18 mars 2015

Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, une guerre a fait rage autour de vous...


Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, une guerre a fait rage autour de vous durant les douze derniers mois. Pas une guerre « chaude », mais une guerre écrasante de propagande du genre qui précède habituellement un tel acte militaire.

Le spectre complet de l'offensive de désinformation É.-U. contre la Russie commença sérieusement en 2006 avec la mort par empoisonnement au polonium du militant anti-Poutine, Alexander Litvinenko. Malgré le fait que, avant Litvinenko, les seuls assassins avec la manière précédente de mort au polonium étaient ceux responsables de l'assassinat de Yasser Arafat, les médias occidentaux ont immédiatement et obstinément pointé du doigt Poutine comme coupable dans l'assassinat de Litvinenko.

Plus tôt cette année, une enquête du gouvernement du R.-U. sur sa mort a débuté et les mêmes allégations, basées sur l'école de l'a priori du « quiconque sait que Poutine est un voyou », privé d'évidence, l'argumentation juridique a été fabriquée. Un petit bout d'information révélée par l'enquête qui a totalement minimisé l'affirmation que Poutine n'avait rien à voir avec la mort de Litvinenko fut, cependant, consciencieusement ignoré par les médias occidentaux.

D'après la version du gouvernement britannique, l'arche du « militant anti-Poutine » fut envoyée par deux agents du KGB qui lui administrèrent le poison radioactif en lui offrant la fin de la théière de thé (environ une demi-tasse) qu'ils avaient commandé dans un hôtel de Londres. Le problème avec cette déclaration est que Litvinenko lui-même a spontanément arrangé la rencontre avec les deux hommes seulement quelques heures avant qu'ils les rencontrent. Donc, pour croire que les deux agents ont tué leur ancien compatriote, nous devons supposer qu'ils suspectaient d'une manière ou d'une autre que Litvinenko allait leur demander un rendez-vous et avaient amené une réserve de plutonium juste pour une telle occasion. De plus, l'un des agents présenta son fils de 8 ans à Litvinenko, lui disant même de serrer sa main, après que Litvinenko ait bu un peu du thé prétendument radioactif. La femme de Litvinenko, Marina, a dit dans l'enquête qu'à l'époque de sa mort, Litvinenko travaillait pour le MI6.

Le quelque peu fameux discours de Poutine à la Conférence de Munich sur les politiques de défense en 2007 est présenté comme le moment où la Russie a « rompu » publiquement et unilatéralement avec l'Occident. Mais les commentaires de Poutine à Munich furent fondés sur la base de plusieurs années de tentatives à couvert et ouvertes des gouvernements É.-U. et Britanniques pour déstabiliser le gouvernement russe et le forcer à accepter la réalité que l'empire anglo-étasunien règne en maître. Plutôt que de s'incliner devant cette pression, Poutine a choisi d'administrer une dose de vérité et de réalité aux va-t'en guerre :
« L'histoire de l'humanité a certainement traversé des périodes unipolaires, et a vu des aspirations à la suprématie mondiale. Et qu'est-ce qui ne s'est pas produit dans l'histoire du monde ? Qu'est-ce qu'un monde unipolaire ? Cependant, quelqu'un pourrait embellir ce terme, mais finalement cela se réfère à un type de situation, à savoir, un centre d'autorité, un centre de force, un centre de prise de décision.

C'est un monde dans lequel il n'y a qu'un maître, un souverain. Et finalement, c'est pernicieux, pas seulement pour tous ceux à l'intérieur de ce système, mais aussi pour le souverain lui-même, car cela le détruit de l'intérieur.

Et cela n'a certainement rien en commun avec la démocratie. Car, comme vous savez, la démocratie est le pouvoir de la majorité à la lumière des intérêts et opinions de la minorité.

