30 août 2016

"Chance pour la France" à Marseille : il crie « Allah Akbar, je vais tout faire sauter ! » à dix reprises...


Un homme de 30 ans, multirécidiviste, a été condamné hier à 18 mois de prison ferme, peine assortie d’un mandat de dépôt, pour menaces de mort réitérées, menaces réitérées de destruction dangereuse pour les personnes, violence sur personne chargée de mission de service public et outrages à personnes dépositaires de l’autorité publique.

Le 5 août dernier, venu réclamer « son argent » à la Caisse d’allocations familiales, chemin de Gibbes (14e), mais éconduit en raison de son agressivité par les agents et un vigile, l’homme bien connu de la justice avait crié une dizaine de fois « Allah Akbar ! Je vais tout faire sauter ! » mettant la main dans sa sacoche. La scène avait provoqué un mouvement de panique parmi les usagers. « Beaucoup de gens ont été effrayés. On les voit sur la vidéo s’enfuir comme une volée de moineaux, certains ont pleuré après » s’émeut la présidente Sophie-Marie Boyer devant le prévenu indifférent.

« Il a exploité la peur collective »

Avant de s’enfuir, cet habitant de la cité de la Castellane (16e) avait continué : « Je vais vous régler votre compte, je vais revenir et tout faire exploser ». Identifié, « l’allocataire mécontent » (suivant l’expression de la CAF) n’avait jamais répondu aux convocations de la police. Il était interpellé le 22 août en flagrant délit de consommation de cannabis devant le MuCEM et proférait alors des outrages aux trois policiers leur lançant tout au long du trajet jusqu’au commissariat de Noailles « Vous êtes des putes, pas des humains, des singes. »

« Je n’ai rien fait de mal, je suis venu pour réclamer mon argent », miaulait hier le prévenu dans le box. Il se plaint de n’avoir reçu que 80 euros à sa sortie de prison prétendant aux 460 euros du RSA.

Constituée partie civile, la Caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône a demandé un euro symbolique et l’affichage du jugement dans ses locaux. « Il a exploité la peur collective avec des menaces en rapport avec le terrorisme et les attentats. Les usagers ont été terrorisés, certains pleuraient », a plaidé Me Géraldine Chiaia, représentant la CAF.

« De tels propos sont absolument inacceptables »

La procureur de la République a demandé au tribunal de le condamner lourdement : « Dans un pays meurtri par des attentats qui ont tué des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants, de tels propos sont absolument inacceptables.» Pour Marie-Blanche Régnier, « ce personnage est asocial, il n’a rien compris. Il s’en prend à la société, perturbe le fonctionnement du service public, menace ses agents, les policiers et aussi un chauffeur de bus. Il est dans des exigences et la plainte permanentes, jamais dans la reconnaissance de ses responsabilités ». Il était poursuivi aussi pour avoir le 2 avril 2015, sortant de Pôle Emploi, cassé sans raison la calandre d’un bus de la RTM et lancé un parpaing sur le chauffeur du bus touché au bras.

La défense a voulu voir dans ce comportement en marge de notre société la marque de désordres psychiatriques. « C’est aussi la démonstration d’une grande misère sociale et intellectuelle. Je sais que des Allah Akbar sensationnalistes, on n’a plus le droit depuis Charly Hebdo mais il faut prendre de la hauteur» a plaidé Me Naïma Haoulia pour qui son client « souffre d’un délit de faciès ».

18 mois ferme donc pour le tout, mandat de dépôt, un euro à verser à la CAF, 400 euros pour ses frais de justice, 300 euros de préjudice moral à chacun des 3 policiers outragés. Sans oublier 300 euros d’amende pour fourniture d’identité imaginaire. Deux jours après l’attentat de Nice, un baigneur de la plage des Catalans qui avait lancé « Je reviendrai demain avec un camion » avait écopé 10 mois ferme.

David Coquille

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