18 août 2016

La liberté sera perdante, peu importe le candidat élu


Malgré toutes les déclarations concernant la menace pour la liberté et le gouvernement constitutionnel que représentent les candidats présidentiels des deux partis majeurs, nous n’entendons que très peu parler de l’origine de cette menace qu’est l’habitude de longue date de la classe politique de chercher à élargir le pouvoir présidentiel. Nous n’entendons aussi que très peu parler de la manière dont la présidence impériale est moins la création du Congrès que celle de Présidents assoiffés de pouvoir.

Parce que la guerre est la santé de l’Etat, il n’est pas surprenant que le pouvoir présidentiel se soit élargi en parallèle à l’expansion de l’Etat-guerrier. Peut-être le meilleur exemple, et le plus terrifiant, de la manière dont la sécurité nationale a été utilisée pour offrir au Président des pouvoirs dictatoriaux est-il le Defense Production Act.

Cette loi, qui est régulièrement révisée par une majorité congressionnelle bipartisane, confère au Président d’importants pouvoirs sur l’économie. Elle l’autorise explicitement à dire aux manufacturiers ce qu’ils doivent produire, et à imposer des contrôles sur les salaires et les prix, à gérer les relations du travail, contrôler l’allocation de ressources naturelles et même allouer du crédit. Tout ce que doit faire un Président pour jouir de ces pouvoir est déclarer l’état d’urgence.

Le Defense Production Act est loin d’être le seul exemple de la complicité du Congrès dans la croissance du pouvoir présidentiel. Par exemple, le Congrès insiste rarement à ce que le Président fasse une déclaration de guerre officielle avant d’entamer une action militaire. Lorsque j’ai tenté de forcer le Congrès à voter en faveur d’une déclaration de guerre contre l’Irak, un membre important du Congrès, qui était considéré être un expert de la Constitution, m’a expliqué que la nécessité d’une déclaration de guerre par le Congrès était un anachronisme.

Selon de nombreux conservateurs, le rôle du Président en tant que commandant en chef lui donne l’autorité d’entreprendre toute action qu’il juge être nécessaire pour la sécurité nationale. Ce qui transforme un pouvoir limité destiné à protéger le pouvoir des civils sur le secteur militaire en une autorisation pour le secteur militaire de contrôler les civils.

Les Présidents du passé ont difficilement limité leur abus des politiques étrangères. En effet, de nombreux conservateurs qui s’opposent aux abus de l’autorité du Président à l’échelle domestique soutiennent son autorité illimitée pour ce qui relève de la sécurité nationale. Ces conservateurs ne réalisent pas que des droits illimités en matière de politique étrangère nous mèneront inévitablement à l’usurpation du pouvoir du Congrès en matière de politiques domestiques par le Président.

Les Présidents des temps modernes ont régulièrement recours à des ordres exécutifs pour créer de nouvelles lois ou réécrire les statuts existants.

Dans son discours sur l’état de l’Union de 2014, le Président Obama s’est même vanté de son intention de s’armer de son stylo et de son téléphone pour imposer des ordres exécutifs et des régulations au Congrès. Certains membres du Congrès critiquent l’usurpation de l’autorité du Congrès par le Président, mais très peu s’en inquiètent lorsque l’occupant de la Maison blanche appartient à leur propre parti. Voilà qui suggère qu’une majorité d’entre eux soient plus intéressés par l’esprit de parti que par la protection de leur autorité constitutionnelle.

Tant que les gens s’attendront à voir le Président leur apporter une sécurité économique et personnelle, le Président représentera une menace pour la liberté. Ainsi, plutôt que de s’inquiéter de quel démagogue est le moins dangereux, nous devons nous concentrer sur la défense des idées de la liberté. Ce n’est qu’après qu’une majorité de la population le demandera que nous pourrons nous en retourner à un gouvernement constitutionnel. La croissance du mouvement de défense de la liberté me donne espoir. Un jour, notre paix, notre prospérité et notre liberté cesseront d’être menacées par les résultats des élections présidentielles.

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