Le roi des Belges Philippe, le Premier ministre Charles Michel, le ministre des Transport François Bellot, et les représentants des autorités locales se sont rendus sur les lieux de l’accident dans l’après-midi pour constater l’ampleur de la catastrophe.
Peu après 23H00 (21H00 GMT), un train de voyageurs qui roulait à environ 100 km/h a percuté l’arrière d’un convoi de marchandises qui circulait à 10 ou 15km/h sur la même voie, entre les villes de Namur et Liège, à hauteur de la commune de Saint-Georges-sur-Meuse, selon les premiers éléments de l’enquête.
Sous la violence du choc, les deux voitures de tête du train de voyageurs, à bord duquel se trouvaient une quarantaine de passagers, ont déraillé et se sont couchées.
La première voiture, automotrice, du train de passager n’était plus qu’un amas de ferrailles, autour de laquelle s’affairaient des experts, a constaté l’AFP. Il faudra probablement «plusieurs jours» pour dégager les voitures endommagées et remettre les voies en état de marche, selon le gestionnaire du réseau, Infrabel.
Le conducteur du train fait partie des trois personnes décédées, a précisé la société.
Parmi les neuf blessés à des degrés divers, cinq étaient encore hospitalisés lundi après-midi, selon l’agence de presse Belga. Plus aucun n’est dans un état critique. Vingt-sept autres personnes ont été impliquées dans l’accident et certaines ont pu rentrer chez elle.
Quatre enquêtes distinctes vont devoir déterminer les circonstances de l’accident, toujours indéterminée, a expliqué sur place le ministre François Bellot: l’une est dans les mains de la police des chemins de fer, une autre dans celles ministère des Transports, et deux autres sont gérées par la SNCB, la Société nationale des chemins de fers belges, et Infrabel.
Un hélicoptère a survolé les lieux pour prendre des vues aériennes, mais il ne sera «pas simple de déterminer les causes», a averti une porte-parole du parquet de Huy, Brigitte Leroy.
L’hypothèse de la foudre
L’enquête ne fait donc que débuter, mais Infrabel a tout de même signalé un «coup de foudre» sur les installations électriques du tronçon ferroviaire «en début de soirée», soit quelques heures avant l’accident.
«Il y a eu énormément d’eau tombée hier, d’autres lignes étaient sous l’eau. L’enquête dira s’il y a un lien avec les orages, s’il y a eu une surtension ou autre. Il faut tout envisager», a prudemment observé Mme Leroy.
Les enquêteurs doivent entendre le conducteur du train de marchandises, qui transportait des produits issus d’une carrière.
«On a ressenti un grand choc, on a tous été projetés vers l’avant du train. Les bagages volaient partout, les gens qui n’étaient pas assis aussi», a raconté un jeune homme qui était à bord, au micro de la radio publique RTBF.
De nombreux étudiants qui rentraient à Liège après le week-end se trouvaient parmi les passagers.
«Il y avait un fond d’apocalypse, je reste étonné que nous n’ayons à déplorer que trois décès tant l’impact a été violent», a déclaré Francis Dejon, le bourgmestre (maire) de la commune de Saint-Georges-sur-Meuse, lors d’un briefing en présence du roi et du Premier ministre qui s’est tenu à la mairie de la commune voisine d’Amay.
En 2008, un train de voyageurs et un train de marchandises étaient entrés en collision frontale pratiquement au même endroit, à hauteur d’Hermalle-sous-Huy, faisant une quarantaine de blessés. L’enquête avait déterminé la responsabilité d’un des deux conducteurs ainsi qu’un problème de signalisation.
La Belgique a connu plusieurs accidents de train ces dernières années. L’un des plus graves, en février 2010, entre deux trains de voyageurs entre Hal et Buizinguen, au sud-est de Bruxelles, avait fait 19 morts et 162 blessés, dont 11 grièvement.
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