À propos, la Russie - nous - est constamment éduquée concernant la démocratie. Mais pour une certaine raison, ceux qui nous font la leçon ne veulent pas apprendre eux-mêmes. Aujourd'hui, nous sommes témoins de l'hyper utilisation d'une force presque illimitée - la force militaire - dans les relations internationales, force qui plonge le monde dans un abysse de conflits permanents. Nous voyons un dédain encore et toujours plus grand pour les principes de base de la loi internationale. Et les normes légales indépendantes deviennent, en réalité, de plus en plus similaires au système légal d'un état. Un état et, bien sûr, le premier et principal les États-Unis, qui a outrepassé ses frontières nationales de toutes les manières. Cela est visible dans les politiques économiques, culturelles et éducatives qu'ils imposent aux autres nations. Eh bien, qui aime ceci ? Qui est heureux de ceci ? » Depuis ce discours, la Russie a été sur une trajectoire de collision avec les É.-U. et ses idéologues serviles en Europe. Tandis que la Russie faisait des efforts concrets pour redresser le déséquilibre dans le monde unipolaire en établissant des liens économiques, politiques et sociaux multilatéraux avec des pays non alignés sur l'empire (BRICS), les É.-U. et l'UE continuaient leur campagne de démonisation et déstabilisation contre le gouvernement russe. En parallèle de la campagne anti-Poutine concertée des médias, les tactiques ont inclus le financement et l'entraînement de groupes « d'opposition » au sein de la Russie, une tentative de dépeindre la Russie capable d'abattre un avion de ligne civil, des sanctions économiques et politiques, des attaques spéculatives sur la monnaie, la manipulation des marchés énergétiques au détriment de la Russie (et de beaucoup d'autres), et bien sûr, l'organisation du renversement violent du gouvernement ukrainien pour imposer un troupeau de collaborateurs pusillanimes sur qui l'on pourrait compter pour déclencher une guerre contre les Russes ethniques à l'est de l'Ukraine, tout ceci dans un effort de provoquer la Russie dans une guerre avec l'Ukraine, et potentiellement l'Europe.

 
Toutes ces manœuvres (et d'autres) l'ont été dans le but d'amorcer un changement de régime en Russie pour empêcher l'émergence d'un ordre mondial nouveau, plus équitable, mené, en grande partie, par la Russie. L'empire anglo-étasunien règne en maître actuellement, car ses agents ont passé les 100 dernières années (plus concernant le R.-U.) à infiltrer, manipuler, subvertir, et faire chanter les autres gouvernements. Ils ont aussi à plusieurs reprises fait la guerre aux peuples d'autres nations et régulièrement pillé leurs ressources. Bâti sur cet édifice, l'empire anglo-étasunien ne peut pas continuer à régner en maître sans continuer à s'approprier la richesse (humaine et naturelle) des autres pays. Il n'est pas difficile de voir comment les efforts de Poutine pour la création d'un ordre économique mondial plus équitable, embarrassent tant les agents de l'empire, et les conduisent à prendre des mesures toujours plus extrêmes pour contrecarrer les intentions russes.

En écrivant ou parlant sur la crise en Ukraine, la plupart des experts géopolitiques dans les médias alternatifs, (y compris des chefs de file comme William Polk, qui travailla au département d'État des É.-U. sous JFK, et l'ancien second Secrétaire au Trésor sous Reagan, Paul Craig Roberts) déchiffrent les causes assez simples de - et proposent des solutions à - l'impasse actuelle : que l'ingérence des É.-U./OTAN en Ukraine est vue, de manière compréhensible, par la Russie comme une attaque directe sur ses intérêts, que les É.-U. n'accepteraient jamais un traitement similaire par la Russie (comme la Russie finançant un coup au Mexique et l'établissement d'un gouvernement mexicain anti-É.-U.) ; et que les É.-U./OTAN devraient accepter cela et céder ou courir le risque d'entraîner la planète dans une guerre nucléaire. Le susmentionné William Polk a écrit récemment :
« Nous devons reconnaître que l'Ukraine ne fait pas partie de notre sphère d'influence ou de domination. Elle ne l'est pas non plus de l'hémisphère occidental, ni de l'Atlantique Nord. Sur la mer Noire, le concept d'une Organisation du Traité de l'Atlantique Nord est un oxymore. La zone de la mer Noire fait partie de ce que les Russes appellent, le « lointain proche ». [...]

