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19 octobre 2016

46 ans de prison confirmés pour neuf grands banquiers islandais


Une punition méritée qui mériterait d’être infligée à nos propres escrocs, et pas seulement banquiers.

L’Islande a agi différemment du reste de l’Europe et des États-Unis en permettant que les banquiers soient poursuivis comme des criminels plutôt que de les traiter comme une espèce protégée.

L’Islande a reconnu neuf grands banquiers coupables et les a condamnés à des décennies de prison pour des crimes liés à la crise économique de 2008.

Jeudi 6 octobre, la Cour suprême d’Islande a rendu un verdict de culpabilité pour les neuf accusés dans l’affaire de manipulation du marché Kaupthing, après un procès de longue haleine qui débuta en avril de l’année dernière.

Kaupthing est une grande banque internationale basée à Reykjavik en Islande. Elle s’est développée au niveau international pendant des années, mais s’est effondrée en 2008 sous le poids de dettes énormes, paralysant l’économie de la petite nation.

En exigeant que les banquiers soient soumis aux mêmes lois que le reste de la société, l’Islande a opté pour une stratégie très différente de celle de l’Europe et des États-Unis, où les banques reçurent des amendes symboliques, mais où les directeurs et patrons échappèrent à toute peine.

 

Alors que les gouvernements américain et britannique renflouèrent et cautionnèrent leurs grandes banques avec l’argent des contribuables –- confortant les banquiers dans leur comportement scélérat -– l’Islande adopta une approche différente, déclarant qu’elle laisserait les banques faire faillite, éliminerait et punirait les criminels qui dirigeaient ces banques, et protégerait l’épargne des citoyens. 
 
 

L’ancien directeur de la banque Kaupthing, Hreiðar Már Sigurðsson, qui fut déclaré coupable et emprisonné l’an dernier, a vu sa peine prolongée de six mois jeudi.

Selon l’Iceland Monitor, les neuf banquiers sont reconnus coupables de crimes liés au financement abusif d’achats d’actions –- la banque prêtait de l’argent pour l’achat d’actions tout en utilisant ses propres actions comme garantie pour les prêts.

Ils sont également reconnus coupables d’avoir suscité une demande déloyale pour les actions Kaupthing par tromperie et faux-semblants.

 
 
L’approche islandaise

Ces verdicts de culpabilité ne sont que les dernières mesures de répression sans précédent prises par l’Islande depuis le crash économique.

Les autorités ont poursuivi les patrons des banques, les directeurs généraux, les fonctionnaires et les pilleurs d’entreprise pour des crimes allant du délit d’initiés à la fraude, au blanchiment d’argent, à l’induction en erreur des marchés, à la violation des droits des fonctionnaires par mensonge.

Pendant ce temps, l’économie, qui s’effondra de manière spectaculaire, rebondit après avoir laissé ses banques faire faillite, imposant des contrôles de capitaux et protégeant ses propres citoyens plutôt que l’élite patronale des banques responsables de ce gâchis.

Cette détermination à rendre compte au peuple des actions qui causèrent le marasme financier contraste fortement avec ce qui se pratiqua au Royaume-Uni, dans le reste de l’Europe et aux États-Unis. Là, des amendes furent bien imposées aux vingt plus grandes banques pour les transgressions telles que la manipulation des marchés, le blanchiment d’argent et la mise en vente de prêts hypothécaires, mais retombèrent finalement sur les actionnaires et, en entravant la capacité des banques à prêter, pénalisèrent également le reste de la société.

Pendant ce temps, les banquiers coupables, grâce aux renflouements gouvernementaux, continuèrent de faire des profits phénoménaux et d’empocher des bonus obscènes, comme si de rien n’était.

L’an dernier, le Fonds monétaire international reconnut que l’Islande avait renoué avec la reprise économique « sans compromettre son modèle de bien-être » ou avoir puni ses citoyens pour des crimes commis par ses banquiers.

L’Islande va incarcérer ses banquiers -– et les États-Unis et l’Europe ont tort de se contenter de tirer quelques oreilles et de donner implicitement un feu vert aux outrages futurs. 

Source (traduction par le site Antibanque… révisée )
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