriens, et des apatrides Bidoun du Koweït.

Du côté du ministère de l’intérieur britannique, on assure que les jeunes qui arrivent ont subi ou auront subi des vérifications suffisantes, et que tous ceux qui sont déjà entrés dans le pays cette semaine ont « certainement » moins de 18 ans. Beaucoup de Britanniques ne sont pas convaincus.

Anne Dolhein
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