05 septembre 2016

Allemagne : les élections régionales dominées par l''extrême-droite


Le parti populiste "Alternative für Deutschland" a réalisé un score historique lors d'une élection régionale dans le fief historique d'Angela Merkel. Un avertissement, à un an des législatives.


Un an après la décision d'Angela Merkel d'ouvrir l'Allemagne aux réfugiés, le parti populiste anti-migrants AfD a remporté un succès électoral important dans une région de l'ex-RDA communiste, infligeant un camouflet au parti de la chancelière à un an des législatives.

Si les sociaux-démocrates du SPD arrivent premiers de l'élection régionale dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale avec 30% des voix, soit cinq points de moins qu'en 2011, c'est avant tout l'AfD qui a le coeur à la fête.

Avec 21% des voix, ce parti né en 2013 devance nettement la CDU d'Angela Merkel, pourtant élue de la région, qui se classe troisième avec un peu plus de 19% des voix.

La problématique de l'intégration forcée du million de demandeurs d'asile arrivés l'an dernier en Allemagne a monopolisé la campagne électorale.

Un parti qui monte

Trois ans après sa création, l'AfD renforce sa position sur la scène nationale : le parti est désormais représenté dans 9 des 16 Länder avec ses succès électoraux dans trois régions au printemps. Le scrutin de dimanche, avec celui de Berlin le 18 septembre, fait figure de répétition générale à un an des législatives.

Les populistes font ainsi une entrée fracassante au Parlement régional pour leur première participation à un scrutin dans ce Land.

En difficulté - seulement 44% lui font confiance pour un quatrième mandat -, Angela Merkel a fait campagne sur le terrain pour convaincre les 1,3 million d'électeurs du Mecklembourg, où se trouve sa propre circonscription électorale, de ne pas voter populiste.
Pourquoi un tel succès ?

Pour Hajo Funke, professeur de sciences politiques à l'Université libre de Berlin, le succès de l'AfD un peu partout en Allemagne est une "lame de fond".

Au-delà de la question des réfugiés, l'AfD tire sa force du fait que "beaucoup de gens ne se sentent plus représentés". Un rejet des élites, nourri par une politique d'austérité régionale, sur lequel les populistes surfent malgré les progrès économiques de ce Land.

Désemparés par le succès des populistes, de nombreux responsables de gauche comme de droite rejettent la faute sur la chancelière au pouvoir depuis 11 ans.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.