Le danger, bien sûr, est que, pour des raisons de politique interne - et particulièrement du fait de l'empressement des néoconservateurs et d'autres vautours - nous n'acceptions pas ce fait géostratégique. Ainsi, un conflit, avec toute l'horreur que cela signifie, deviendrait virtuellement inévitable. » Polk insinue ce que j'avais déjà expliqué plus haut - que la préservation de l'hégémonie mondiale des É.-U. nécessite que les « vautours » des É.-U. ignorent les faits. Les « raisons de politique interne » font référence au besoin pour les É.-U. de continuer à faire ce qu'ils font. Pour une chose, les niveaux de consommation d'énergie actuels aux É.-U. nécessitent qu'ils cherchent du pétrole à l'étranger. Et c'est uniquement un facteur. La guerre impériale et le pillage sont la colle qui tient l'économie des É.-U. en place, une économie qui est extrêmement déséquilibrée entre riche et pauvre, et entre la dette et le crédit. N'importe quel analyste sain peut voir que les États-Unis sont dans un sinistre besoin d'une restructuration radicale et une gouvernance solide.

Mais il y a plus au problème qu'une simple dissonance cognitive de la part des faiseurs de politique des É.-U. Les psychopathes constituent entre 2 à 6 % de la population mondiale, bien qu'ils ne soient pas répartis uniformément à travers le monde.

Dans un papier intitulé « The Sociobiology of Sociopathy: An Integrated volutionary Model » (La sociobiologie de la sociopathie : un modèle évolutionnaire intégré - NDT), Linda Mealey, du département de psychologie à l'académie de St Benedict à St Joseph, Minnesota, a traité de l'augmentation de la psychopathie dans la culture étasunienne en suggérant que dans une société compétitive - l'une dans laquelle le capitalisme domine, par exemple - la psychopathie est adaptative et qu'il est probable qu'elle augmentera. Elle écrit :
J'ai ainsi longuement argumenté que certaines personnes semblent avoir un génotype qui les prédispose à la [psychopathie].

[Les psychopathes] apparaissent toujours dans toute culture, peu importe ce que sont les conditions socio-culturelles [...]

La compétition accroît l'emploi de stratégies antisociales et machiavéliques et peut neutraliser un comportement pro-social.

Certaines cultures encouragent la compétitivité plus que d'autres et ces différences dans les valeurs sociales varient tant temporellement que trans-culturellement [...] À travers ces deux niveaux, de hauts niveaux de compétitivité sont associés à de forts taux de crime et de machiavélisme.

Une forte densité de population, une forme indirecte de compétition, est également associée à une réduction d'un comportement pro-social et un comportement antisocial accru.
 
La conclusion est que le « mode de vie étasunien » a optimisé la survie des psychopathes avec pour conséquence qu'elle est une « stratégie de vie » adaptative qui est extrêmement fructueuse dans la société étasunienne, et a ainsi progressé dans la population en termes strictement génétiques. Qui plus est, en tant que conséquence d'une société qui est adaptative à la psychopathie, beaucoup d'individus qui ne sont pas des psychopathes génétiques se sont adaptés de même, devenant des psychopathes « réels », ou des « sociopathes secondaires ».

Ce n'est pas que le capitalisme soit psychopathique per se, plutôt que, lorsque les ingrédients qui font un capitalisme fructueux - l'entrepreneuriat, l'innovation, le dur labeur, la vision à long terme, et « cet esprit pionnier » - deviennent corrompus et détournés à assouvir (quoique jamais triomphant) la pure cupidité, vous savez que la psychopathie a pris les commandes. Le terme spécifique utilisé par Andrzej Lobaczewski dans Ponérologie Politique pour décrire ce processus fut « ponérisation ». De même que les gens et les animaux peuvent être infectés par des parasites qui contrôlent leurs esprits et les forcent à se comporter de manières complètement autodestructrices, ainsi aussi le sont les « ismes » (idéologies) et les organisations (jusqu'à et y compris des gouvernements nationaux) modelées à travers le temps, et utilisées pour masquer l'activité psychopathique. [Lobaczewski, pour l'anecdote, était un psychologue polonais et membre d'un réseau clandestin de chercheurs étudiant ce phénomène dans l'Europe de l'Est communiste du début à la moitié du 20e siècle.]

