05 mai 2016

Coca-Cola a versé près de 7 millions d’euros à des experts français de la nutrition depuis 2010


L’ONG allemande Foodwatch a obtenu auprès de Coca-Cola une liste des projets et organismes que le géant du soda a subventionné en France. Au total, près de 7 millions d’euros ont été versés depuis 2010 "pour brouiller le débat sur l’obésité et le diabète" dénonce Foodwatch.

"Chercheurs, médecins, nutritionnistes, diététiciens ont empoché des sommes rondelettes et prétendu que les boissons light seraient finalement plutôt bénéfiques pour la santé. Coca-Cola a mis les moyens pour faire croire aux consommateurs que ses produits à base de “faux sucres” – light, zéro, life (stévia) - font partie de la solution. Pour le géant des sodas, des scientifiques français ont ainsi sillonné congrès et conférences et multiplié les publications en chantant les louanges des édulcorants".

Parmi les bénéficiaires cités dans la liste rendue publique par Coca-Cola France, on trouve la Fédération française des diabétiques (268 552 €), l’Institut européen d’expertise en physiologie (719 000 €), le Centre national pour le développement du sport, qui dépend du ministère des Sports (1 118 926 €), l’Association française des diététiciens nutritionnistes, (117 764 €), Dietecom, le salon de la nutrition destiné aux professionnels de la santé (124 450 €), CreaBio, un centre de recherche clinique cofondé par le Pr Marc Fantino, grand défenseur des édulcorants (653 798 €), ou encore l’Université de Poitiers (228 104 €).

Or les bienfaits des "faux sucres" ont été remis en question par différentes études. En janvier 2015, l’Anses avait publié un rapport qui concluait que les édulcorants intenses n’ont pas d’effet bénéfique sur le contrôle glycémique des personnes diabétiques. Et en 2013, une étude de l’Inserm, menée avec plus de 66 000 femmes, montrait que, contrairement aux idées reçues, le risque de diabète de type 2 est plus élevé lorsqu’on consomme des boissons light plutôt que des boissons sucrées "normales".

Coca-Cola adopte une stratégie identique aux États-Unis, comme l’avait révélé le New York Times l’été dernier, en s’alliant avec des scientifiques prestigieux et avec certaines institutions sportives pour relativiser le rôle des sodas dans l’obésité et les maladies qui lui sont liées. Et insister plutôt sur le besoin de faire de l’exercice.

Concepcion Alvarez
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