25 octobre 2016

Evacuation de la Jungle à Calais : les élus ne savent pas qui ils doivent accueillir !


L'évacuation du camp de Calais a commencé sans que les députés qui doivent accueillir les réfugiés ne disposent d'informations sur leur nationalité et statut social, indique Valérie Boyer, maire des XIe et XIIe arrondissements de Marseille.

Valérie Boyer est députée, maire des XIe et XIIe arrondissements de Marseille, secrétaire nationale du parti Les Républicains en charge de la Santé, vice-présidente du groupe à l'Assemblée Nationale

RT France : Le gouvernement a-t-il raison de démanteler la Jungle de Calais ?

Valérie Boyer (V. B.) : Oui, il faut la démanteler parce qu’on ne peut pas laisser les habitants de Calais vivre dans ces conditions. Cela fait des années qu’ils souffrent, la situation devient intenable, avec beaucoup de violence et en plus la Jungle augmente.

Je trouve cela dangereux pour tout le monde, que les personnes, clandestins ou réfugiés, qui sont déboutés du droit d’asile se dispersent dans la nature

Il est certain que le gouvernement disperse les réfugiés et on ne sait même pas si ce sont vraiment des réfugiés ou des clandestins. Je suis un petit peu surprise que l’on n'accélère pas les demandes d’asile à l’occasion de ce tri. De toute façon, je trouve cela dangereux pour tout le monde, que les personnes, clandestins ou refugiés, qui sont déboutés du droit d’asile se dispersent dans la nature, on ne les retrouve plus et on ne les renvoie pas chez eux. On est en train d’envoyer des signaux aux organisations mafieuses qui les font venir ici, qui les avaient mis sous leur coupe, y compris dans Calais.

En général, dans les pays en guerre les hommes et les jeunes font la guerre, au lieu de se transformer en réfugiés

RT France : En tant qu'élue, avez-vous été prévenue ?

V. B. : On nous a passé un coup de fil, en disant que c’est comme ça et pas autrement. J’ai du mal à penser qu’il n’y ait que des réfugiés hommes et des jeunes. En général, dans les pays en guerre les hommes et les jeunes font la guerre, au lieu de se transformer en réfugiés. Où sont leurs femmes, leurs familles, les personnes âgées ? Pour moi, les réfugiés, ce sont ceux qui ne sont pas en capacité de faire la guerre.

RT France : Combien de personnes devez-vous accueillir ?

V. B : On m’a juste prévenue que 30 personnes de Calais allaient arriver dans le XIe arrondissement [de Marseille]. C’est tout ce qu’on m’a dit. Je ne sais pas si ce sont des familles, des clandestins, des réfugiés, je ne connais pas leur origine, si ce sont des hommes ou des femmes.

RT France : La question du financement de l'accueil, a-t-elle été réglée ?

V. B : Ce ne sont pas des financements de la mairie, mais ceux de l’Etat.

Parmi les réfugiés de Calais, il n’y a pas de Syriens

RT France : Face à la bataille de Mossoul qui vient de commencer et au fait que la Croix Rouge ait prévenu qu’il pourrait y avoir jusqu’à un million de réfugiés supplémentaires en Europe, pensez-vous que l’Europe et la France soient capables d’affronter un tel afflux ?

V. B : Je ne le crois pas. Mais, d’après ce qu’on dit à la télévision, parmi les réfugiés à Calais, il n’y a pas de Syriens. J’ai accueilli des personnes venues de la Syrie il y a trois ans, au début du massacre des chrétiens, des Yézidis, quand Karakoch et Mossoul sont tombés, ces personnes payaient leur voyage, devaient avoir un visa et être accueillies dans une famille pour pouvoir venir en France. C’étaient de vrais réfugiés, surtout des personnes âgées qui venaient. Ils étaient perdus, modestes, c’étaient des coiffeurs, des bouchers, des artisans. Ce n’était en aucun cas des mineurs. La préfecture a été incapable de me donner la nationalité des personnes qui arrivaient.

RT France : Cela va-t-il être un simple accueil temporaire ?

V. B : Je n'en sais rien, je sais seulement qu'ils seront dans des appartements qui appartiennent à l’Etat.

RT France : Pensez-vous que la crise des réfugiés soit gérée de manière efficace en France ?

V. B : Ce n’est pas efficace, d’une part, parce qu’on n’est pas arrivé à régler nos problèmes avec l’Angleterre et d’autre part, parce que nous envoyons un message absolument catastrophique aux organisations mafieuses.

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