Étant donné que les centres de pouvoir, d'influence, de corruption et de cupidité attireraient les individus psychopathiques d'un « calibre » particulier, nous pouvons supposer que les psychopathes sont probablement surreprésentés dans le gouvernement des É.-U. (centres de forte population, compétitivité et comportement antisocial = boulot au gouvernement). La plupart des études académiques s'accordent pour dire que la plupart des psychopathes manquent de prévoyance, spécifiquement la capacité à imaginer les conséquences pour eux-mêmes de leurs actes. Ils voient uniquement que ce qu'ils veulent voir, et ce qu'ils veulent est basé sur leur conduite inconsciente primitive à la domination et la destruction. Pour le psychopathe, les règles et faits sont des choses ennuyeuses qu'ils s'efforcent continuellement de contourner ou nier. Ils sont tout à fait disposés à imposer des règles aux autres, mais ne considérez jamais un instant que ces règles puissent s'appliquer à eux.


Pour les psychopathes « banals » ou « ordinaires », cela mène souvent à des arrestations répétées et séjours en prison, desquels ils échouent à apprendre quoique ce soit, autre que les manières d'éviter de se faire attraper à nouveau, ce qui échoue aussi également. La preuve circonstanciée suggère, cependant, que certains psychopathes - ils pourraient être surnommés « ambitieux » - soient capables de comprendre que leurs penchants ne sont pas acceptables dans la société normale (bien qu'ils ne puissant pas comprendre pourquoi), que les règles sont une menace pour eux, et qu'en s'élevant au-dessus de la société « normale » où différentes règles s'appliquent (ou ils pourront faire les règles) est le meilleur moyen pour faciliter la libre expression de leurs impulsions dominatrices et destructrices, sans souffrir de quelconques conséquences négatives. Une position de pouvoir et d'influence dans une organisation monolithique et monumentalement corrompue comme le gouvernement des É.-U. est, par conséquent, l'endroit parfait pour un psychopathe pour exercer son métier. Mais une fois à cette position, et (justement) convaincu de son immunité aux conséquences, le psychopathe retournera à l'ignorance des faits et règles et, certainement, ne montrera aucun égard aux conséquences négatives de ses actes envers les autres.

Et ainsi, nous revenons au problème de William Polk que « pour des raisons de politique interne - et particulièrement du fait de l'empressement des néoconservateurs et d'autres vautours - nous n'acceptions pas [le] fait géostratégique [que] l'Ukraine ne fait pas partie de notre sphère d'influence ou domination ». C'est vrai, mais du point de vue des psychopathes dans le gouvernement des É.-U. (et au-delà) qui dirigent la politique étasunienne envers la Russie, les « raisons de politiques internes » ont peu à faire avec leur refus des faits. Pour ces psychopathes, au niveau de leurs conduites primitives, le problème avec les faits est les faits eux-mêmes : ils interfèrent avec ce qu'ils veulent. Et comme je l'ai écrit, ce qu'ils veulent est dominer et, lorsque nécessaire pour aboutir à cette domination, de détruire. Leurs positions de pouvoir et d'influence combinées à leur capacité unique à totalement mépriser les faits et au contraire, « à créer les leurs », est le problème de fond que l'humanité a à faire face aujourd'hui. C'est de la mégalomanie avec un angle profondément narcissique. Il s'agit de cupidité et de contrôle, non pas pour quelque fin vaguement noble, (bien que tous les styles de justifications et discours nobles soient utilisés pour embobiner les gens normaux de ce monde dans la prolongation du programme psychopathique), mais comme une fin en soi.

C'est la vérité de la situation avec laquelle nous sommes confrontés. Pourtant, l'idée que nos personnages « d'autorité » sont des prédateurs inhumains enclins à la domination et au contrôle mondial pour leur propre bien est quasiment impossible à accepter pour la personne lambda, car c'est trop fondamentalement inhumain, extraterrestre même. C'est la raison pour laquelle le mensonge (pourtant désespérément naïf) tranquille que « Poutine est une brute » (par exemple), et que le gouvernement des É.-U. tente d'assurer « la liberté et la démocratie » pour tous, est accepté par les masses.

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