11 octobre 2016

Les politiques ne servent pas la population, mais s’en nourrissent et la dominent

Pourquoi le socialisme est là pour durer

« Pour donner aux uns, le gouvernement doit prendre les ressources des autres. C’est un acte destructeur pour l’économie. Plus vous prenez aux membres les plus productifs de la société, moins productifs ils deviennent. C’est la première leçon que nous apprend l’histoire du socialisme. »

La citation ci-dessus est de Porter Stansbury – elle est tirée de son livre, America 2020. Il y présente un concept que je décris depuis des années, mais il le décrit de manière plus succincte que je n’ai jamais su le faire. Il rejette l’argument de certains progressistes selon lequel, bien qu’ils ne recommandent pas un socialisme pur, ils pensent possible de trouver un « juste milieu » entre le socialisme et le capitalisme afin de créer un système idéal pour tous.

Malheureusement, aussi viable que ce système puisse paraître, même les politiques socialistes les plus modérées engendrent la détérioration du système. C’est un peu comme être « juste un petit peu dépendant » à l’héroïne.

Vous pourriez dire que « c’est toutefois différent, quelqu’un de dépendant à l’héroïne cherche toujours à en obtenir plus et finit par devenir plus dépendant encore ». Exactement – et c’est aussi vrai pour le socialisme. Une fois que le concept de « distributions gratuites » fait partie du système de gouvernance d’un pays, les gens finissent par vouloir obtenir plus.

Et historiquement, nous avons pu voir que les gouvernements ont toujours plié sous la pression à chaque fois que leurs peuples en ont demandé davantage. Mais pourquoi les choses devraient-elles être ainsi ? Un gouvernement conservateur ne devrait-il pas être moins enclin à offrir des aides sociales qu’un gouvernement plus libéral ?

Pas vraiment. Voir les choses ainsi, c’est assez mal comprendre la nature même de la gouvernance. Ceux qui sont gouvernés aiment à croire que leur gouvernement existe pour les servir, et les politiciens ne manquent jamais d’alimenter cette perception. En revanche, entre eux, les hommes politiques savent très bien qu’ils existent principalement pour se nourrir de et dominer l’électorat. Ils ne peuvent évidemment pas l’admettre, mais quel que soit leur parti, c’est là leur véritable raison d’être.

Dans une société de marché libre, un gouvernement n’est pas nécessaire. Il peut parfois être nécessaire pour défendre le pays en cas d’invasion, ou pour établir une devise nationale, construire des routes, etc. (mais même ces points peuvent être disputés).

Une société de marché libre est bénéficiaire à tous, parce qu’elle entraîne la prospérité. Elle enrichit la population à la fois en termes de monnaie et en termes de biens et services. Elle récompense aussi les individus les plus productifs. En revanche, elle tend à laisser derrière elle ceux qui sont moins productifs. Et c’est là que se trouve l’opportunité des politiciens.

Disons que nous ayons un pays composé de cinq électeurs, dont les avoirs nets sont comme suit :

Electeur A : $1

Electeur B : $10

Electeur C : $100

Electeur D : $1.000

Electeur E : $10.000

Si je cherchais à devenir président et que je décrétais que personne ne devrait posséder plus de 10 dollars, je ne serais jamais élu, parce qu’une majorité des électeurs, et ils auraient raison, me percevraient comme une menace. Mais si j’annonçais que les « riches et avides » ont trop d’argent et qu’ils devraient en « rendre » une partie aux plus modestes, tous les électeurs, à l’exception de E, pourraient voter pour moi.

Pourquoi les choses devraient-elles être ainsi ? Parce que personne ne se considère comme faisant partie des « riches et avides ». Pour celui qui possède 1.000 dollars, les riches sont ceux qui ont 10.000 dollars et plus. Mais de la même manière, pour celui qui a 100 dollars, les riches sont ceux qui possèdent 1.000 dollars ou plus. La nature humaine veut que nous ne nous percevions pas personnellement comme avides. C’est pourquoi il n’est pas difficile pour les politiciens de nous convaincre que ceux qui ont plus que nous le sont. De plus, une fois que nous en sommes convaincus, il n’est pas difficile de nous pousser à croire que les « riches et avides » ont, d’une certaine manière, accumulé leur capital en nous trompant tous. Et maintenant que vous le dîtes, oui, nous voudrions qu’on nous en « rende » une partie, merci.

N’importe quelle population devient une cible facile pour les politiciens qui promettent de prendre aux riches pour rendre aux moins riches, pour les Robin des Bois des temps modernes. Mais comment peut-on à la fois obtenir un « juste milieu » entre socialisme et capitalisme en prenant aux riches, et laisser intacte la prospérité nationale ? C’est impossible.

Les dirigeants politiques, comme nous l’avons vu, n’existent pas pour servir la population, mais pour s’en nourrir et pour la dominer. Ils ne peuvent pas le faire sans que le capital de l’électorat passe entre leurs mains. Plus du capital passe par eux, plus ils peuvent s’enrichir et accumuler davantage de pouvoir. (Sauf en Uruguay, dont le président a quitté ses fonctions dans la même vieille Volkswagen qu’il conduisait avant de prendre la charge du pays.)

Il est dans la nature des gouvernements (libéraux comme conservateurs) de chercher à accroître leur taille d’une année sur l’autre et de jouer un rôle toujours plus grand sans la redistribution du capital de leur nation. Tous les gouvernements le font pour gagner du pouvoir, et il va dans leurs intérêts de le faire. Tous les gouvernements, quel que soit leur parti, cherchent sans cesse un niveau accru de politiques socialistes. En ce sens, les partis politiques sont interchangeables.

Où se trouve donc l’électeur individuel dans tout cela ? Une vaste majorité d’entre eux votent pour le candidat dont la rhétorique respecte au mieux leurs idéaux, mais ils en sortent toujours perdants. Les rhétoriques de campagne sont toujours, ou presque, des tissus de mensonges.

Le choix, en vérité, dépend de la juridiction dans laquelle vit chaque électeur. Si son gouvernement est déjà devenu excessivement socialiste au point qu’il devienne un perdant, alors son avenir ne peut prendre qu’une trajectoire baissière.

C’est une conclusion très peu plaisante et difficile à accepter, parce qu’elle nous ouvre les yeux non seulement sur notre situation actuelle, mais sur le reste de notre vie. En observant notre avenir sous un angle plus large, nous réalisons souvent que si nous restons où nous sommes, nous ne ferons que nous taper la tête de plus en plus fort contre le mur.

Ceux qui internationalisent le font parce qu’ils comprennent que s’ils choisissent un certain pays pour son système bancaire et un autre pour son environnement d’investissement, ils ont plus de chances de prospérer. Ils finissent également par réaliser qu’il leur est bénéfique d’appliquer cette logique à leur lieu de résidence.

Tout au long de la vie de ceux qui choisissent d’avancer, nous notons une tendance fréquente au déménagement en vue d’obtenir une meilleure qualité de vie. Et pourtant, une majorité des gens abandonnent cette logique une fois qu’ils atteignent les frontières du pays dans lequel ils sont nés. En vérité, la décision de partir à l’étranger pour y choisir un nouveau quartier – dans lequel le système ne se serait pas détérioré au point d’usurper le capital des individus – n’est pas un si grand pas que ça. C’est même quelque chose d’assez facile à faire.

Dans l’ancien « monde libre », le socialisme est là pour rester, mais les citoyens individuels ont le choix de changer d’horizon. Ils ont le choix de voter avec leurs pieds et de partir pour un meilleur environnement.

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