24 mai 2016

Toutes les raffineries de France sont en grève


Le conflit contre la loi travail se durcit. Le secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT Emmanuel Lépine a déclaré mardi que la grève était désormais votée dans huit raffineries sur huit en France, y compris celles d'Exxon Mobil.

"Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l'ordre à Fos-sur-Mer", a-t-il dit en se référant à l'intervention de gardes mobiles pour lever les barrages des militants CGT aux accès du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer.

"Il va y avoir au minimum une baisse du débit de 50%" à la raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon, a-t-il précisé. "A Fos, la grève a aussi été votée. Plus aucun produit ne sort. Il y a maintenant huit raffineries sur huit en grève."

Total menace de revoir ses plans en France

« Les événements qui se déroulent en ce moment dans nos raffineries sont extrêmement graves et constituent une prise en otage de nos activités et de nos sites pour nourrir une lutte qui n'est pas la nôtre », écrit Philippe Sauquet, directeur général Raffinage-Chimie, dans un email adressé à ses cadres que « Les Echos » se sont procurés.

« Si nous n'étions pas en mesure d'éviter dans de telles circonstances l'arrêt de nos unités, il va de soi que nos clients reconsidèreraient la confiance qu'ils ont placée en nous, et nous nous devrions de réviser nos projets d'avenir avec lucidité », ajoute-t-il.

Total a investi près de deux milliards d'euros depuis 2012 pour sauver ses raffineries et usines pétrochimiques en France, qui perdaient 500 millions d'euros en 2013 et 200 millions en 2014, fait-on valoir de source proche de la direction du groupe, selon laquelle ces sites sont aujourd'hui devenus rentables.

Fermeté médiatique

Alors qu'il était l'invité d'Europe 1, Manuel Valls a répété dans la matinée qu'il n'y aura "pas de retrait" du projet de loi de Myriam El Khoneri et indiqué que "la CGT [était] dans une impasse". "L'Etat fait preuve de la plus grande fermeté et d'une très grande détermination. Les forces de l'ordre interviennent depuis vendredi pour évacuer les dépôts qui sont bloqués, en Bretagne, en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Auvergne. D'autres sites seront libérés", a-t-il ajouté.

De son côté, Bernard Thibault a déclaré qu'il ne fallait pas "inverser la hiérarchie des responsabilités". "Qui est à l'origine des hostilités ? C'est le gouvernement avec la manière et le fond du projet de loi réformant le code du travail, 130 pages qui débarquent un beau matin sans aucune concertation avec les organisations syndicales", a poursuivi l'ancien secrétaire général de la CGT.

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