Le "JDD" a enquêté sur la mystérieuse "maladie des cockpits" qui touche les pilotes de ligne. Pour la première fois en France, l'un d'eux dépose une plainte.
Ce mal déjà connu en Allemagne ou en Grande-Bretagne a été baptisé par nos voisins anglo-saxons "le syndrome aérotoxique". Photo d'illustration.
Les pilotes d'avion sont-ils empoisonnés à petit feu par la qualité de l'air ? C'est la question a laquelle a tenté de répondre le Journal du dimanche en publiant une enquête intitulée « La maladie des cockpits ». Car pour la première fois en France, un commandant de bord de la compagnie low cost EasyJet vient de déposer une plainte contre X pour « atteintes involontaires à l'intégrité physique, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie sur la qualité de l'air ». Interrogé par le journal, Éric B. est persuadé d'avoir laissé s'abîmer sa santé dans cet habitacle réduit durant toutes ces années de vol. Le pilote de 53 ans souffre de symptômes comme des nausées, de la fatigue ou encore d'hyperventilation qui l'ont obligé à se mettre en arrêt maladie à de multiples reprises.
Il est en « inaptitude médicale temporaire » depuis juin 2015. Pour lui, la raison de son mal ne fait aucun doute. Il s'agit des neurotoxiques qui circuleraient dans le système de ventilation des appareils. Comme l'explique le journal, l'oxygène prélevé à l'extérieur de l'avion effectue un séjour dans les compresseurs des moteurs avant de finir sa course dans la cabine. Mais l'huile présente dans les moteurs et qui contient des substances toxiques comme le phosphate de tricésyle (TCP) peut tout à fait « contaminer » l'air respiré par le personnel de bord et les passagers en cas de fuites. Des microfuites qui se caractérisent par une odeur de « chaussettes sales ou de chien mouillé », selon Éric B.
Syndrome aérotoxique
Ce mal déjà connu en Allemagne ou en Grande-Bretagne a été baptisé par nos voisins anglo-saxons « le syndrome aérotoxique ». La première victime connue était Richard Westgate, un pilote britannique âgé de 43 ans et dont l'autopsie a révélé « une dégénérescence du système nerveux ». Selon une étude citée par le journal, un vol sur 2 000 serait concerné par l'émanation de ces fumées toxiques. Un chiffre complètement sous-évalué, selon le pilote d'une grande compagnie française : « Il faut que le vol ait été affecté pour qu'il soit répertorié. La plupart du temps, ces incidents ne font l'objet d'aucun compte-rendu. »
Interrogée par le JDD, la direction d'Air France se veut, comme toujours en France, rassurante en expliquant qu'il n'existe « aucun argument pour dire qu'il existe un risque d'intoxication chronique ». Des arguments qui n'ont visiblement pas convaincu le CHSCT de la flotte hexagonale qui exige depuis 2009 une enquête sur la qualité de l'air en raison d'une multiplication des incidents. Une étude qui a longtemps été refusée par la direction du groupe qui en contestait l'utilité. La Cour de cassation vient de donner raison aux syndicats. Pourtant, selon les conclusions de cette enquête, effectuée sur un seul vol entre Paris et la Martinique, « le risque d'un accident aigu (...) et de pathologies invalidantes » ne peut être écarté. Une longue bataille judiciaire vient de commencer pour Éric B.
Source
Ce mal déjà connu en Allemagne ou en Grande-Bretagne a été baptisé par nos voisins anglo-saxons "le syndrome aérotoxique". Photo d'illustration.
Les pilotes d'avion sont-ils empoisonnés à petit feu par la qualité de l'air ? C'est la question a laquelle a tenté de répondre le Journal du dimanche en publiant une enquête intitulée « La maladie des cockpits ». Car pour la première fois en France, un commandant de bord de la compagnie low cost EasyJet vient de déposer une plainte contre X pour « atteintes involontaires à l'intégrité physique, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie sur la qualité de l'air ». Interrogé par le journal, Éric B. est persuadé d'avoir laissé s'abîmer sa santé dans cet habitacle réduit durant toutes ces années de vol. Le pilote de 53 ans souffre de symptômes comme des nausées, de la fatigue ou encore d'hyperventilation qui l'ont obligé à se mettre en arrêt maladie à de multiples reprises.
Il est en « inaptitude médicale temporaire » depuis juin 2015. Pour lui, la raison de son mal ne fait aucun doute. Il s'agit des neurotoxiques qui circuleraient dans le système de ventilation des appareils. Comme l'explique le journal, l'oxygène prélevé à l'extérieur de l'avion effectue un séjour dans les compresseurs des moteurs avant de finir sa course dans la cabine. Mais l'huile présente dans les moteurs et qui contient des substances toxiques comme le phosphate de tricésyle (TCP) peut tout à fait « contaminer » l'air respiré par le personnel de bord et les passagers en cas de fuites. Des microfuites qui se caractérisent par une odeur de « chaussettes sales ou de chien mouillé », selon Éric B.
Syndrome aérotoxique
Ce mal déjà connu en Allemagne ou en Grande-Bretagne a été baptisé par nos voisins anglo-saxons « le syndrome aérotoxique ». La première victime connue était Richard Westgate, un pilote britannique âgé de 43 ans et dont l'autopsie a révélé « une dégénérescence du système nerveux ». Selon une étude citée par le journal, un vol sur 2 000 serait concerné par l'émanation de ces fumées toxiques. Un chiffre complètement sous-évalué, selon le pilote d'une grande compagnie française : « Il faut que le vol ait été affecté pour qu'il soit répertorié. La plupart du temps, ces incidents ne font l'objet d'aucun compte-rendu. »
Interrogée par le JDD, la direction d'Air France se veut, comme toujours en France, rassurante en expliquant qu'il n'existe « aucun argument pour dire qu'il existe un risque d'intoxication chronique ». Des arguments qui n'ont visiblement pas convaincu le CHSCT de la flotte hexagonale qui exige depuis 2009 une enquête sur la qualité de l'air en raison d'une multiplication des incidents. Une étude qui a longtemps été refusée par la direction du groupe qui en contestait l'utilité. La Cour de cassation vient de donner raison aux syndicats. Pourtant, selon les conclusions de cette enquête, effectuée sur un seul vol entre Paris et la Martinique, « le risque d'un accident aigu (...) et de pathologies invalidantes » ne peut être écarté. Une longue bataille judiciaire vient de commencer pour Éric B.
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