05 septembre 2016

Rennes, Algériens arrivés en France il y a deux mois, rixe dans un bus : « J'ai cru qu'on était en guerre »


Il est minuit passé, le 31 août. Un gendarme en civil, un commercial, un collégien, des gens qui viennent de passer la soirée au cinéma prennent place dans le bus qui, à partir de République, à Rennes, dessert Saint-Jacques-de-la-Lande et Ker-Lann, à Bruz.

Deux jeunes femmes embarquent également avec, à leurs basques, quatre hommes éméchés. Ces derniers les suivent depuis un moment...

Attouchements et insultes

À l'intérieur du bus, la drague poussée dégénère, vire au harcèlement, aux attouchements, puis aux insultes quand les deux copines repoussent leurs agresseurs. Elles descendent du bus, en pleine nuit, plusieurs arrêts avant leur destination. L'une d'elles, choquée, fond en larmes.

Coups de poing et de bouteilles

Dans le bus, la violence, au lieu de se calmer, monte en intensité. Les quatre jeunes boivent, fument, renversent de la bière et insultent copieusement les autres passagers qui se défendent. Plusieurs sont frappés à coups de poing, de bouteilles... Des canettes volent dans l'habitacle. Un marteau brise-vitre est également utilisé.

Deux hommes sont légèrement blessés et deux vitres cassées. « J'ai cru qu'on était en guerre », dira le chauffeur de bus, choqué par ce déchaînement de violence gratuite qui s'achève par un dernier échange de coups, à l'extérieur.

« Guérilla urbaine »

Quatre jeunes sont arrêtés. Deux d'entre eux, considérés comme majeurs, ont comparu, vendredi, devant le tribunal correctionnel.

Les mots « guérilla urbaine » reviennent dans la bouche de plusieurs témoins. Les deux prévenus sont Algériens. Arrivés en France il y a deux mois, ils se posent en victimes, souvent arrogants à l'audience, sourire aux lèvres.
Ils nient

Déjà, ils n'ont rien à faire devant un tribunal pour adultes. L'un dit avoir 14 ans, l'autre 15 ans et demi... Les examens radiologiques et dentaires assurent le contraire. « Chez nous, on a vécu dans la misère, confient-ils, en arabe. C'est peut-être pour ça qu'on fait plus vieux... »

Cette fameuse nuit, sur la ligne 57, ils jurent, « sur le Coran », qu'ils n'ont rien fait. Si ce n'est se défendre. Notamment contre « un grand noir costaud. On est des Arabes, ce sont des Français : ils sont contre nous ».

« Situation intenable »

Le parquet s'insurge contre cette thèse du complot aux relents racistes. Dix et douze mois de prison ferme, avec mandat de dépôt à l'audience, sont requis, même si ni l'un, ni l'autre n'ont, a priori, d'antécédents judiciaires.

« Tous les deux vivent dans des conditions déplorables, plaident, pour leur défense, Mes Élodie Brault et Jennifer Cambla. SDF à Rennes, ils fréquentent des squats insalubres et sont en grande détresse. Leur situation sanitaire et sociale est intenable. »

Finalement, les deux jeunes ont été condamnés à dix mois de prison ferme, qu'ils sont partis purger, dès vendredi soir, à la Rennes - Vezin. À leur sortie, ils seront interdits de séjour en Ille-et-Vilaine pour trois ans, sous peine de repartir pour trois mois en prison.

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