29 novembre 2015

A partir des meurtres de masse du 13 novembre


Alain BADIOU : à partir des meurtres de masse du 13 novembre (1h46) from Là-bas si j'y suis on Vimeo.

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Commentaires

LEMOINE - Le 29 novembre 2015 à 11h02
Je trouve un peu curieux que Badiou qui se réclame plus ou moins du marxisme ne fasse pas son analyse (par ailleurs très intéressante) en terme de classes. Car de quoi parle-t-il quand il pointe ces deux milliards d’individus qui sont comptés pour rien. Il parle de ce qu’on appelle en termes marxistes le « lumpenprolétariat » c’est-à-dire de cette couche sociale qui ne trouve pas sa place dans le rapport social de production.

Cela parait pourtant clair dans le cas des terroristes français ou belges. Ils viennent de la troisième génération issue de l’immigration. La première génération avait une place dans le rapport social de production : elle est passée de la paysannerie (souvent) à la classe ouvrière. La seconde génération a connu un destin différencié selon qu’elle s’est intégrée ou non aux nouvelles couches productrices. La désindustrialisation ne lui a pas laissé d’autre choix. Mais la partie qui n’a pas réussi ce passage est tombée dans le lumpenprolétariat. Elle a elle-même engendré une troisième génération enfermée dès l’enfance dans cette situation, sans espoir d’en sortir. Cette troisième génération a développé cette « subjectivité fasciste » telle que la définit Badiou quand il dit : « je crois qu’on peut appeler fascisme la subjectivité populaire qui est générée et suscitée par le capitalisme …. sous l’effet des limites structurales du capitalisme… mises en évidence par la mondialisation ». On peut dire alors que cette subjectivité fasciste a deux versants : le premier qui concerne les couches sociales « françaises de souche » paupérisées par la désindustrialisation et abandonnées par l’État. Celles-ci se tournent vers le Front National car elles espèrent que leur communauté d’origine ethnique et culturelle avec le reste de la société leur vaudra un traitement particulier qui pourrait les sauver. Mais les autres qui n’ont pas cet espoir mais vivent au contraire le rejet y compris des premières, n’ont d’autre recours que leur identité d’origine. A savoir l’Islam et justement l’Islam des origines. Leur espoir c’est le retour aux origines et finalement une nouvelle version de l’histoire qui gommerait jusqu’aux croisades !

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