25 octobre 2016

Résistance


Ce midi, Robert Ménard maire de Béziers a dévoilé la plaque en mémoire au Père Jacques Hamel, sauvagement assassiné par des islamistes.

Discours de Robert Ménard, maire de Béziers : 
 
"Hommage au père Jacques Hamel.

Le 26 juillet dernier, quelques jours à peine après l'attentat de Nice, la France basculait à nouveau dans l'horreur. Alors qu'il célébrait la messe, le père Jacques Hamel, 85 ans, était assassiné, non, était égorgé. Encore une fois par des islamistes.

Nous n'étions pas à Mossoul, nous n'étions pas à Alep, mais bien en Normandie, dans la petite paroisse de Saint-Étienne de Rouvray. Oui, en France, chez nous. L'égorgement, ce rituel de l’État islamique, faisait irruption au cœur de notre pays.

C’est vrai, on a du mal à imaginer la scène. Comment des jeunes gens, prétendument français, ont-ils pu commettre un tel acte, dans un tel lieu ? Il nous a fallu prendre la mesure de l’horreur. On venait de mettre à mort un prêtre, dans une église, en pleine messe. Chrétiens ou pas, pratiquants ou non, chacun était visé, dans son cœur, dans son être. On s’en était pris au sacré. La maison de Dieu avait été profanée. Ils avaient martyrisé un simple curé. Ils avaient martyrisé la France.

On me répondra fraternité, ouverture à l’autre, vivre ensemble. Je vous avoue que j’ai du mal à y croire. On m’explique qu’il faut dialoguer, ne pas stigmatiser. Mais dialoguer avec qui ? Avec ces islamistes qui égorgent ici quand leurs amis crucifient des chrétiens en Syrie ?

Non, je tiens trop à ce pays, à ses clochers, à cette chrétienté qui a façonné notre histoire, nos paysages, tout notre imaginaire. Je ne suis pas prêt à tendre l’autre joue, à me laisser faire. Je ne suis pas prêt à abdiquer devant la mort.

Ironie de l'histoire, à Saint-Etienne de Rouvray, la paroisse avait offert, pour un euro symbolique, le terrain sur lequel la mosquée voisine a été construite… Quelle récompense !

À Béziers, modestement, il nous a semblé important d'honorer le père Jacques Hamel. Un vieil homme assassiné parce qu'il était catholique, parce qu’il était prêtre, parce qu’il était français.

Cette petite promenade, au-dessus de l’Orb, au pied de notre cathédrale, est idéale pour s’accorder quelques minutes et réfléchir à la course du monde. À cette course folle qui nous conduit à l’horreur.

Quelle réponse, me direz-vous. La fermeté, bien sûr. Le courage d’appeler par leur nom les assassins et la religion dévoyée dont ils se réclament. L’affirmation de ce que nous sommes. Mais aussi, un questionnement : et si, face à cette barbarie, nous étions un peu plus nombreux le dimanche à l’église, rassemblés autour de notre foi, de notre culture, de nos racines ? Et si nous avions besoin d’un peu plus de sens, de transcendance ?

Le père Hamel est un martyr. Il y a longtemps que nous n’avons pas eu de martyr en France, la fille aînée de l’Eglise. Alors, chaque fois que vous emprunterez cette petite promenade, souvenez-vous de son visage, de son humanité, de sa grâce. Et priez pour son âme. Et pour l'âme de la France."


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