20 avril 2016

Le péril jaune... heu non... rouge... non plus... russe !


Le mot "guerre", lui-même, est devenu erroné. Il serait probablement plus exact de dire qu'en devenant continue, la guerre a cessé d'exister. Une paix qui serait vraiment permanente serait exactement comme une guerre permanente. C'est la signification profonde du slogan du parti : "La guerre, c'est la Paix".

Ces mots d'or de George Orwell viennent immédiatement à l'esprit lorsqu'on parcourt la machine médiatique occidentale. Dernier exemple en date : l'amusant délire CNNien sur le péril jaune... pardon, le danger russe.

Tout commence avec le constat fait par le commandant des forces navales US en Europe, l'amiral Mark Ferguson, que les sous-marins russes sont bien plus avancés et efficaces que leurs prédécesseurs et qu'ils ne sont pas tous détectés par l'appareil de surveillance américain. Notez bien la dichotomie entre les paroles relativement neutres et mesurées du chef militaire et le ton de l'article.

Amiral : "L'OTAN est vue comme une menace existentielle par la Russie. Après la fin de la Guerre froide, l'expansion de l'OTAN vers l'est et notre capacité militaire ont été ressenties comme une menace viscérale par les Russes. (...) Les sous-marins russes que nous voyons sont bien plus furtifs, ils ont des systèmes d'armement avancés et des missiles qui peuvent atteindre des cibles à longue distance. Leur opérabilité loin de leurs eaux territoriales est également meilleure".

Journaliste : "La Russie déploie agressivement des missiles balistiques et des sous-marins d'attaque en nombre jamais vu depuis la Guerre froide (...) Cette alarmante montée en puissance (...) De plus en plus inquiets du développement des sous-marins russes, les États-Unis et ses alliés de l'OTAN mènent des exercices."

Pour donner au lecteur apeuré une petite dose d'adrénaline supplémentaire est évoqué l'amusant épisode de mardi en mer Baltique, quand deux Sukhois ont fait du rase-motte au-dessus de l'USS Cook. Il est vrai que les images sont assez impressionnantes mais, même si le Pentagone était furieux, les aimables facéties des pilotes (les avions n'étaient pas armés) n'avaient pour but que de montrer légèrement les crocs : Que venez-vous faire si près de chez nous ?

Car c'est évidemment là tout le nœud du problème et la chute de l'article, cachée au milieu du texte, le confirme : "Les États-Unis pensent que le regain d'activité russe a plusieurs objectifs, notamment empêcher l'OTAN et les États-Unis d'opérer dans le soit-disant étranger proche de la Russie."
 
 
Ah d'accord... Maudits russes ! leur pays est trop proche des bases US.

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